Alerte rouge sur les trains régionaux
La CGT s’est mise en ordre de bataille hier à Belfort, pour sauver les trains d’équilibre du territoire menacés.Dans les rangs de la CGT, l’heure est à la mobilisation pour sauver le réseau ferroviaire régional.
Pour l’organisation syndicale, l’avant-projet de loi de décentralisation est en effet « une véritable bombe à retardement » pour les usagers du service public SNCF.
Plus précisément, l’article 30 qui se traduit par l’abandon de 29 des 38 liaisons ferroviaires, dites d’équilibre du territoire, liées par convention entre l’Etat et la SNCF. Sachant que ne seraient considérées comme d’« intérêt national » que les lignes reliant deux villes de plus de 100000 habitants.
Dans ce contexte, « la gestion de la ligne Paris-Bâle, via Lure, Vesoul, Chaumont et Troyes serait dépendante du financement des seules Régions traversées » explique le syndicat.
Pour la CGT, il est urgent d’agir avant la présentation du texte à l’assemblée. Les secteurs fédéraux CGT de Paris Est, de Reims, de Dijon, de Strasbourg, de Nancy, en lien avec la fédération CGT des cheminots, ainsi que l’Union interfédérale des Transports CGT et des unions départementales du 70, 25, 90, 68, 75 et 10, appellent donc à la mobilisation sur cet enjeu.
100000 voyageurs au quotidien seraient concernésLes cartographies (présentées ci-dessous) montrent, pour eux, toute l’étendue et la gravité d’un tel projet. En effet, 100.000 voyageurs au quotidien seraient concernés, 300 trains par jour desservant 367 villes dans 21 régions.
Ainsi, un habitant de Lure, de Vesoul ou de Culmont-Chalindrey «.sera privé de train direct vers Paris ». Un habitant de l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard devra, explique la CGT, « payer le prix fort du TGV sans choix alternatif ferroviaire. »
« Ce nouveau désengagement de l’Etat contre ces lignes répond directement aux attentes européennes en matière de libéralisation du trafic ferroviaire » , vitupère Mazouz Benlazeri, secrétaire régional CGT à la SNCF. « C’est un appel du pied au secteur privé pour venir prendre des parts de marché, et un moyen de pousser les Régions à faire jouer la concurrence avec les fonds publics ».
« Vouloir défaire ainsi l’unicité du réseau ferroviaire français et de ses tarifs, c’est aussi accepter le creusement des inégalités entre Régions riches et Régions pauvres avec l’abandon d’égalité d’accès et de traitement du citoyen comme définie dans la loi d’Orientation des Transports intérieurs », estime-t-il.
Aussi, en même temps qu’elle interpellera les élus et le ministère des transports, dès la semaine prochaine, la CGT ira-t-elle au-devant des usagers des gares de Mulhouse, Belfort, Lure, Vesoul, Culmont-Chalindrey, Troyes et Paris pour faire signer des pétitions.