Voici un petit autobus Berliet de Poitiers, vu en 1967, place Leclerc (c'est la place où est situé l'hôtel-de-ville).
En principe c'est un PBK6, un modèle dont l'essieu avant est derrière le pare-choc, la porte avant étant reportée après l'essieu (il y avait une banquette pour passagers au-dessus du passage de roues de l'avant droit). Si mes souvenirs sont bons c'est cette série d'autobus, au nombre de douze, qui remplaça les trolleybus de la dernière ligne (Trois Bourdons – Pierre Levée) en mars 1965, l'autre ligne de trolleys (Pl. Leclerc – Gare SNCF, une ligne très courte) étant déjà convertie à l'autobus en mars 1964. Il ne restait que les bifilaires sur ces deux anciennes lignes. Dommage pour moi : j'étais allé à Poitiers justement pour voir les trolleybus, je les ai manqués comme au Havre, à Rouen, à Strasbourg, etc.
Il me semble bien que, au début du moins, ces petits Berliet étaient à deux agents, mais je ne le garantis pas, tout en étant quasiment convaincu d'un aménagement à deux agents. D'ailleurs, à gauche de la porte avant, on voit la silhouette d'un personnage de dos, à travers la vitres, au dessus du mot « ENTRÉE ». Ce pourrait bien être un receveur, mais je n'en suis pas certain et ce jour-là j'avais tout fait à pied, sans prendre un seul bus, je n'ai donc pas de souvenir précis.
Sur les PBK6 il y avait deux grilles de radiateur à l'avant, entre le bas du pare-brise et le haut des phares, une sur chaque panneau ouvrant, et ça n'était pas bon pour l'esthétique. On remarque la gouttière qui courait tout le long du toit, alors que sur les PH seul le dessus des portes était protégé par une gouttière.
Ce qui me conforte aussi pour le second agent c'est que dans les premiers Saviem SC10 de Poitiers, en portes 402, une disposition peu courante, il y avait un siège pour le receveur, à gauche de la porte en montant. J'avais pris une photo de ce type d'autobus. Je crois me souvenir que le receveur était adossé à la paroi, ayant regardé par la vitre dans ce bus qui était garé hors service sans personne dedans. Il n'y avait pas de bureau de perception à proprement parler, contrairement à la plupart des bus et trolleys à deux agents. Son équipement était minimal : une tablette servant de sébile et fixée sur une tringle pivotante. Peut-être, mais sans aucune certitude, les receveurs n'étaient-ils présents que pendant les heures de pointe, comme sur certains réseaux. Mais sur ma photo du SC10 on n'arrive pas à voir ce siège et cette sébile. Toutefois on remarque un semblant de plateforme à la place des habituelles marches de la porte avant-gauche manquante, ce qui permettait de loger quelques personnes en attente de perception, de fermer la porte et de démarrer avant que le receveur ait encaissé toutes les personnes montées. Une disposition semblable (siège à l'avant droit et sébile) existait à Orléans sur les PH80 des TREC à arrière court et certains Chausson disposaient d'un siège pour receveur, avec bureau, entre les portes avant et centrale, il était adossé à la paroi droite, à Rouen sur les Chausson SC4B à capot saillant il en allait de même, sur d'autres Chausson et trolleybus peut-être aussi, mais on manque de photo le montrant. À cette époque les réseaux étaient dans la transition qui finit par aboutir à la suppression généralisée du poste de receveur.
À Poitiers des Citroën ont été aussi aménagés ainsi avec deux agents, comme sur les Berliet PBK6 (voir les photos de Jean-Henri Manara).
Le cadre à droite de la porte, sur la peinture sombre, aurait normalement dû afficher une plaque indiquant l'itinéraire. Le cadre pour la publicité sur le flanc n'est pas au standard, certains réseaux devaient, sous réserve, utiliser des cadres comme celui-ci à Poitiers. Peut-être un ancien standard ?
Cette série de petits autobus Berliet rompait avec la livrée traditionnelle poitevine (haut vert clair, bas vert foncé), elle inaugurait les nouvelles couleurs (haut gris clair/large bande rouge sous les fenêtres/bas de caisse gris clair). Cette livrée était aussi utilisée dans plusieurs villes, dont Angers, Rouen, Nantes… À Rennes aussi mais peut-être un peu plus blanc.
J'avais aussi vu à Angoulême en 1971 des bus Berliet assez courts (enfin au moins un), avec un avant de PH et la porte avant décalée après l'essieu qui était avancé derrière le pare-choc. Leur livrée était d'un crème assez soutenu (tirant sur le beige ?) avec probablement une large bande rouge sous les fenêtres et un bas de caisse crème. Mais si les PBK6 de Poitiers avaient deux grilles de radiateur à l'avant, il me semble qu'il n'y en avait pas à Angoulême.
Cette photo est malheureusement de très mauvaise qualité, elle a été faite avec un Brownie Flash, un cube en plastique percé d'un trou avec une simple lentille qui cintrait l'image, sans cellule, ni vitesses, ni diaphragme, et à distance fixe, mais c'était du 6x6. Et ce n'est pas tout : cette photo était en fin de bobine et elle a pris le jour en bas.
Sur celle-ci on voit un peu les grilles de radiateur à l'avant :
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