Nicolas Sarkozy promet de finir la LGV Est
Besançon. La branche est a été inaugurée hier par le président de la République. Il a affirmé que «les grosses infrastructures comme le TGV» sont indispensables pour «développer les régions» et que «L’État investira comme jamais» .Dans trois mois, la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Rhin-Rhône sera ouverte aux voyageurs. Mais hier, c’est le président de la République qui a parcouru les 140 km constituant la première phase de la branche est.
Nicolas Sarkozy a pris le train en Côte-d’Or à Genlis pour se rendre jusqu’à la nouvelle gare TGV de Belfort Montbéliard. Au cours de ce trajet inaugural, il a fait une halte à la gare TGV d’Auxon-Besançon pour une inauguration officielle de la LGV. À la descente du train, le chef de l’État a été accueilli par le préfet de région et les élus du Doubs, la présidente de région en tête. Il a découvert un point sur la cellule emploi développé pour le chantier de la ligne ainsi que sur la prise en compte de l’environnement pour cette réalisation. Nicolas Sarkozy a ensuite échangé quelques propos avec les salariés qui ont travaillé sur la ligne. « Ca va vite, il est pressé, on n’a pas trop le temps de parler » observait Gaëtan Lalanne, 29 ans, qui a expliqué au chef de l’État le travail qu’il a effectué sur le réglage des aiguillages de la voie ferrée.
« Je vous confirme que l’on va investir comme jamais dans le ferroviaire » a déclaré Nicolas Sarkozy qui a pris brièvement la parole après l’incontournable coupure de ruban. « Depuis 20 ans, il y avait un chantier de LGV par an, cette année, il y en a quatre, jamais notre pays n’avait connu ça. » « Il y aura du travail pour vous » assurait-il aux employés de Réseau Ferré de France. Mais le développement de la grande vitesse « ne doit pas se faire au détriment des autres lignes, a-t-il assuré, car 85 % des voyageurs prennent les trains de région, le train Corail. Ainsi, on va rénover 1 000 km de lignes par an pour maintenir notre réseau en bon état, au lieu de 500 km jusqu’à maintenant. »
C’est dans son discours prononcé dans le hall de la gare de Belfort, que le président s’est engagé « dans la réouverture à l’horizon 2015 de la ligne Belfort-Delle. » Surtout, il a évoqué la deuxième phase de travaux qui permettra de boucler les 190 km de la branche est (15 km à l’ouest pour relier Dijon, 35 km à l’est pour relier Mulhouse). « Le calendrier sera respecté, un protocole d’intention entre les financeurs devra être signé avant cette fin d’année pour commencer les travaux au plus tard en 2014 » a annoncé Nicolas Sarkozy. « Au niveau de la région vous ne pourrez pas vous développer si on ne fait pas ces grosses infrastructures » a observé le chef de l’État. Mais cela sans évoquer si l’avenir passe aussi par la branche sud (connexion avec la région lyonnaise), dont la décision est toujours en attente.
La première ligne à grande vitesse de région à région sans passer par Paris
La branche est de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) doit relier Dijon à Mulhouse et ainsi mettre Strasbourg à moins de deux heures de Dijon, alors que le trajet dure 3 h 40 actuellement.
C’est la première ligne qui va de région à région, sans passer par Paris. Mais ce n’est qu’un maillon qui permet de relier le nord de l’Europe au bassin méditerranéen.
Cette première tranche compte 140 km entre Villers-les-Pots (à l’est de Dijon) et Petit-Croix (au nord est de Belfort). Une deuxième phase de travaux permettra de boucler les 190 km de la ligne qui ira de Genlis à Lutterbach (près de Mulhouse). Les travaux ont démarré en juillet 2006. Ils ont duré 5 ans pour un coût de 2,312 milliards d’euros financés l’État, les collectivités des régions Alsace, Bourgogne et Franche-Comté, l’Europe, la Suisse. L’ouverture de la ligne est prévue pour le 11 décembre prochain. 12 millions de voyageurs sont attendus sur cette ligne. Les trains devraient circuler à 320 km/heure.
Des temps de parcours plus courts :
Besançon-Paris : 2 heures (2 h 30 actuellement).
Besançon-Mulhouse : 45 minutes (1 h 30 actuellement).
Mulhouse-Marseille : 4 h 40 (5 h 40).
Belfort-Montbéliard-Paris : 2 h 15 (3 h 50 actuellement).
Belfort-Montbéliard- Dijon : 50 minutes (2 h 15 actuellement).
Strasbourg-Lyon : 5 h 30 (6 h 45 actuellement).
Sécurité… sur toute la ligne : une centaine de gendarmes du Jura mobilisés
Un important dispositif de sécurité a été mis en place entre Genlis et Belfort. À Genlis, survolée par intermittence depuis deux jours déjà par un hélicoptère, deux escadrons de gendarmes mobiles étaient mobilisés (mais pas celui de Dole, qui achevait juste une mission sur Paris). Si 300 hommes ont été mobilisés en Côte-d’Or, le plus gros des forces de l’ordre a été requis sur la Franche-Comté, où s’est déroulée la plus grande partie du déplacement présidentiel. Sur le Jura, une centaine de gendarmes ont été mobilisés tout au long de la voie, en priorité sur les ponts surplombant la ligne LGV, à l’instar du pont enjambé par le CD 475 à hauteur de Montmirey-le-Château, où le TGV présidentiel est passé vers 11h15. Le dispositif jurassien a été levé peu après le passage du train.
Le coup de gueule. Patrick Viverge : « Mais qu’a donc fait Sermier comme député pendant 10 ans ? »
Dans un communiqué, Patrick Viverge, le conseiller général de Dole Nord Est, a réagi au « boycott » du député Jean-Marie Sermier de l’inauguration de la LGV Est hier à Besançon par le président Sarkozy. « Nous sommes surpris de constater l’absence de Jean-Marie Sermier, à l’inauguration de la LGV Rhin-Rhône et de surcroît de ne pas rendre visite au Président Nicolas Sarkozy alors qu’il n’a pas loupé une seule fois l’occasion d’être pris en photo à ses côtés, écrit l’élu au nom du groupe au Conseil général Jura Terre de Gauche. Concernant la branche est et la desserte de Dole, Jean-Marie Sermier confie que depuis 1997, il n’a pas pu se faire entendre et avoue que la Branche Sud est au point mort. Mais qu’a donc fait Jean-Marie Sermier comme député pendant 10 ans ? »