Dans la Pointe: La défense de la ligne SNCF est sur les rails
GIVET (Ardennes). Le Front de gauche a décidé de se mobiliser pour exiger la remise en état du tronçon Givet-Charleville. En l'espace d'une semaine, plus de 250 soutiens ont déjà été collectés. LE symbole en a fait sourire plus d'un, dimanche soir. Sur le parvis du cinéma, c'est en effet à la sortie d'Astérix et Obélix que « d'irréductibles Gaulois » sont entrés en scène. Leur mission ? Réussir à rassembler un maximum de signatures, afin de donner du poids à leur pétition.
« Nous aussi, comme Astérix, on se bat pour défendre notre territoire, résume Alain Lambert (Parti de gauche), particulièrement amusé par la comparaison avec les héros de Goscinny. En tout cas, ce qui est certain, c'est que si on ne se mobilise pas, rien ne bougera… »
Cible de leur courroux ? La ligne ferroviaire Givet-Charleville, par Toutatis ! « Son état est lamentable, rappelle André Majewski (Parti communiste). A tel point qu'aujourd'hui, on met plus de temps pour aller à Charleville par le train que dans les années 1970… »
Le refrain est connu, et des arguments à charge, il y en a d'ailleurs un wagon. L'exemple le plus frappant reste très certainement le tronçon sur lequel les autorails sont limités à 10 km/h, près de Revin. « A cet endroit, même les cyclistes qui roulent sur la voie verte vont plus vite ! », ironise Laurent Bouvier (Parti de gauche).
Et cette « aberration », beaucoup la partagent. La preuve : depuis que la pétition a été lancée, quasiment personne n'a laissé à quai ceux qui s'évertuent à la faire signer.
Dimanche, à Givet, ils étaient six, malgré le froid : Claude Caniard, Georges Diez, André Majewski, Michel Cartiaux, Alain Lambert et Laurent Bouvier.
Au total, dans la Pointe, ils sont une vingtaine à avoir pris leur bâton de pèlerin pour relayer l'initiative lancée par le Parti communiste des Ardennes.
En l'espace d'une semaine, 250 signatures ont déjà été recueillies entre Fumay et Givet. Aux portes des gares d'abord, puis devant le cinéma Le Manège, ensuite. Et depuis hier, dans de nombreux commerces.
Les élus interpellésSpécificité locale : le Front de gauche ne va pas se contenter de mobiliser la population, mais demande également aux élus d'approuver une motion, afin d'exiger une intervention rapide du ministre des Transports.
Des courriers ont ainsi été adressés aux dix-sept maires du territoire et aux deux conseillers généraux (Benoît Sonnet et Claude Wallendorff). Bernard Dekens, lui, devrait même en recevoir trois dans sa boîte aux lettres (en tant que premier magistrat, président de la com'com et conseiller régional).
« Il n'y a maintenant plus qu'à espérer que ça porte ses fruits, conclut Alain Lambert. En attendant, il faut y croire et continuer à se battre ». Astérix, le « vrai », n'aurait certainement pas dit mieux.
Une motion, cinq argumentsLe texte proposé aux élus par le Front de gauche s'appuie sur cinq arguments bien précis. Il demande ainsi au ministre des Transports d'agir au plus vite :
• « Considérant qu'avec 900.000 passagers par an, la ligne Charleville-Givet est l'une des plus fréquentées de la région.
• Considérant que cette fréquentation provient en grande partie de lycéens et d'étudiants, qui n'ont pas d'autres moyens pour rejoindre leur établissement.
• Considérant que cette fréquentation provient aussi de salariés qui trouvent dans ce mode de déplacement une façon économique de se rendre sur leur lieu de travail.
• Considérant que cette fréquentation provient également de personnes âgées pour lesquelles ce transport constitue souvent le seul moyen d'accéder à des services publics parfois vitaux.
• Et, enfin, considérant que le transport ferroviaire constitue aujourd'hui l'un des modes de déplacement les plus respectueux de l'environnement ».
La commune de Vireux-Molhain se serait d'ores et déjà engagée à mettre cette motion à l'ordre du jour de son prochain conseil.
A priori, vue la nature de la requête - qui paraît assez consensuelle - de nombreuses autres municipalités devraient en faire de même. « Mais si ça n'est pas le cas, on ne manquera pas de le faire savoir », prévient Laurent Bouvier.