Très intéressante discussion...
Qu'entends-tu par "temps de parcours généralisé" ? Il me semble qu'il faut ajouter au temps de parcours réel du train le temps d'attente nécessaire pour prendre le train, car il n'y a pas un train exactement à l'heure où on en aurait besoin. J'aurais tendance à ajouter au temps de parcours proprement dit la moitié de l'intervalle de temps entre 2 trains successifs, ce qui revient à mêler fréquence et rapidité de la ligne. Or en voie unique, fréquence et rapidité sont plutôt antinomiques...
Quant à l'utilisation la plus efficace possible des sommes investies par les régions, l'essentiel me semble être de remplir les trains et pour cela rien de tel que de multiplier les arrêts dans les gares intermédiaires à fort potentiel. Mon train du matin met 2 minutes de plus depuis qu'un arrêt a été rajouté à Montastruc mais je ne vois pas pourquoi on se priverait d'au moins une cinquantaine de voyageurs supplémentaires. Ceux qui viennent de loin ne sont de toute façon pas à 2 minutes près puisqu'ils acceptent la contrainte de n'avoir qu'un train toutes les 2 heures... C'est pour la même raison que la plupart des trains longue distance province-province font du cabotage, il faut bien les remplir ! Il y a 2/3 ans, je prenais régulièrement les trains Tours-Lyon dans le centre de la France et j'ai toujours constaté que les Intercités rapides étaient souvent quasiment vides alors que le TER qui met une heure de plus pour le trajet de bout en bout était toujours bondé. Le secret : beaucoup plus d'arrêts intermédiaires avec un nombre important de montées/descentes à chaque fois.
A proximité des grandes métropoles, il y a de plus "l'équilibre de la saturation", bien connu en région parisienne : si 10% de ceux qui prennent les TC passaient à l'automobile individuelle, la congestion routière serait telle qu'il ne serait plus possible de se déplacer autrement qu'en TC. Et réciproquement : si 10 % des automobilistes basculaient vers les TC, les rames de TC ne pourraient plus prendre de voyageurs dans beaucoup de secteurs tellement elles seraient bondées... Il y a donc un équilibre qui se crée et qui ne résulte que de la capacité de transport de chaque mode, pas de leurs caractéristiques intrinsèques (confort, rapidité, fiabilité...). L'aire urbaine de Toulouse n'est pas loin de cette situation.