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15063 Wrote:Fréthun a encore des trains pour Lille. Que dire de Marquise, Wimille et autres qui n'ont plus de trains directs? Dire qu'avant 2002, ces gares étaient desservies par les Corail pour Paris
Suppressions de trains et de personnels en gare : le Montreuillois menacé ?
La grève nationale des agents de la SNCF, hier, a occasionné peu de désagréments pour les usagers du Montreuillois. Reste que des menaces pèsent sur certains trains, et particulièrement sur la gare de Rang-du-Fliers, où le guichet est resté fermé hier matin.
1. Les menaces
La rumeur court depuis septembre : la SNCF envisagerait de supprimer des trains sur la ligne Boulogne-Amiens dans les deux sens et d'automatiser la gare de Rang-du-Fliers. Des bruits fondés, mais pas tout à fait exacts. En effet, chaque année, la SNCF revoit ses horaires en décembre. « En général, le passage des trains n'est modifié que d'une ou deux minutes, explique Frédéric Perrot, de la CGT. Là, c'est une réorganisation, avec des variations de 30 minutes et des trains supprimés. » Un le vendredi soir et deux le dimanche.
Pour ce qui est de l'automatisation de la gare de Rang-du-Fliers, le syndicaliste rectifie. « Il n'est pas question de cela mais d'une réduction sérieuse du service offert aux usagers. Il y a à Rang-du-Fliers, des agents infrastructures, qui ont des compétences particulières, en terme de sécurité. Ils font partir les trains en gare et surtout aident les personnes à mobilité réduite sur les quais. Or, la direction envisage de les supprimer pour les remplacer par des agents commerciaux, essentiellement des femmes. Mais l'aide des personnes à mobilité réduite, très nombreuses avec les hôpitaux berckois à proximité, nécessite une certaine force physique. » Réunis en intersyndicale avec Sud Rail, les syndicalistes envisagent des actions ciblées s'ils ne parviennent pas à se faire entendre. « Sur la dizaine de salariés, il y aura au moins deux postes supprimés. Sans compter que c'est le personnel d'Étaples qui serait redéployé à Rang.» « Il y a une vraie détérioration du service », pour Delphine Lelièvre de Sud Rail.
2.Les réactions
Alertés, les élus n'ont pas tardé à réagir. Ceux d'Opale Sud ont ainsi adopté une motion pour marquer leur désapprobation, en septembre.
Rang-du-Fliers vient d'en faire de même. À Étaples, Jean-Claude Baheux a sollicité le député-maire touquettois, Daniel Fasquelle. « J'ai demandé une réunion avec Guillaume Pépy et le ministre des Transports », confie ce dernier qui se fera également représenter lors des deux comités de ligne, de Boulogne (hier soir) et de Saint-Pol-sur-Ternoise en fin de semaine, avec les dirigeants de la SNCF. « Notre secteur est touristique et que ce soit pour les touristes ou la population permanente, on ne peut pas envisager de telles modifications à Rang-du-Fliers.
Quant à la suppression des trains, ce n'est pas sérieux. La Région et l'État ont mis de l'argent pour faire venir le TER-GV il y a un an ! L'État a signé une convention avec la SNCF qualifiant cette ligne de "train d'équilibre du territoire". »
3.Et à Montreuil ?
Que ce soit pour les syndicalistes ou Bruno Béthouart, le maire, « il n'y a pas de crainte concernant l'automatisation de la gare de Montreuil ». Les nouvelles du côté de la cité des remparts seraient même plutôt bonnes. « Dès décembre, on va pouvoir partir le matin et rentrer le soir en train depuis Montreuil, avec une correspondance qui coïncide avec le TER-GV d'Étaples. Un vrai besoin des usagers. »
Le 11 décembre, révolution des horaires à la SNCF ! (1/2)
Dans le cadre du changement de service 2011-2016, 93 % des horaires de train dans la région vont être modifiés à partir du 11 décembre. Vous pouvez d’ores et déjà les consulter sur http://horaires2012-sncf.com/
| TRANSPORTS |
Le 11 décembre, dans la région, 100 % des horaires de TGV et 80 % de ceux de TER vont changer. C'est le lancement du cadencement, terme poético- technocratique qui consiste schématiquement à faire partir le même trajet à la même minute, comme pour le Paris - Lille. Enjeux, tiraillements et mécontentements autour de ce « big-bang » à venir.
« Big-bang », « révolution équivalente au passage à l'euro en 2000 ». Ni astrophysicien ni économiste, celui qui s'exprime ainsi est Guillaume Pepy, président de la SNCF. En référence au 11 décembre, date de passage au cadencement en France. On était habitué aux modifications d'horaires de trains deux fois par an. Mais c'était à la marge. Cette fois, dans la région, 93 % des trains vont changer d'heure de départ et d'arrivée.
Des grilles bâties sur ce nouveau principe dit du « cadencement », à l'image de ce qui existe déjà sur le TGV Lille - Paris (mais aussi le TER Lille - Béthune). À la différence que votre TER ne devrait pas partir toutes les heures. Et que votre grille vous paraîtra plus complexe. Il y aura des trains semi-directs, directs et omnibus qui, tous, partiront à la même minute (9h12, 10h12...). Et comme seuls 63 % des trains sont cadencés (et qu'il suffit de sept allers-retours à la même minute dans la journée pour l'être), pas sûr que ce soit si lisible pour les usagers pour l'instant.
Le modèle qui a inspiré est la Suisse. Impressionnant : des trains toutes les heures ou presque, qui arrivent tous en même temps. Attendent d'autres trains, des bus, des taxis, on s'échange des voyageurs. Et tous repartent quasiment en même temps. Résultat : dans une ville comme Zurich, la voiture a quasiment disparu.
C'est Réseau ferré de France (RFF) - qui exploite le réseau et demande des contreparties financières (dites péages) à la SNCF pour faire rouler ses trains (qui elle-même se fait payer par la Région pour que roulent les TER) - qui a demandé ce passage au cadencement. La SNCF et les régions avaient demandé un report pour 2013, mais en mars, l'État a tranché en faveur de 2012.
Pourquoi ? « Un vrai programme de travaux sur le réseau (de 1 000 km par an en France désormais contre 400 jusqu'alors) . Et l'arrivée du TGV Rhin-Rhône en 2012 devait de toute façon tout chambouler », justifie Lucette Vanlaecke, directrice régionale de RFF.
Donc autant faire cette révolution pour le bien des usagers. « Plus de trains, moins de conséquences quand il y a des retards, et plus de lisibilité. » Et, questionnée, elle reconnaît qu'un tel catalogue horaire permet aussi de mieux vendre des sillons (de telle ville à telle ville, à telle heure, telle minute...). Ce qui s'inscrit parfaitement dans la perspective de l'ouverture du réseau à la concurrence.
« Aberrations »
Tout le monde s'accorde pour dire que dans l'absolu, ce cadencement est un progrès pour l'usager. Mais Gérard Dupagny, président de l'association À Fond de train, relativise : « Cette "révolution" s'est faite avec précipitation, sans concertation, et comporte donc d'importantes aberrations. Des trains qui arrivent à 7h55 ou 8h55 bondés de travailleurs qui embauchent à 8h ou 9h, des amplitudes horaires plus grandes... » Dans les comités de ligne de la région, ça râle, mais il est vrai qu'on y voit rarement les satisfaits. Cela étant, l'élu aux transports à la Région, Alain Wacheux, s'attend à ce que « ça ne change rien pour 70 % des usagers, que ça constitue une amélioration pour 15 % d'entre eux et que ce soit insupportable pour 10 % d'entre eux. » Et si « on ne fait pas une grille avec une juxtaposition de situations individuelles », pas sûr que l'argument de la SNCF - c'est aux gens ou aux autres réseaux de transport de s'adapter aux horaires des trains - ne braque pas. Et, même si elle assume, elle rappelle que c'est RFF qui fixe le cadre des horaires. Horaires fixés jusqu'en 2016. Disponibles sur Internet et dans la plupart des gares. Mais qui ne peuvent changer qu'à la marge, prévient le patron régional de la SNCF.
À suivre.
EN CHIFFRES
8,537
En millions d'euros, la rallonge de la Région pour 2012, notamment pour plus de TER-GV, sur un budget total de 211 millions d'euros
+ 3,2
En pourcentage, la hausse du nombre de kilomètres/trains TER et TER-GV, porté en 2012 à 14 633 593 km par an contre 14 166 182 actuellement. Cette hausse est de + 25,8 % sur les TER-GV (passant de 659 219 km à 829 505 km) et de + 2,2 % sur le TER (de 13 506 963 à 13 804 088 km).
112 000
Le nombre d'usagers quotidiens du TER. 806 TER (dont 34 TER-GV) et 15 cars circulent quotidiennement. Pour 1 430 km de lignes.
Cadencement sur les lignes SNCF : quand s'ajoutent des travaux...
Selon Jacques Goolen, directeur régional de la SNCF, c'est notamment à cause de la politique ambitieuse de travaux menée par RFF que son président, Guillaume Pepy, avait demandé à ce que le cadencement puisse n'être introduit qu'en 2013. En effet, ces travaux, notamment dans la région, ne seront pas des moindres et occasionneront, on s'en doute, bon nombre de perturbations en 2012. ...
« C'est bien les travaux, mais si on les additionne au cadencement, ça commence à faire beaucoup », résume Dominique Plancke, président de la commission transports au conseil régional. En voici les précisions, ce à quoi il faut ajouter des interventions sur la ligne à grande vitesse Nord.
- Ligne Busigny - Cambrai : fermeture cet été et à l'été 2013.
- Ligne Arras - Hazebrouck : renouvellement des voies entre Arras et Isbergues qui entraînera des retards de 15 minutes du 9 janvier au 26 mai. Le cadencement ne pourra d'ailleurs se mettre en place qu'à partir de cette date.
- Dunkerque - Hazebrouck : retard de 3 minutes pendant deux semaines, en mai.
- En gare de Calais-Fréthun : travaux de drainage entre le 13 février et le 11 mars qui auront un impact sur le trafic des Eurostar et de certains TER.
Horaires cadencés : « À la vie de s'adapter au train »
Entretien avec Jacques Goolen, directeur régional de la SNCF particulièrement sur le gril en ce moment. ...
- Pour commencer, peut-être un mot sur la grève du contrôle lancée vendredi...
« Bruno Wallard (de la CGT) l'a dit lui-même, elle est peu suivie. Une cinquantaine d'agents sur 800 la font, ce qui pose problème car ça peut créer des conflits. Ça fait déjà plusieurs mois qu'on travaille sur la sûreté sur nos lignes. On n'a pas les moyens de mettre plus de contrôleurs, même s'ils sont déjà deux sur les trains sensibles. Mais sur les quais, on va renforcer le filtrage. »
- Dans quel état d'esprit êtes-vous à la veille de ce « big-bang » qu'est le cadencement ?
« "Big-bang", ça me fait un peu peur, je préfère parler de révolution horaire car je mets beaucoup de positif dans ce mot. Une révolution est demandée, espérée... »
- À quelle « demande » faites-vous allusion ?
« Celle de se mettre en capacité de doubler le trafic TER (entre 2006 et 2020). Avec le cadencement, on a la capacité de faire plus de trains, et on les rend plus attractifs car les horaires sont plus lisibles. Les gens sont moins perdus, ils savent plus facilement à quelle heure et de quel quai part leur train. »
- Beaucoup s'insurgent, le cadencement sera-t-il optimum ?
« 93 % des horaires changent. Un changement crée des tensions et des aspirations. Certains ont des craintes, pour eux ça va vraiment poser problème. Mais on espère qu'une grande majorité trouvera chaussure à son pied. D'autant qu'on a une petite marge pour adapter le roulement des rames dans les premiers mois. En revanche, pas les horaires. »
- Dans les comités de lignes, certains se plaignent par exemple de trains qui arrivent à 55', pas idéal quand on travaille à l'heure pile, est-ce logique ?
"C'est un effet du cadencement lui-même. Les trains arrivent tous avant l'heure, la demie ou le quart... En Suisse, où c'est complètement cadencé, les gares se remplissent en cinq minutes et cinq minutes plus tard il n'y a plus personne, les gens prennent les trains, les bus... Et à Zurich, par exemple, il n'y a plus de voitures. Le cadencement va structurer la vie. Le train va être moins adaptable à la vie des gens et c'est la vie des gens qui va devoir s'adapter aux horaires de train. Ce n'est pas facile à admettre mais c'est fondamental."
- Mais ça implique que tout le monde prenne le train ?
« Le cadencement, c'est fait aussi pour pousser les gens à prendre le transport collectif. On a le cas chez nous. Un millier d'agents travaillent à l'atelier d'Hellemmes. Ils ne prennent pas tous le train. Or, on a décidé de changer l'horaire des ateliers pour s'adapter aux horaires d'arrivée des trains. »
- Votre président Guillaume Pepy avait demandé un sursis d'un an. Par peur de ne pas y arriver ?
« En Suisse, ils ont mis vingt ans. Nous, on fait tout ça en quelques années. Et puis notre crainte, ce sont les travaux. Il nous avait semblé que mettre les deux posait un certain nombre de problèmes. »
- Pas inquiet, donc ?
« La SNCF met tout en oeuvre pour que ça marche. Après un temps de réserve, il y a un vrai élan dans la région pour que ça marche. Le 11 et le 12 décembre, on fera descendre tout le monde des bureaux pour accueillir les usagers, en gare. »
Bernard Baudoux lance un appel à la manifestation ce samedi 15 octobre
Le dernier comité de ligne qui s'est tenu mercredi soir soulève de véritables incohérences dans les horaires de train. A en croire la SNCF, il ne faut pas hésiter à revoir les horaires de travail avec les patrons.
Le 11 décembre prochain, les horaires de la SNCF seront donc complètement alignés. Rangés correctement. Sur le principe l’idée est bonne, même intelligente, si l’on considère que l’objectif de cette remise à plat des grilles d’horaires a des origines multiples. Mais de son côté Bernard Baudoux dénonce aussi la suppression de plusieurs trains en direction de Paris au départ d'Aulnoye. Bernard Baudoux, ne décolère pas. «Marre que l’on nous prenne encore en otage, que l’on soit les dindons de la farce. La région a assez souffert, nous sommes le seul arrondissement de France qui ne soit pas désservi par une autoroute ou un aéroport et on veut encore nous supprimer des trains pour se rendre à Paris. Nous avions eu un moratoire sur le sujet, une promesse que le gouvernement n’a pas encore tenue. Sur huit allers-retours que compte la Sambre pour se rendre dans la capitale l’Etat et la SNCF prévoient lors du changement annuel de supprimer quatre de ces trains. Inadmissible», considère l’édile qui compte bien faire bouger les choses samedi matin dès 10 h en gare d’Aulnoye-Aymeries. Avec plus d’un millier de signatures récoltées en l’espace de quelques jours seulement, l’élu sambrien compte sur la mobilisation des usagers mais aussi de tous ceux qui veulent sauver le service public et le désenclavement de la région. Même si le combat est loin d’être gagné, l’élu aura dans tous les cas su faire entendre sa voix et rassembler au delà des clivages politiques.
Une manifestation aura lieu ce samedi 15 ocotobre devant la gare d'Aulnoye-Aymeries à partir de 10h.
Suppression de Corail en Sambre-Avesnois
Élus locaux et représentants d'usagers se mobilisent contre la suppression de trains reliant la Sambre-Avesnois à Paris.
En Sambre-Avesnois, plusieurs allers-retours Maubeuge - Paris ne figurent plus sur les horaires à partir du 11 décembre. ...
« Difficile de savoir combien de trains seront supprimés à terme puisque ça change tout le temps », observe le président de l'association d'usagers À Fond de train, Gérard Dupagny. Si les rumeurs allaient bon train - certains ont évoqué la disparition de 4 allers-retours sur 8 -, Jacques Goolen a certifié que seuls 2 allers-retours (sur 7) seront supprimés sur cette ligne.
Rien à voir avec le cadencement, ces suppressions « sont inadmissibles », estime le maire d'Aulnoye-Aymeries et vice-président du conseil général Bernard Baudoux, qui lance un appel à la mobilisation.
Il devient en effet de plus en plus difficile de gagner Paris quand on habite dans le sud du Nord. Dans le sens Paris - Maubeuge « il n'y a plus rien entre 10 h 37 et... 16 h 37 », constate M. Dupagny. D'autres trains sont remplacés, le trajet Maubeuge - Paris peut alors prendre plus de trois heures, avec deux changements... Bernard Baudoux « déplore, sur la forme, que les élus n'aient pas été concertés avant toute prise de décision ». Sur le fond, l'élu se demande « comment on peut traiter de la sorte un arrondissement de 230 000 habitants, privé d'autoroute, d'aéroport... ». Une manifestation est organisée ce samedi à 10 h en gare d'Aulnoye-Aymeries et une pétition circule.
Révolution des horaires SNCF : les plus et les moins (2/2)
Les nouvelles grilles horaires qui agitent tant les usagers... Et ils sont nombreux (56000, rien que les abonnés TER de la région). À consulter sur www.http://horaires2012-sncf.com.
Témoignages d'usagers, plongée dans les nouvelles grilles horaires et, exclusif, le document de travail remis le 29 septembre par les techniciens de la Région aux élus de la commission transports. Sur cette base, voici un état des lieux sommaire axe par axe de la révolution du cadencement. En gros, sur votre ligne, c'est mieux ou pas ?
> Sur le plus gros axe Lille - Valenciennes - Jeumont/Hirson ? Dans le document de la Région, sont soulignés les bons points suivants : « Deux TER Hirson - Lille arriveront en heure de pointe au lieu d'un actuellement », Lille - Fourmies huit minutes plus court le soir. Jeumont et Maubeuge y gagneraient aussi avec sept allers-retours par jour en TER-GV (1h11 pour Jeumont, 1h03 pour Maubeuge).
Enfin, Saint-Amand-les-Eaux, Templeuve, Lesquin et Fretin seront beaucoup mieux desservis à partir du 11 décembre.
Cependant, il y a des oubliés : les Rosultois (ils sont 1 900) pouvaient se rendre le matin à Valenciennes par les trains de 6h06, 6h16, 7h06 ou 8h08. Désormais, il n'y a plus que deux trains, et pas avant 7h31. Le suivant étant une heure après. Le document évoque aussi des « gares moins desservies : Anor et Sains-du-Nord ». « Et quelques TER de l'Avesnois vers la Sambre, en matinée, jusqu'alors directs, devront se faire avec des correspondances. » Sans oublier « des temps de parcours plus élevés » pour certains trains.
Un axe (le plus fréquenté) que connaît très bien Gérard Dupagny, président de l'association À Fond de train. Colère pour les « petites gares ». Il pointe cet exemple : « Nous avions un train arrivant à 8h38 à Lille, bondé, qui s'arrête dans beaucoup de gares. Désormais, le même va arriver à 8h55, ce qui est beaucoup trop tard pour les gens qui travaillent à 9h à Lille. » Comme Dominique Mestressat-Cassou. « Il faudrait désormais que je parte à 6h36 d'Hautmont au lieu de 7h22 si je veux arriver à l'heure au boulot à Lille. Pareil le soir. »
> L'axe Lille - Lens/Béthune - Saint-Pol sur les rails. D'après ce document, cet axe répondant déjà depuis 2008 aux règles du cadencement, « ce qui a permis une hausse de la fréquentation de 30 %, très peu de modifications » sont à attendre. Si ce n'est un peu plus d'arrêts à Marquillies, Salomé, Cuinchy et Beuvry.
> Sur l'axe Lille - Lens/Douai - Arras/Cambrai/Somain - Valenciennes, les grandes villes bien servies. Entre Lille et Lens, pas de RER Lille - Hénin-Beaumont mais, toujours d'après ce document, la création de TER rapides Lille - Lens desservant Dourges, Hénin et Billy-Montigny en 35 minutes. Soit trois minutes de plus seulement que le Lille - Lens direct créé en 2008.
Vive la Picardie ! Deux liaisons de plus entre Lille et Amiens et deux fois plus (9 allers/8 retours au lieu de 3 et 4) entre Lille et Saint-Quentin.
Bien servi aussi, Arras : trois allers et deux retours entre Lille et Arras en TER-GV contre un aller-retour actuellement. Une amélioration du temps de parcours en TER classique entre les deux villes (33 et 34 minutes au lieu de 35 à 58 minutes). Deux fois plus de directs entre Cambrai et Lille (14 au lieu de 7). Et des temps de parcours plus homogènes. En revanche, les dessertes de Cantin, Arleux, Bertry ou Brunémont ont été réduites.
Idem : beaucoup plus de directs entre Lens - Douai - Somain et Valenciennes (18 au lieu de 3). Et « une densification des liaisons rapides entre Lille et Douai ». En revanche, les dessertes sont en forte baisse à Wallers et Raismes (22 arrêts au lieu de 34).
> Lille - littoral. Du côté du TER-GV, deux de plus entre Lille et Dunkerque et un de plus vers Boulogne. En revanche, il y aura presque systématiquement correspondance entre les trains en provenance de Dunkerque, Calais ou Saint-Omer vers Béthune, Lens ou Arras. Enfin, sur la côte, les correspondances entre Calais-Fréthun et Calais-ville se feront désormais surtout par train et plus par bus. Un peu plus de TER entre Calais et Boulogne.
Et la desserte entre Montreuil et Lille améliorée. Cela étant, au comité de ligne, à Calais, un usager a critiqué un Calais - Paris qui ne permet pas d'arriver avant 9 h 15 dans la capitale. Ou cette Lilloise qui travaille à Calais et qui, entre 16h32 et 19h42, n'a pas de train pour rentrer chez elle.
Comités de ligne : les voix des voies
On se gratte la tête et on porte parfois haut la voix lors des comités de ligne.
Ils sont avalés à la vitesse du TGV. Depuis le premier, le 4 octobre, huit comités de ligne sur treize ont déjà eu lieu. Peut-être même que si vous nourrissiez d'importantes inquiétudes par rapport aux nouveaux horaires, vous êtes venus vous y exprimer. ...
C'est un peu la démocratie participative appliquée à la SNCF. Périodiquement, les usagers sont invités à venir rencontrer la SNCF, mais aussi Réseau ferré de France (RFF) et des représentants de la Région, qui finance le TER.
À la différence que les comités de ligne qui se déroulent en ce moment ont ceci de particulier qu'on y parle essentiellement de cette nouveauté qu'est le cadencement. Nous avons assisté au premier, mardi 4 octobre à Lens, qui concernait la ligne Arras - Lens - Béthune - Hazebrouck. Il fut viril, mais correct. Les inquiétudes étant ici en plus nourries de travaux, si importants qu'ils vont repousser l'entrée en vigueur des nouveaux horaires au mois de mai.
On se renvoie la balle
En majorité, ce sont des usagers qui travaillent à Dunkerque. Ils constituent une minorité sur cette ligne, mais ce sont eux les mécontents, alors ils ont fait le déplacement. Là, on dénonce des horaires d'arrivée à 55 quand on travaille à l'heure pile. Ici, le cadencement qui impose une correspondance à Hazebrouck. Ou encore une dame très gênée car elle travaille dans la santé. Le président de la commission transports à la Région l'a constaté : « Les plus embêtés sont souvent les personnes qui travaillent dans les hôpitaux ou les commerces et qui ne peuvent pas du tout changer leurs horaires. » Face à ces usagers, pas des sous-fifres mais les pontes : les responsables régionaux du projet cadencement à la SNCF et RFF, ainsi qu'Alain Wacheux, vice-président aux transports à la Région. Les réponses ne sont pas toujours faciles à apporter. Et évidemment personne ne connaît les horaires par coeur.
Alors en toute logique il y a des hésitations. Et quand elles sont trop embarrassantes, on se renvoie la balle.
D'après les retours qu'il a eus, Gérard Dupagny, représentant des usagers, estime que ce sont les usagers des plus petites villes qui se plaignent le plus.
Quand monsieur cadencement à la SNCF régionale, François Loridan, rapporte que ce sont des usagers impactés par une plus grande amplitude horaire et le plus souvent de la « contre-pointe » (qui habitent Lille et travaillent dans une autre ville) les plus mécontents. Une minorité, certes, mais dont la voix peut être forte.
Pourquoi la SNCF change 93 % de ses horaires...
Correspondances trains/bus/métro, .... seront facilitées par le cadencement.
C'est annoncé comme le « big bang » du rail... C'est expliqué comme une nécessaire évolution vers une offre plus fluide et plus robuste. Le 11 décembre prochain, vos trains changent d'horaire.
D'ici un peu moins de deux mois, ce sont donc 93 % des horaires de TER qui changeront et 100 % des horaires de TGV. Avec des différences de quelques minutes pour certains trains, d'un quart d'heure pour d'autres, permettant de « cadencer » (faire en sorte que les horaires soient les mêmes à la minute à chaque heure de la journée, par exemple 11h56, 12h56, etc...) au maximum. Pas de suppressions de trajets, selon la SNCF, et même quelques ajouts notamment un TERGV supplémentaire sur le Lille-Dunkerque en mi-journée.
Les grilles de la SNCF sont chaque année légèrement modifiées mais pas à ce point. Pour expliquer cette « révolution », c'est RFF (Réseaux ferrés de France), chargé de distribuer les sillons horaires aux compagnies ferroviaires, qui prend la parole : « Entre 2006 et 2020 dans le Nord - Pas-de-Calais, un doublement des usagers du TER est prévu. Pour répondre à cette évolution, nous avions à faire évoluer les horaires et l'offre de sillon » , explique Lucette Vanlaecke, de RFF Nord. Mais pourquoi cette date visiblement charnière de 2012 ? « Nous sommes dans la région à un noeud ferroviaire important qui sera forcément impacté par la mise en circulation de la LGV (Ligne à grande vitesse) Rhin-Rhône à la fin 2011. » Pour fluidifier le tout, le cadencement était visiblement la meilleure solution. Sachant qu'un train qui se répète à la même minute facilite les correspondances avec les autres moyens de transports, notamment les bus, et accentue, selon RFF, la « robustesse » du réseau. Notamment en faisant en sorte qu'un train en retard ne se répercute pas sur les autres.
Majorité de trains cadencés : même minute, à chaque heure
L'arrivée de la concurrence sur le trafic voyageurs, avec une nouvelle compagnie qui proposera Paris-Venise dès... le 11 décembre prochain, n'y est peut-être pas étrangère non plus. Des sillons candencés facilitent sans aucun doute l'introduction de nouveaux opérateurs. mais sur cela, RFF, en présence de la SNCF, n'insiste pas trop.
Le 11 décembre prochain, ce sont dans la région 63 % des trains qui seront cadencés. Entendre par « cadencé » un train qui reproduit au moins sept fois par jour le même cadencement à la minute. Puis ce cadencement sera augmenté au fur et à mesure, sur un plan prévu jusqu'en 2016. Cinq ans donc pour cette mise en place bouleversante pour le rail, sachant que la Suisse a mis 20 ans.... « Nous ne pouvons effectivement pas vous dire que nous serons totalement cadencés dans 5 ans », tempère Lucette Vanlaecke.
Le Lille-Béthune était déjà cadencé depuis 2008, et dès que le changement est intervenu, « on a vu la fréquentation augmenter » sur ce trajet, souligne Jacques Goolen, directeur régional de la SNCF, confiant. Mais bien conscient par ailleurs des perturbations que ces modifications engendreront chez les voyageurs, qui sont pour 80 % d'entre eux des abonnés prenant le train quotidiennement, il déroule le plan « com' » mis en place par la SNCF : « Nous distribuerons les nouvelles fiches horaires à la mi-novembre, nous organisons une exposition itinérante et des distributions de plaquettes dans les gares. » Les remarques des voyageurs seront, en outre, les bienvenues sur le site www.sncf.com
Nouveaux horaires, trains bondés... les voyageurs ont réagi vivement mardi
Mardi soir, les usagers des TER Lille-Lens, via Don-Sainghin et Libercourt, avaient de nombreuses remarques à faire lors du comité de ligne organisé à l'hôtel de ville de Lens. Sur les nouveaux horaires à venir en décembre, mais pas seulement.
Partir plus tôt, rentrer plus tard. Une rengaine que l'on a souvent entendue mardi soir parmi les usagers présents au comité de ligne. « Les nouveaux horaires ne sont pas adaptés à ceux qui travaillent, a relevé un voyageur. Moi par exemple, je prends le Lille-Lens et à l'avenir je vais devoir arriver à 9h06, ce n'est pas pratique par rapport aux horaires de bureau. » Une autre personne qui emprunte régulièrement la ligne Lens-Lille, via Don-Sainghin, regrette vivement que « les trains ne sont jamais à l'heure. » « On ne pourrait pas décaler le Boulonnais ? », a-t-elle ajouté en plaisantant (NDLR : une ligne Boulogne-Lille transite également par Don).
« Des trains bondés. » D'autres usagers de la ligne Lens-Lille, en passant par Don-Sainghin, se sont plaints de ne pas avoir de places assises et des trains bondés, en particulier sur le TER 42 205, qui part actuellement à 6h44 de Lens. « Il arrive que des personnes handicapées n'aient pas de place et il n'est pas rare de voir des personnes faire des malaises », a raconté un passager. « Je prends le train à Bauvin-Provin, et depuis septembre, je suis tout le temps debout », ajoute une personne assistant au débat. « Nous sommes en train de changer de matériel, cela impacte sur les trains », s'est justifiée la SNCF.
Le dernier train part-il trop tôt ? « Les horaires de soirée m'inquiètent, témoigne un usager. Le dernier train part très tôt. Je pense aux futurs touristes du Louvre-Lens, resteront-ils à Lens ? Il y a de fortes chances qu'ils repartent tout de suite après leur visite, avec ces horaires. » Quid de l'ajustement des horaires de bus ? « Les horaires de bus pour venir à la gare, n'ont rien à voir avec la nouvelle grille horaire que vous proposez », a soulevé un usager. « Nous travaillons à la coordination des horaires, a répondu une responsable de la Région. Normalement, cela devrait coller. » Badger or not badger ? La discussion a également glissé sur la question des cartes d'usagers, en particulier la carte Pass Pass qui se met en place dans la région et qui permet d'utiliser tous les transports en commun avec un seul et même titre de transport. Avec cette carte, le voyageur ne composte plus, il valide chaque trajet en la scannant à une borne. « Je suis contre ce nouveau pass, a réagi un voyageur. On est déjà trop fliqués ! »
L'Avesnois se bat pour ses trains Paris - Maubeuge
Refuser l'enclavement de l'Avesnois, c'est ce qu'ont répété hier les élus en repoussant la nouvelle offre SNCF.
« Il faut récupérer l'ensemble de nos trains ! » ...
Hier matin, à l'appel de Bernard Baudoux, le maire d'Aulnoye-Aymeries, et d'autres partenaires, près de deux cents personnes se sont mobilisées pour dire non à la suppression de deux allers-retours du Corail Paris - Maubeuge, effective à partir du 11 décembre. Motif de la SNCF : la fréquentation n'est plus au rendez-vous sur le tronçon Saint-Quentin - Maubeuge.
Agir pour prévenir
Si l'annonce, fin septembre, avait mis en colère les usagers et les élus du territoire de la Sambre-Avesnois, ils ont concrétisé hier leur première action. De peur de voir, à terme, leurs trains Corail disparaître complètement de l'offre SNCF.
« Ces décisions ont été prises sans concertation. Le danger, c'est qu'un jour on demande à la Sambre-Avesnois de prendre le train Corail à Saint-Quentin », s'est inquiété Bernard Baudoux, entouré d'une dizaine d'élus des communes alentour, de la sénatrice Michelle Demessine et du député Jean-Luc Pérat qui a réclamé « davantage de considération pour ce territoire de 230 00 habitants ».
Quant à Gérard Dupagny d'À fond de train, il a pointé du doigt le coût du trajet vers la capitale si l'usager opte pour d'autres options. En passant par Valenciennes, le ticket passe du simple au double (de 60 euros à 110). La note gonfle jusqu'à 140 euros si l'usager choisit de prendre le TGV à Lille. « L'offre proposée ne correspond absolument pas à la demande », a renchéri le président de l'association qui a répété le mot d'ordre : l'action. Et de rappeler les récentes mobilisations réussies à Cambrai, à Caudry et au Cateau-Cambrésis. Ces dernières ont permis de conserver les liaisons Corail vers Paris, menacées elles aussi par les restructurations du 11 décembre.
Hier, les manifestants étaient conscients que la mobilisation n'en était qu'à ses débuts. La pétition lancée par le Front de gauche, la CGT et la municipalité a déjà récolté près de 1 500 signatures qui seront déposées au ministère des Transports. Une « marche symbolique » entre Aulnoye-Aymeries et Saint-Quentin est prévue : 63 km à pied et en trois jours.
Comité de ligne TER : 5 trains de plus entre Saint-Pol et Arras, mais des ajustements à prévoir concernant les nouveaux horaires
Jacqueline Maquet présidait hier matin cette 14e réunion du comité de ligne.
La quatorzième réunion du comité de ligne 11, qui concerne la ligne TER Arras - Saint-Pol - Étaples, se tenait hier matin au CSAS. ...
Devant une quinzaine de participants, élus et usagers, la présidente Jacqueline Maquet était entourée du directeur régional de Réseaux ferrés de France (Stéphane Fernandez) et du responsable de cadencement de la SNCF (François Loridant) pour expliquer et détailler les changements qui vont intervenir dans les mois à venir.
2012 sera en effet une année importante pour le TER... et pour ses usagers. La date du 11 décembre constitue même un nouveau point de départ. C'est à partir de ce jour que les horaires vont changer, et avec eux le fonctionnement des différentes lignes ferroviaires de la région. À la base de cette nouvelle donne, la notion de cadencement des trains. Aujourd'hui, pour se rendre à Lille, on prenait le train à des horaires difficilement mémorisables. La SNCF et la Région souhaitent homogénéiser tout cela en vertu d'une directive européenne, pour que chaque train parte dans le même créneau de minutes quelle que soit l'heure. Commence alors le casse-tête de la programmation, sachant que Saint-Pol est un point de croisement et qu'il faut respecter les possibilités de correspondance et la cohabitation en de nombreux endroits des TER, des TGV et des TER-GV.
Inquiets pour Auchy
A priori, la nouvelle donne est de bon augure pour le Ternois. Il n'est pas prévu de supprimer des points d'arrêt, même si les plus petits seront moins souvent desservis. Sur la ligne Arras - Saint-Pol, 25 TER sont prévus au lieu de 20 et un autocar, l'ensemble du trafic devant être assuré par le train. À noter que depuis les travaux de modernisation réalisés en 2005, la fréquentation a augmenté de 15 % sur cette ligne Arras - Saint-Pol. Quant à la suite du trajet après la gare d'Étaples, une prolongation vers Boulogne et même Calais sera mise en place.
Les bonnes intentions de ce nouveau schéma ont été soulignées par les élus et usagers, toutefois inquiets sur certains points. Ainsi, le maire d'Auchy et conseiller général a attiré l'attention sur le fait que le premier train à partir d'Auchy vers Arras ne passe qu'à 8h49, soit bien trop tard pour aller au travail ou au lycée. Un point repris par le conseiller régional Olivier Delbé en pointant des déséquilibres : « Il y a un arrêt à Auchy le matin, et cinq à Anvin ! ». Le Lisbourgeois a aussi appelé à un service renforcé le lundi matin et le vendredi soir pour les nombreux jeunes de son secteur qui partent à la semaine. Chaque fois, le caractère non définitif de ces horaires a été avancé. La réflexion va se poursuivre. C'est aussi à cela que servent les réunions de comité de ligne.
Sur la ligne TER Lille - Béthune, les trains suivent déjà la cadence
D'aucuns ressortent l'Arlésienne Bruay-Bully, d'autrespointent la surfréquentation des TER.
| • LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |
Les dents grincent chez les usagers du TER depuis que le réseau ferré de France a lancé une nouvelle grille horaires pour favoriser le cadencement des trains. Les horaires changent le 11 décembre. Entre Béthune et Lille, moins qu'ailleurs. Ça passe mieux. Constat samedi lors du comité de ligne au lycée Malraux.
1 Pourquoi le changement est moins brutal sur cette ligne ?
Le cadencement a déjà été mis en place trois ans plus tôt après le doublement de la voie Béthune - Don-Sainghin. La grille horaires complètement revue à l'automne 2008 avait fait hurler une assistance furax. La Région avait dû revoir sa copie, rajoutant un an plus tard des arrêts à Beuvry, Cuinchy, Marquillies ou Salomé. Le maire de cette petite commune des Weppes, en première ligne pour protester, s'en est souvenu samedi à l'heure de saluer ces dessertes supplémentaires.
Ces trains plus réguliers, plus rapides, aux horaires plus lisibles semblent satisfaire au regard d'une hausse de fréquentation de 30 %.
2 Pourquoi fait-il quand même grincer quelques dents ?
Même dans le meilleur des comités de ligne, lorsqu'il y a des ajustements, même minimes, il y aura forcément du mécontentement. Celui de samedi n'a pas échappé à cette règle. D'abord parce que des Béthunois perdent le train de 19h40. Le seul à disparaître. Eve, qui bosse à Lille, le prend pour rentrer. Elle devra désormais attendre une heure pour monter dans le suivant. Elle reprendra la voiture, peste-t-elle alors que « 60 à 80 personnes prennent ce train ». Surtout, elle ne comprend pas ces deux trains distants de 6 minutes (19h02 et 19h06), quand il faut s'impatienter une heure trente de plus pour en espérer un autre. Et quand la SNCF demande aux entreprises d'adapter leurs heures au cadencement des trains car l'inverse est impossible, elle doute franchement que « dans (son) service hospitalier, le directeur change les horaires »... Cela dit, Dominique Plancke, président de la commission transport du conseil régional, convient d'une disparition fâcheuse et ne ferme pas la porte à une réintégration d'ici le 11 décembre. « C'est possible matériellement », laissant aussi entendre que les finances coincent.
Ça ronchonne également à Beuvry. Le parking y est grand, gratuit, contrairement à Béthune, mais les arrêts ne sont pas assez fréquents, a fortioriavec la perte d'une desserte le soir. « Avoir un beau parking, c'est bien, avoir des trains qui s'arrêtent, c'est mieux.» Même observation à Cuinchy où la gare perd un arrêt le matin. « Je vais devoir engorger un peu plus le parking de La Bassée », dit cette usagère alors que le manque de places sur ledit parking venait d'être évoqué.
3 La ligne TER est-elle victime de son succès ?
Oui. L'augmentation de la fréquentation du train pose un certain nombre de problèmes. Celui du stationnement autour de la gare de Béthune, alors que le projet de plateforme multimodale prend du retard. Les questions s'y rapportant n'ont pas trouvé de réponses. Faute d'interlocuteurs. « Je regrette toujours que la mairie de Béthune ne soit pas représentée dans ces réunions », grogne Michel Hecquet, président du comité de ligne. D'autant que plus tôt, Henri Tobo observait déjà l'absence de garage à vélo à la gare, indispensable, croit-il, pour éviter de prendre la voiture. Là encore, il est prévu dans le projet de nouvelle gare.
Autre souci, déjà soulevé et semble-t-il grandissant, les trains bondés en heure de pointe, matin et soir. « Des gens se retrouvent assis sur les marches, sur les poubelles... », rapporte Anthony. Il s'interroge sur l'opportunité de mettre une voiture supplémentaire.
À Lille, les usagers du TER ont encore plus d'inquiétudes qu'il y a dix mois
L'arrivée du cadencement ne rassure en rien les usagers des TER de la métropole lilloise. Au contraire : des questions se sont ajoutées, la semaine dernière, à celles du dernier comité de ligne restées sans réponse.
La SNCF et RFF avaient pourtant bien préparé leur copie. Propre, explicative, incitative. Mais trop technique. Le cadencement ? Une histoire de « missions, de sillons, de bouliers ». Chez Jacques Goolen et François Loridan (président régional et responsable du cadencement de la SNCF) et Benoît Dubus, de RFF, on veut « homogénéiser, améliorer, renforcer », en parlant de « temps de parcours, de noeuds de correspondance, d'absorption ».
Sauf qu'en face, dans le public de ce nouveau comité de ligne de la métropole lilloise, on veut juste... « comprendre ». Quelles seront les conséquences de ce cadencement, qui implique une réorganisation de la quasi totalité des horaires des trains et qui imposera dès le 12 décembre la répétitivité des horaires (un train desservira une gare d'heure en heure, à 8h14, 9h14, puis 10h14...) ? On veut des horaires, des numéros de lignes, des engagements, du « concret ».
Frédérique, de Saint-André : « Avec les nouveaux horaires, nos enfants vont avoir une demi-heure d'avance sur l'heure d'ouverture des grilles du collège. Où vont-ils attendre ? » Antoine, de Pérenchies : « Si les rames sont plus petites, est-ce que les vélos seront toujours acceptés dans le train ? » Le problème pour Gérard Dupagny, de l'association « À fond de train », concerne les retards. « Si le cadencement est perturbé, allez-vous automatiquement supprimer des trains ? » Réponse de RFF : « Le fait que les horaires se répètent va permettre aux agents d'avoir des situations de réflexe. » Perplexité. François Loridan rattrape : « Ce n'est pas aussi simple que cela. S'il y a des aléas, on roulera en retard. »
Prochain comité en février
Les institutions n'ont donc pas su rassurer les usagers. D'autant plus que des questions, déjà posées lors du comité de ligne de décembre 2010, restent selon eux sans (ou presque) réponse : « Pourquoi avoir supprimé des dessertes de TGV à Roubaix et Tourcoing, en plein développement économique ? Pourquoi n'y a-t-il pas plus de communication ni d'horaires concordants entre la SNCF et de la SNCB ? » Sur ce dernier point, la SNCF affirme : c'est la faute du rail belge. « Nous n'avons pas la même conception de la prise en charge des usagers » , lance Jacques Goolen. « Pourtant, c'est l'Europe ! », balance un petit vieux dans la salle. On ricane. Sur la table des représentants, un peu moins. « De toute façon, on reconvoquera un comité de ligne en février, après la mise en place du cadencement, pour avoir un retour des usagers et réajuster », assure Dominique Plancke, président de la commission transport de la Région.
Visiblement pas plus convaincu lui-même.
Une pétition des usagers du TER-GV, mécontents des nouveaux horaires
Tous les jours, 650 personnes font le trajet Lille-Dunkerque dans les deux sens grâce au TER-GV.
Le futur cadencement des trains, prévu pour le 12 décembre, suscite beaucoup de mécontentement chez les usagers de la ligne Lille-Dunkerque. Selon eux, les nouveaux horaires ont été mal conçus et mettent en danger leur vie de famille.
Depuis quelques semaines, ils sillonnent les rames des TER-GV entre Dunkerque et Lille. Usagers mécontents des futurs horaires mis en place par la SNCF, leur pétition a été signée par plus 200 personnes, pour la plupart des Lillois travaillant à Dunkerque et faisant le trajet en train.
Pourtant, la SNCF l'assurait, le nombre de trains entre Dunkerque et Lille serait plus élevé grâce à ces nouveaux horaires, marqués par l'arrivée du cadencement. Et dans les faits, c'est vrai. De 34 liaisons Lille-Dunkerque chaque jour, on passera à 40 à partir du 12 décembre. « Mais les variations seront plus importantes, avec des horaires décalés », protestent les contestataires.
Des usagers qui ne s'affichent pas pour autant comme des opposants à ces nouveaux horaires. « On n'a pas de volonté de polémique, explique Wiliam Maufroy, l'un des rédacteurs de la pétition. On veut juste que certains horaires absurdes soient modifiés. » Dans leur collimateur, le retrait du train de 8h32, remplacé par deux trains à 7h49 ou 8h49, et l'absence de train au départ de Dunkerque entre 16h35 et 18h35. « Les vies de famille, notamment des mamans, vont devenir très compliquées, reprend Wiliam Maufroy. Les amplitudes de travail vont être rallongées. Aujourd'hui, on peut prendre un train à 8h32 et rentrer par le train de 18h01. Avec ces nouveaux horaires, ce sera du 7h49 pour repartir à 18h35 ! » Les mécontents regrettent aussi l'attitude de la SNCF, jugée maladroite : « Aucune étude n'a été faite avec les usagers, ça a été très maladroit de leur part. » Avec leur pétition, les usagers invitent chaque passager à notifier les horaires qui les arrangent le mieux. Des données qui seront ensuite remises à la SNCF courant novembre, avec l'espoir d'être entendus puisque les horaires communiqués par la SNCF n'étaient définitifs qu'à « 90% ». Les usagers des lignes Lille-Dunkerque et Dunkerque-Lille espèrent également mobiliser les élus. « Ils sont concernés économiquement par ces changements, car Dunkerque risque de devenir moins attractif », argumentent-ils. Mais Bertrand Ringot, vice-président de la communauté urbaine en charge des transports, relativise ce mécontentement : « On va relayer cette initiative, mais nos demandes ont été entendues : il y a désormais un train le midi au départ de Dunkerque et plus de trains entre les deux villes. » Et s'il comprend les revendications, il estime qu'il ne faut pas oublier une autre catégorie d'usagers, plus discrets : les Dunkerquois travaillant à Lille qui, selon lui, voient d'un bon oeil ces futurs horaires.
15063 Wrote:Un détail du projet de service à confirmer ou non : la suppression de la desserte directe Lille-Charleville.
Cadences infernales
Un usager du TER depuis 33 ans, ulcéré par le cadencement que la SNCF met en place le 11 décembre, a écrit à la SNCF, la Région, au député et au président du comité de ligne. « J'habite Chocques et travaille à Lille. Je quitte mon travail entre 17h15 et 17h30, ce qui me permet de revenir au TER de 17h35 jusqu'à Béthune. Là, je patiente 1/4 d'heure et rentre jusqu'à Chocques avec le TER de 18h24. Le 11 décembre, je n'aurai plus aucune possibilité de rentrer chez moi puisqu'arbitrairement, la desserte de Chocques passe de 3 TER à 1 seul qui partira de Béthune à 17h27, heure à laquelle je termine mon travail. Dès le 11 décembre, la journée continuera avec 5 km de marche. Mon foyer ne dispose que d'un seul véhicule, mon épouse a un travail itinérant et en a besoin. »
Celles et ceux qui veulent sauver le train Paris-Maubeuge (Maubeuge-Paris) invités à marcher les 16, 17 et 18 novembre
Le maire d'Aulnoye-Aymeries Bernard Baudoux, un représentant syndical de Sud Rail et des militants du Front de Gauche et du PCF invitent tous les habitants de l'arrondissement à une marche de trois jours à compter du 16 novembre, au départ de Saint-Quentin. Objectif : sauver la totalité des trains dits d'équilibre (anciens trains Corail) sur la ligne Paris-Maubeuge et Maubeuge-Paris et refuser la suppression de quatre d'entre eux annoncée pour le 11 décembre ainsi que des nouveaux horaires pour Paris jugés moins intéressants pour l'usager.
« Injuste, inadmissible » ce sont les mots de Bernard Baudoux. Le maire d'Aulnoye-Aymeries est un élu en colère. Lors de la conférence de presse donnée hier matin au centre administratif aulnésien, il dénonce l'abandon programmé par l'État d'un territoire. Il rappelle aussi l'absence de concertation dans cette affaire. « Le préfet aurait dû réunir un comité de ligne. Ces trains sont financés par une taxe prélevée sur des billets TGV qui rapportent 200 millions d'euros par an tandis qu'ils coûtent 230 millions par an. Nous avons des soutiens de tous les milieux et 2 200 signatures pour la pétition. Si on ne fait rien c'est l'abandon d'un territoire. On va demander à rencontrer le préfet ». Bernard Baudoux a reçu une lettre du ministre des transports en date du 31 octobre dans laquelle Thierry Mariani lui écrit qu'il ne manquera pas « de l'informer sur les suites qui peuvent être données ».
Laurent Courtois de Sud Rail et carté Front de Gauche est tout aussi consterné par les suppressions annoncées. « On nous met à pied puisque c'est de Saint-Quentin qu'on veut arrêter les trains » en direction vers le nord.
René Dail ancien cheminot est sur la même longueur d'ondes. « Il y aura onze allers-retours pour Saint-Quentin dans un arrondissement comptant 130 000 habitants et seulement cinq dans un bassin de vie de 230 000, celui de la Sambre-Avesnois. Déjà depuis quelques années dans l'Aisne le Corail ne s'arrête plus à Fresnoy-Le-Grand et Bohain. Mais il ne faut pas se leurrer, c'est à terme Saint-Quentin qui sera touché ». Au-delà des quatre trains visés (12h37 et 14h37 au départ de Paris et 11h40 et 14h50 au départ de Maubeuge), c'est la desserte sur Paris de l'arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe qui est visée. Sans compter aussi que parmi les horaires modifiés de certains "Corail", certains sont aberrants. Le 5h59 au départ d'Aulnoye pour n'en citer qu'un serait remplacé par le 5h35. « Ça fait arriver à Paris à 7h20. Les gens ne vont pas le prendre. Ils prendront celui de Lille pour aller à Paris » dit René Dail. Lui, Laurent Courtois, et d'autres opposants à ces mesures ont distribué et fait signer la pétition, en gare, en ville et dans le train. L'accueil disent-ils tous en choeur est « très favorable ». D'où cette marche entre Saint-Quentin et Aulnoye-Aymeries. Une action qui pourrait en appeler d'autres, selon les défenseurs de ces trains et des intérêts des habitants de l'arrondissement.
Le détail de la marche : Mercredi 16 : Saint-Quentin - Busigny (16 km), corail 6h59 arrivée Saint-Quentin 7h32 départ gare de Saint-Quentin jusqu'à la mairie, prise de parole, distribution de tracts 9h départ marche. Arrivée à Busigny vers 16h. TER 17h30, retour Aulnoye 17h56.
Jeudi : Busigny-Landrecies (22 km). Départ Aulnoye TER 7h14, arrivée Busigny 7h49, 8h30 départ marche, 11h arrêt au musée Matisse du Cateau, rendez-vous avec le maire 16h arrivée Landrecies, rendez-vous avec le maire. TER 17h47, arrivée Aulnoye 17h56.
Vendredi : Landrecies-Aulnoye-Aymeries (15 km). Départ Aulnoye TER 9h10, arrivée Landrecies 9h20, 9h30 départ marche, 11h arrêt festif Maroilles, 15h, arrêt Leval, 16h, arrivée gare d'Aulnoye, bilan, remise motions et pétitions collectées aux élus.
La marche contre la suppression de trains se termine, d'autres actions se préparent
| ON EN PARLE |
Hier après-midi, à Aulnoye-Aymeries, les manifestants ont terminé leur marche contre la suppression de deux allers-retours Maubeuge - Paris, commencée mercredi à Saint-Quentin (02). Devant la gare d'Aulnoye, rejoints par des sympathisants dont plusieurs élus locaux ils ont présenté le bilan de cette marche et annoncé la poursuite du combat à travers d'autres actions. Parmi les idées, celle de bloquer la gare de Lille.
Ils ont marché pendant trois jours pour exprimer leur indignation avec la suppression de quatre corails à partir du 11 décembre. « Trois jours pour faire 72 km au lieu des 32 minutes en train » calcule, symboliquement, l'adjoint au maire d'Aulnoye et ancien cheminot René Dail quand il prend la parole devant la gare aulnésienne. Il tire son chapeau à tous ceux qui ont participé ou apporté leur soutien à l'action, sans oublier le maire d'Aulnoye Bernard Baudoux « qui a tiré la sonnette d'alarme début août ». Le président de l'association d'usagers À fond de train Gérard Dupagny - qui a lui aussi participé à l'étape d'hier reliant Landrecies à Aulnoye - espère « qu'on va stopper cette hémorragie ». Il demande aux manifestants de « tenir bon et de rester très vigilants en 2012. » « On a tous passé un bon moment on est fatigués, on dormira bien ce soir, mais ce n'est pas fini ! », prévient le représentant CGT cheminots Loïc Pietton.
« On est en capacité de gagner »
« On a raison de se battre et on est en capacité de gagner ! », renchérit le maire d'Aulnoye-Aymeries Bernard Baudoux. Et d'annoncer « une manifestation devant la sous-préfecture » dont la date reste à déterminer et d'autres actions, comme la distribution de tracts, la mise en place d'un barrage filtrant... « On pourrait occuper la gare de Lille », propose encore l'élu.
De nombreux élus ont exprimé leur soutien avec ce mouvement « anti-suppression de trains » comme les maires des communes traversées qui, parfois, ont accompagné les manifestants sur une portion du trajet. Le député de la 22e circonscription Christian Bataille est venu les saluer en gare de Leval le maire de Maubeuge Rémi Pauvros ne s'est pas déplacé mais a exprimé, dans un communiqué de presse, « (s) on soutien à cette action ».
Gérard Dupagny, plus que jamais à fond de train
| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |
Un ancien journaliste invité du Club presse communication du Hainaut : ce sera demain le premier débat public proposé par le CPCH. Et c'est en tant que président d'À fond de train, l'association qu'il a créée, que s'exprimera Gérard Dupagny, sur le sujet polémique des changements d'horaires de la SNCF, à une semaine de leur entrée en vigueur. Nous l'avons rencontré hier. Entre deux trains.
« J'ai toujours pris le train. » Pour Rome où il vécut une dizaine d'années : « D'Aulnoye, on y allait alors directement. » Pour Lille, à son retour en France : « Quand je présentais le journal, j'en préparais le tiers dans le train. C'est un endroit où plus il y a de monde, plus je m'isole. Je dors, je lis, je rencontre des gens : c'est pour ça que le train est très intéressant.
C'est un très bon outil social... » « Combien de fois ne m'a-t-on encouragé à créer une association ? J'avais fait des pétitions qui avaient bien marché. Tu auras plus de poids, me disait-on. C'est vrai, je m'en rends compte aujourd'hui. » Retraité, Gérard Dupagny était l'usager tout indiqué pour passer à l'acte, ce qu'il fit fin 2006 avec une poignée de Valenciennois. Les membres d'À fond de train sont aujourd'hui une trentaine : « Ça ne sert à rien d'être plus, je veux de la qualité, elle prime pour une bonne association. » La sienne s'est assignée deux objectifs. Défendre le principe d'une liaison rapide entre Lille, Valenciennes et la Sambre-Avesnois. Et s'occuper des problèmes rencontrés par les usagers au quotidien. La liaison rapide « prend du plomb dans l'aile », mais dans un combat plus récent, la défense du Corail, l'association a obtenu que le Paris-Cambrai s'arrête toujours à Caudry et que le Paris-Maubeuge ne zappe pas l'arrêt du Cateau le week-end. En outre, les Paris-Aulnoye-Maubeuge pourraient poursuivre jusqu'à Mons et Charleroi. « Quand on se bat bien et avec justesse, on peut obtenir des résultats », se félicite le président, qui a rencontré le ministre Thierry Mariani.
Sur les nouveaux horaires, Gérard Dupagny dénonce l'« autisme » de la SNCF : « On a fait ça en deux ans alors qu'il a fallu quinze ans pour qu'un bon cadencement se mette en place en Suisse ! Où est l'erreur ? » Dans notre région, la « grosse erreur » est de le faire alors que se profilent de gros chantiers, comme la rénovation de la gare de Lille-Flandre « qui va fortement perturber l'arrivée des trains ».
« Il y a presque autant de cas que d'usagers, observe-t-il. Des gens ne peuvent pas changer leurs habitudes parce que leur employeur le leur interdit, mais je connais des usagers ravis des nouveaux horaires. On mettra moins d'une heure pour faire Avesnes-Lille. » Et Valenciennes, avec ses 40 trains par jour vers Lille, « commence à devenir un bon exemple de cadencement. Un train direct met 29 minutes, faites ça en voiture ! » Gérard Dupagny a cette formule : « Les nouveaux horaires pour 2012 sont coulés dans le béton mais pour 2013, ils ne sont pas gravés dans le marbre. » Le Bavaisien croit dans les négociations à venir, seule façon pour son association d'apparaître « crédible » : un leitmotiv dans sa bouche. Même s'il a le sentiment de mener « le combat de David contre Goliath ». « C'est très fatigant et j'ai hâte d'avoir passé la mi-décembre », confesse-t-il.
« Changements d'horaires à la SNCF... et si vous veniez en parler avec Gérard Dupagny ? », débat public, vendredi 2 décembre à 19 h, espace Froissart, 19, place Jehan-Froissart.
Nouveaux horaires de trains : « La SNCF veut la mort de la ligne vers Paris »
La mobilité est déjà le point noir du secteur. Les nouveaux horaires de trains seront-ils un coup de frein à son développement ?
| ON EN PARLE |
Les nouveaux horaires de la SNCF sont entrés en vigueur hier, mais c'est aujourd'hui le grand test pour les usagers.
Des horaires cadencés.- Le passage des trains à intervalles réguliers va permettre à la SNCF d'augmenter le trafic sur le réseau ferré. En outre, la mesure servira aussi à l'ouverture de l'entreprise publique à la concurrence, effective pour le fret depuis 2010, et prochainement pour le transport de voyageurs. « Certes, les nouveaux horaires vont provoquer des perturbations, mais les gens s'y habitueront », relativise Catherine Bourgeois, conseillère régionale en charge des transports, et plus inquiète « des travaux de modernisation qui vont se multiplier ». « La SNCF et Réseau ferré de France doivent effectuer des aménagements d'ici juillet 2012. Nous aurions aimé qu'ils les fassent avant les nouveaux horaires. » De fait, samedi, le réseau picard était en travaux et aucun train n'a circulé sur la ligne Boulogne-Paris - Paris-Boulogne.
Plus de trains, mais...- Des trains décalés de quelques minutes dans le sens Paris-Boulogne, d'une demi-heure environ dans le sens Boulogne-Paris. Voilà les tendances générales des nouveaux horaires. Cette organisation desservira davantage les gares d'Étaples et de Rang-du-Fliers : en moyenne deux trains de plus par jour au départ et deux à l'arrivée. Le week-end, c'est même 28 trains qui partiront d'Étaples, contre 21 aujourd'hui, et 27 qui y arriveront, au lieu de 21. Des chiffres satisfaisants à première vue, mais qui masquent d'autres réalités : des trains plus tôt le matin mais qui s'arrêtent de rouler aussi plus tôt le soir, des horaires « stratégiques » supprimés et plus de trains certes, mais surtout des Paris via Lille. « Pas plus rapides et plus chers,54 E au lieu de 34, dénonce le député Daniel Fasquelle. La SNCF veut la mort de cette ligne ! ». En 2010 déjà, le Montreuillois avait dû mener bataille pour conserver une desserte à peu près digne de ce nom
« Je m'étais dit "le cadencement ça va être bien". Là, c'est une claque. »
Demain entreront en vigueur les nouveaux horaires des trains express régionaux (TER) dans tout le Nord et le Pas-de-Calais. Présenté comme un moyen de clarifier et régulariser le trafic, le cadencement fait grincer des dents chez certains voyageurs, notamment sur les lignes Jeumont-Lille et Charleville-Mézières-Lille. Témoignages d'usagers.
Onze ans que Cathy prend le train en gare d'Aulnoye. Sambrienne, c'est pour elle le moyen de locomotion le moins cher et le plus pratique pour se rendre chaque jour au bureau, à Lille.
Et pas question d'arriver après 8 heures : la pointeuse à l'entrée veille sur sa ponctualité. Jusqu'ici, Cathy partait d'Aulnoye à 6h55 pour arriver à Lille à 7h47. Dix minutes pour rejoindre à pied son lieu de travail, c'était suffisant. Idem le soir, dans l'autre sens. Dès demain, ce sera une autre paire de manches.
Cadencement oblige, c'est désormais à 6h44 ou 7h06 qu'elle s'embarquera d'Aulnoye. Arrivée à Lille à... 7h55 ou 7h59. Trop tard pour être à l'heure. « Je vais devoir changer mes horaires de travail et partir plus tard un soir par semaine pour atteindre mon quota d'heures de travail. » Bien sûr, elle pourrait attraper le train de 6 h 09, par exemple. Mais allez dire à quelqu'un qui se lève tous les jours à 5h30 d'avancer encore son réveil... « Je trouve que ces nouveaux horaires ne servent à rien, surtout pour l'Avesnois, peste la voyageuse. C'est peut-être bien pour les gens de Valenciennes ou Orchies. Mais comme d'habitude, nous sommes la dernière roue du carrosse. » Dominique, douze ans de TER dans les pattes, dresse le même constat. Lui prend le TER à Hautmont pour rejoindre Lille. « On ne badge pas au bureau mais on doit être présent au plus tard pour 9 heures. Le soir, on ne peut pas partir avant 17 heures. » En prenant le 7h22 à Hautmont, il arrivait à 8h38 à Lille. Dix minutes de marche et le tour était joué. Le soir, comme beaucoup d'autres il partait de Lille Flandres à 17h27. « Maintenant, le train qui va jusqu'à Hautmont part à 17h06. À quelques minutes près je ne pourrai pas l'avoir. Je devrai attendre 18h05. Je n'appelle pas ça un cadencement. Avant, des trains partaient toutes les vingt minutes. Là, certains partent à cinq ou sept minutes d'intervalle. Ensuite il faut parfois attendre une heure (...) Avec des trains qui arrivent à'55 quand on commence à 7, 8 ou 9 heures, comment peut-on être à l'heure ? » Dominique voit dans ces changements d'horaires « décidés sans concertation » un « manque de respect total du voyageur ». Sentiment accentué par les déclarations de Jacques Goolen, directeur régional de la SNCF, que notre journal retranscrivait il y a quelques semaines : « Le cadencement va structurer la vie.
Le train va être moins adaptable à la vie des gens et c'est la vie des gens qui va devoir s'adapter aux horaires de train. Ce n'est pas facile à admettre mais c'est fondamental. » Des propos que l'usager garde en travers de la gorge. « On ne m'enlèvera pas de la tête que la SNCF et RFF veulent dégager du temps de circulation pour le fret étranger afin de rentabiliser le kilomètre de voie. Je m'étais dit "le cadencement ça va être bien".
Là, c'est une claque. » Flavie, utilisatrice du TER depuis huit ans acquiesce. « J'ai pu m'arranger avec ma chef : trois fois par semaine je travaillerai une demi-heure de moins mais en échange je ferai une demi-heure de plus deux fois par semaine. Je rentrerai une heure plus tard qu'avant. Ça paraît bête mais ça rallonge drôlement les journées de travail, surtout quand on se lève à 5h30 tous les jours. » Gérard Dupagny, président de l'association d'usagers À Fond de train ne cache pas son désarroi : « Je me mets aussi à la place de certains employeurs, tout le fonctionnement a été réglé d'avance. On ne peut pas adapter des organisations à chaque personne. » À propos des horaires : « Ça tournait bien. Au fil des ans, le Région faisait changer des petites choses suite à des demandes d'usagers, les horaires s'amélioraient chaque année. Tout cela avait pris trente ans et ça marchait ! Aujourd'hui, on chamboule tout. Et il n'y aura pas de changements en 2012. Ces nouveaux horaires sont coulés dans le béton. » Autre sujet d'inquiétude : le plan de travaux 2012 sur les lignes : « Quarante semaines de travaux sont prévues sur cinquante-deux. Ça veut dire qu'on supprimera des trains pour mettre des bus à la place... On a mis la charrue avant les boeufs.» Gérard Dupagny est prêt à parier que les premiers pas du cadencement se feront sans trop de mal : « Ce sont bientôt les vacances de Noël, les gens ne sont pas là ou se disent "on verra bien". C'est surtout début janvier qu'on se rendra compte des gros problèmes qu'il engendre.
Le train Corail est un modèle « compliqué du point du vue économique »
| EN CLAIR |
Nous avions des questions. Emmanuel Grossin, directeur des lignes intercités Nord pour la SNCF, y a répondu.
> Fréquentation.- « En moyenne, sur une année, dans des trains composés de neuf à dix voitures - donc de 700 places assises - entre 30 et 45 personnes montent et descendent sur les deux gares d'Aulnoye et de Maubeuge. » Ceci sur les 7 allers et retours entre Paris et Maubeuge qui existent aujourd'hui (avant les changements d'horaires de demain). En pourcentage, ce taux de fréquentation représente « 5 à 7 % des places occupées ». Résultat : « Il y avait une offre surdimensionnée par rapport à ce qu'est le marché », souligne Emmanuel Grossin.
> Service public.- En France, « depuis le 1er janvier 2011, le Corail intercités est géré par une convention qui lie l'exploitant - la SNCF - à une autorité organisationnelle - l'État. » Cette convention implique des « droits » et des « devoirs », entre gestion d'une entreprise et nécessité de couvrir un territoire. À titre d'exemple, pour le TER, l'autorité organisationnelle est la Région. Pour le TGV, c'est la SNCF. L'État, pour en revenir à lui, est en revanche actionnaire à 100 % de la SNCF...
> National.- Le train Corail, en France et en chiffre, cela représente 40 lignes dites « de trains d'équilibre du territoire », 350 trains par jour et environ 100 000 voyageurs par jour. À titre de comparaison, le TGV fédère environ 300 000 voyageurs par jour. Au total, quotidiennement, environ 4 millions de voyageurs empruntent le train.
> On l'a échappé belle.- Cette offre surdimensionnée de Corail dans la région « est difficile à faire fonctionner par rapport à l'évolution du marché. » Pour la SNCF, le train Corail est « un modèle compliqué du point de vue économique. Ce n'est pas rien, et ça correspond à un besoin. » Pas de chance, la Sambre-Avesnois, qui voit son offre quotidienne ramenée à cinq trajets allers et retours au lieu de sept « n'est pas un marché important ». Et on ne peut pas dire « qu'il y ait des potentiels de développement importants. S'il n'y avait pas eu la reconnaissance de la mission de service public, il est probable que l'adaptation d'offre aurait été plus sévère. » Cela voudrait-il dire que la Sambre-Avesnois n'a pas franchement d'avenir ?
> Choix.- La nouvelle grille intègre donc cinq trains au lieu de sept et aussi deux belles failles spatio-temporelles de six heures, dans un sens comme dans l'autre, durant lesquelles aucun train ne relie Paris à Maubeuge et à Aulnoye (entre 7h24 et 13h24 dans un sens et 10h37 et 16h37 dans l'autre). Pour réduire son offre, la SNCF a donc choisi de mettre en place « deux trains directs, et un autre, indirect, avec une correspondance de 10 minutes, à Busigny. Demain, il y aura la possibilité d'arriver à toutes les heures dans la tranche de matinée la plus intéressante. » Sachant que le matin, donc, « tout le monde veut arriver vers 8h30 et 9h ». Pour le reste, « on a privilégié les trains les plus remplis au départ de Maubeuge ». C'est-à-dire « en début et fin de journée ».
> A nous de vous faire préférer le TGV ?- Plusieurs usagers ont émis l'hypothèse que ces suppressions de trains sont en réalité une façon indirecte de rediriger les gens vers les TGV de Lille ou de Valenciennes. « Ce n'est pas l'objectif qui a guidé notre réflexion. Ce n'est pas parce que vous rebasculez quelques clients que ça va augmenter » la performance financière du TGV. Bref, « c'est une goutte d'eau dans le sujet TGV ».
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