SNCF : ça va coincer durant 5 ans entre Paris et Bordeaux
Les vagues de chantiers vont perturber le trafic. 15 minutes de plus pour Paris, et même 30 minutes de plus pour Hendaye
Annonce de fortes turbulences sur le réseau ferroviaire de la région. Durant cinq ans, la période qui va précéder la mise en service de la ligne à grande vitesse (juillet 2017), la SNCF ne pourra pas tenir les temps de parcours qu'elle proposait jusque-là.
Les TGV mettront au moins un quart d'heure de plus pour faire Bordeaux-Paris, les mêmes trains ou d'autres mettront trente minutes de plus pour rallier Hendaye et Toulouse.
1. Un pas en arrière pour deux pas en avant « Des perturbations pour la bonne cause, de biens meilleurs services pour la suite », souligne Pierre Boutier, le directeur régional de la SNCF. Des contraintes inévitables tant les chantiers à réaliser sont nombreux et de taille selon Bruno de Monvallier, directeur régional de Réseau ferré de France (RFF) : « Le réseau ferroviaire est vieillissant. On n'a pas suffisamment investi depuis des décennies. Il nous faut rattraper le retard. »
De 2008 à 2015, 13 milliards d'euros de travaux vont ainsi être réalisés sur l'ensemble du réseau national. 1 000 kilomètres de voies rénovés par an au lieu de 400 auparavant. L'Aquitaine et le Poitou-Charentes seront l'une des deux régions les plus touchées en France, ne serait-ce qu'avec les travaux de la LGV Bordeaux-Tours.
2. Huit chantiers dans la seule Gironde Sans compter le chantier de la ligne à grande vitesse qui lui aussi va commencer, huit gros travaux ferroviaires sont programmés pour 2012 dans le seul département de la Gironde : renouvellement de 9 appareils de voie à Lamothe, 100 kilomètres de voies renouvelés entre Bordeaux et Montmoreau (Charente), restauration du viaduc de Cubzac-les-Ponts, suppression du bouchon ferroviaire de Bordeaux (deuxième phase), train-tram du Médoc (travaux connexes à l'opération CUB), renouvellement de voies entre Bordeaux-Hourcade et Bordeaux-Agen et mise en place de protection antibruit (Pessac, Bègles et Bordeaux).
3. Des travaux de nuit pour limiter la gêne Afin de limiter les perturbations sur les circulations commerciales voyageurs et fret, Réseau ferré de France effectuera les plus gros travaux de nuit. Pour le renouvellement des voies entre Bordeaux et Montmoreau, par exemple. Ici, tout sera enlevé (ballast, traverses, rails) et remplacé. Le chantier commencera le soir et se terminera au petit matin sur une seule voie, l'autre étant utilisée avec des circulations en double sens.
4. Pas facile de faire circuler les trains Le directeur de RFF et le directeur SNCF reconnaissent que ces travaux conduisent à un véritable casse-tête. Ce qui fait, qu'à ce jour, il leur est impossible de promettre que tous les trains circuleront. « Nous ferons tout pour qu'il en soit ainsi, mais cela sera difficile », assure Pierre Boutier.
Au 19 septembre, 1 281 sillons de train express régional (TER) étaient demandés, 1 070 étaient seulement alloués ; 285 sillons de train à grande vitesse demandés, 201 alloués ; 47 sillons de trains d'équilibre du territoire (TET) demandés, 30 alloués ; 5 027 sillons de trains de fret demandés, 4 252 alloués. (Pour tout savoir à ce jour, consulter le site Internet sncf.com)
5. Nouveaux horaires, meilleur cadencement Avec ce grand chambardement, les trains ne circuleront plus aux mêmes heures. La nouvelle grille des horaires changera à compter du 11 décembre prochain.
Les nouveaux horaires prendront en compte les chantiers ainsi qu'un meilleur cadencement. « Les TGV partiront à des heures fixes plus faciles à retenir », révèle Jean-Paul François chargé des TGV. Exemples : les TGV directs Bordeaux-Paris (onze dans la journée) partiront de Bordeaux toujours 3 minutes après une heure fixe (10h03, 11h03…), de Paris toujours à 21 minutes après une heure fixe (11h21, 12h21…). Un meilleur cadencement sur les grandes lignes comme sur les lignes TER : sur celles-ci, Alain Petitpoisson, responsable de la circulation des TER promet de faire le maximun pour maintenir le service rendu à ce jour. « Nous travaillons avec les représentants des usagers pour trouver les meilleures solutions. »
La SNCF semble bien décidée à satisfaire sa clientèle, en effet, d'autant plus que celle-ci a progressé de 5 % en un an. « Peu de sociétés affichent de tels résultats. Pas question pour nous de briser cette tendance », conclut Pierre Boutier.