par lecrame » 12 Sep 2018 18:15
Pour ma part, je rejoins la position qui semble majoritaire ici et qui consiste à dire qu'une mise à voie unique peut se justifier dans certains cas, si elle s'accompagne d'un projet réfléchi: remise en état éventuelle de la voie circulée, système d'exploitation adapté, étude d'un potentiel relèvement de vitesse avec ripage/correction des courbes de la voie conservée, horaires cohérents avec la demande existante ou à créer, étude des points de croisements, etc.
Le problème est à mon avis que ces projets de mise à VU se contenteront vraisemblablement d'une simple... mise en VU, avec les adaptations "à la marge" de l'existant pour la partie exploitation.
Par ailleurs, même si le niveau de trafic est faible, la mise à VU de certains tronçons n'apporterait que peu d'économies, même à relativement long terme, car l'infrastructure n'est pas en fin de vie, voire en bon état (ex: Culmont - Jussey - Vesoul, pour la partie voie). Un vrai projet de mise en VU est extrêmement coûteux et n'est "rentable" qu'après de très nombreuses années, dans le cas où l'on part d'une voie en mauvais état. Pour avoir suivi de loin celui qui concernait Charleville - Givet dans sa partie nord, il a suffit qu'un RVB soit mené sur un petit tronçon en très mauvais état pour que le calcul des financiers, qui comptaient sur les économies de maintenance apportées par la mise en VU, soit complètement balayé et que le coût de la mise en VU soit rédhibitoire.
Concernant l'exploitation en navette, ainsi qu'il a déjà été dit, cette solution n'est applicable que dans certains cas. Je pense que l'exemple d'Andelot - St Claude en est un mauvais, en effet, avec la longueur de la ligne, une navette telle qu'on la conçoit aujourd'hui rendrait la trame horaire encore plus repoussante qu'elle ne peut l'être aujourd'hui. Cela fonctionne bien sur les lignes courtes et en antenne, pas sur les tronçons d'un linéaire important ou sur les lignes traversantes type Épinal - Lure (- Belfort).
Par ailleurs, je pense qu'on pourrait se demander pourquoi certaines lignes ont un niveau de circulation si faible. Peut-être est-il possible, pour certaines, d'imaginer leur voir retrouver un trafic non négligeable, avec une politique efficace et volontariste sur le fret ferroviaire, par exemple. Il est certain que cela n'est pas applicable partout sur tous les axes, mais j'ai la conviction que cela pourrait fonctionner ailleurs.
Je trouve que les solutions proposées relève un peu de cette phrase entendue un jour et que je trouve assez révélatrice - bien que caricaturale- du mode de gestion du ferroviaire en France : "En Suisse, quand un train est vide, on le remplit. En France, on le supprime.". En remplaçant "train" par "réseau" ou "ligne", l'idée fonctionne aussi...
Toudadadamm... Le train TER N° 885118 à destination de St Gervais Les Bains Le Fayet va entrer en gare au quai N°1...