Prospective. Malgré des débuts relationnels difficiles, les deux villes font aujourd’hui route ensemble tout en mettant sur pied un avenir qui fera peut-être des deux capitales régionales de véritables sœurs.
Dijon et Besançon, des voisines que tout peut rapprocher
Les deux capitales régionales opèrent, depuis plusieurs années, un rapprochement dans de nombreux domaines.
Depuis 2001 et l’élection des deux maires socialistes à la tête des capitales régionales, les projets entre les cités fleurissent à grand renfort de communication. Rapprochement entre les universités, les CHU, mise en place de la LGV, les collaborations vont bon train et la cité des ducs arbore fièrement ce nouveau cheval de bataille.
Ainsi, sur le site de la Ville de Dijon, un minidossier intitulé Dijon-Besançon : faire route ensemble annonce les grands axes sur lesquels les villes ont et/ou veulent collaborer. Et pour parfaire encore la communication, Jean-Louis Fousseret, maire de la cité doubiste, était présent aux vœux du sénateur-maire dijonnais, quelques jours après que ce dernier ait rendu visite à son homologue doubiste.
Des rencontres, nombreuses et amicales, qui viendraient peut-être concrétiser l’idée d’un pôle métropolitain en 2013 s’articulant, selon nos confrères de l’Est républicain, autour de trois axes majeurs :
Les transports avec la création d’un TER-GV entre Besançon-Viotte et Dijon.
L’université et la recherche en confortant les pôles d’excellence de chacun des deux CHU.
Et enfin, au niveau de l’économie et du tourisme avec des participations communes à de grands salons professionnels ou encore l’échange d’informations en fonction de la nature des projets (Dijon spécialisé dans les mâts d’éoliennes et Besançon dans les stators).
Selon le maire bisontin, ce projet de pôle métropolitain pourrait également entraîner des partenariats au niveau culturel. Outre la mise en place d’un pôle urbain en 2013, il faut savoir que les deux villes ont fondé et font partie de la métropole Rhin-Rhône, un espace métropolitain regroupant onze cités comprenant des villes françaises, suisses et allemandes.
Pourquoi et quel avenir ?Ce regroupement au niveau européen tend à effacer petit à petit les frontières régionales que l’on connaît actuellement. Il faut savoir que, depuis plusieurs années, la Bourgogne, région sous-peuplée, doit faire face à un vieillissement de sa population et à une fuite de ses cerveaux.
En raison de la mondialisation et pour conserver une certaine attractivité, il semble aujourd’hui indispensable que les pôles urbains se regroupent pour peser au niveau européen, voire mondial (CHU et universités).
Et peut-être que dans l’avenir, Dijon et Besançon ne feront qu’une. Une seule mégalopole gigantesque et étendue comme il en existe au Japon ou outre-Atlantique
La LGV les rapproche encoreLa mise en service de la branche Est de la LGV a eu lieu le 11 décembre 2011.
S’il y a une chose qui a rapproché les deux villes, c’est bien la ligne TGV Rhin-Rhône. De la bouche du maire bisontin, c’est même « l’élément fédérateur » de l’entente entre les deux capitales régionales. Il faut dire que la mise en service de la branche Est de la LGV, le 11 décembre dernier, a largement contribué à rapprocher physiquement les deux cités. En effet, grâce à cette nouvelle ligne, il faut au minimum 26 minutes (contre une heure à une heure trente en TER) pour relier la gare de Dijon à la gare de Besançon Franche-Comté TGV, un site flambant neuf et partiellement enfoui, construit pour l’occasion mais tout de même distante de 16 km du centre-ville bisontin (et, ce, malgré des correspondances faciles entre cette gare et Besançon-Viotte en centre-ville). Avec dix liaisons par jour en TGV, faire Dijon-Besançon devient plus rapide que de relier Talant à Quetigny en période de pointe. Seul petit bémol, le tarif peut être, lors de notre test réalisé le 17 janvier, l’aller Dijon-Besançon était tout de même facturé 19 € par la SNCF hors période de pointe. Un tarif qui refroidirait quiconque voudrait faire, pendant une journée, des emplettes dans la cité doubiste.