La galère des usagers
Hier, les membres du Collectif en train Pays basque ont transmis leurs 21 doléances à la direction bayonnaise.
Cinquante membres du Collectif en train Pays basque ont manifesté leur colère hier matin, devant la gare de Bayonne, avant d'être reçus par la direction des ressources humaines
Leur banderole témoigne d'un message clair, revendiqué depuis le changement d'horaires de la SNCF : « Trains au service du public. Écoutez les usagers ». Hier, cinquante membres du Collectif en train Pays basque (CETPB), qui réunit 200 voyageurs mécontents, brandissaient cet étendard, devant la gare de Bayon-ne.
Rassemblés toute la matinée, ils attendaient de pied ferme leur rendez-vous avec la direction des ressources humaines, dans l'a-près-midi. Une rencontre pendant laquelle ils ont présenté leurs 21 doléances et propositions pour mettre un terme à ce qui est devenu, pour certains d'entre eux, un calvaire quotidien.
Les travailleurs pénalisésJérôme habite Anglet. Tous les jours, il se rend à Pessac pour travailler. « Avant, il y avait un train vers 7h15. J'arrivais à 9 heures à Bordeaux. C'était parfait. Aujour-d'hui, je dois me lever à 5h30 pour partir à 6h20. Pour faire garder les gosses à cette heure-là, c'est impossible. Quand je rentre, il est 20h30. Bref, je ne vois plus mes enfants », s'indigne ce père de 29 ans, son fils en bas âge dans les bras.
Bruno, lui, part chaque matin de Saint-Jean-de-Luz, à destination de Dax. Un trajet casse-tête depuis décembre dernier. « Pour aller jusqu'à Bayonne, désormais, il n'y a plus un train, mais un bus. Après, je dois attendre trente minutes que le train arrive. Résultat : je dois partir 1h30 plus tôt », raconte le jeune homme, dépité.
Du coup, ce travailleur avoue prendre sa voiture une fois par semaine, « histoire de me reposer en faisant une grasse matinée jusqu'à 6h30 du matin », témoigne-t-il, ironique. Mais lorsqu'il évoque les rames surchargées, les trains supprimés ou les problèmes de correspondances, le ton monte.
« Et les scolaires, à Dax par exemple, qui attendent dans la rue le matin que leur école ouvre, car le train arrive trop tôt, ce n'est pas dangereux comme situation ? », interpelle Julien, un autre membre du collectif.
Vers un retour en arrière ? Ces quelques exemples, non exhaustifs, font parties du cahier de doléances du CETPB. Parmi leur cheval de bataille, les travaux du pont de fer.
« Ne peuvent-ils pas se faire sur une seule voie la nuit ? », interrogent les usagers. Une question posée dans le but de retrouver les anciennes lignes, bien pratiques pour les travailleurs matinaux. « De ce que disent les cheminots, les travaux prévus n'ont même pas commencé, note Julien. L'offre de trains aurait donc pu être maintenue, au moins jusqu'au début des aménagements. Et puis sur le Hendaye/Bordeaux, le franchissement de l'Adour ne pose pas problème », assure le Bayonnais, en proie à l'incompréhension.
Hier, ces points ont été débattus avec la direction locale pendant deux heures. Mais pour Jean-Louis Pech, salarié au sein du service de la communication régionale, « de fortes contraintes demeurent dans le Sud ». Et la marge de manœuvre de la SNCF semble limitée, notamment parce que l'organisation des travaux est gérée par Réseau ferré de France (RFF).
Pour Bruno, se tourner vers cet-te structure reste compliqué « car les salariés et le siège sont à Paris ». Demander des comptes aux élus du Conseil régional sera sans doute au programme des prochains jours. « Car c'est quand même eux qui décident des horaires des trains régionaux », rappelle Bruno.
Quant aux actions futures du collectif pour faire entendre leur voix, elles sont pour l'heure en suspend. Tout comme l'avenir de leurs propositions.