Laissez-nous nos dessertes dans le sens logique, sinon, c'est un fiasco socio-écolo-économique
Refuser de gagner 1h en faisant Paris-Cahors via Bordeaux plutôt que par POLT risque de ne pas améliorer l’image de "pecquenots" que se font nos dirigeants parigocentriques des habitants du massif central (aspect social), avec les conséquences que cela a déjà depuis des années sur les dessertes ferroviaires, entre autres ; tout en faisant la joie des opérateurs aériens (aspect écologique).
Et l'effet TGV ne se contente pas de ne booster que le trafic voyageurs, même si les retombées économiques ne viennent pas sans un minimum de volontarisme allant un peu plus loin qu'afficher 2 TGV par jour sur le tableau des départs. Même autour de la gare TGV des Bettraves, on le sait.
secteurPublic Wrote:Faire rouler un train a 200-250 km/h sur LGV de Bressols a St Jory coute-t-il significativement plus cher en "usure" de l'infrastructure, par rapport a ce qu'il en couterait de le faire circuler a 160 sur LC ?
D'autant que sur LC, il gaspillera de nombreux sillons TER omnibus
Oui. Les normes sont nettement plus drastiques au-delà de 160, et les contraintes subies par la voie augmentent de façon exponentielle avec la vitesse (voir état de la LGV Est à 320, sans parler de la pendulation). D'où, renchérissement des coûts de maintenance, donc, des péages, et in fine, du billet. Pour un gain de temps négligeable (mon précédent post visait à montrer que 6 minutes, c'est inatteignable. 2 ou 3 seraient un maximum. Wahoow. à 320, pas à 250). Et au passage, un raccordement à construire (de Montauban vers la LGV en direction de Toulouse) qui ne figure pas au projet : il y a peut-être de bonnes raisons à cela.
Quant à la ligne classique, quand entre Toulouse et Montauban on y aura mis 2 omnibus à l'heure, Dieupentale et Montbartier seront déjà largement biens servis. Largement de quoi faire passer des directs, et même une poignée de fret. Ah oui au fait, actuellement, on fait comment ?
secteurPublic Wrote:Quant au fait qu'il faudrait engager un materiel apte, s'il s'agit d'un Paris Limoges Toulouse, il le sera. S'il s'agit d'un Bourges Limoges Toulouse, on peut serieusement envisager du materiel pendulaire qui profiterait au mieux du trace de POLT, tout en faisant une pointe de vitesse sur la fin (et V250 suffirait). [...]qui peut profiter a des usagers faisant quotidiennement le trajet [Montauban-Toulouse]
Soit. Il suffit :
- que les exploitants achètent des rames pendulaires (bien plus chères que les rames classiques)
- de procéder à quelques menus travaux d'infrastructure : RVB + amélioration de l'électrification + reprise de la signalisation
- de financer le demi-milliard d'euros (aux cours actuels de la construction ferroviaire) que ça va coûter rien qu'entre Brive et Caussade
- de trouver des gens à faire monter dedans
- d'expliquer aux voyageurs que leur parcours Uzerche - Bressols Europe est retardé, parce que leur train a subi des misères entre Bourges et St Sulpice-Laurière.
Sur ce dernier point, il me semble intéressant de corréler la régularité d'une ligne donnée à sa longueur. Ce n'est sans doute pas pour rien que des Bordeaux-Nice ou Paris-Limoges-Toulouse-Cerbère soient catastrophiques sur ce point (dans les 75% tout au mieux), là où des dessertes plus courtes sur les mêmes axes sont au pire autour de 85%. C'est un peu moins vrai sur LGV (infrastructures récentes, pas de passages à niveau, entretien mieux suivi, etc...).
Quant à engager des rames GV sur Paris-Toulouse pour ne parcourir en fin de compte que Paris - Vierzon et Bressols - Toulouse à grande vitesse, là où d'autres solutions existent, de bout en bout comme sur des liaisons intermédiaires, il faudra soit chercher longtemps des opérateurs, soit financer abondamment avec l'argent du contribuable.
Forcément, si l'on met de côté l'aspect économique, tout est permis.
Et quand bien même peu de gens feraient le voyage de bout en bout, l'intérêt de missions Paris-Toulouse directes par le POLT est aussi de proposer la desserte de villes intermédiaires permettant des liaisons partielles mais sans interdire de continuer ni de venir de plus loin. Les TER ont un rôle plus local avec des dessertes fines. Je pense que même entre Limoges et Toulouse, certains habitants veulent pouvoir rouler vite et loin, sinon même l'A20 ne serait pas utilisée par eux !
En dehors de la desserte GL et sans elle, le TER a peu d'avenir en Limousin si il faut faire des correspondances systématiques sur les lignes "perspectivement" autrefois directes
J'avoue que j'ai du mal à suivre. D'un côté il faudrait aller vite pour concurrencer la voiture, de l'autre, il faudrait des liaisons partielles, donc des arrêts, donc des pertes de temps. Le découpage que je proposais me semble être un bon compromis (sans avoir la prétention d'être l'Unique Solution), s'entendant avec la complémentarité entre les différents types de dessertes (GL, IC et omnibus), en limitant la longueur des parcours pour favoriser la régularité (critère important au moment du choix entre TC et auto).