Nancy : Le tram rempile dix ans
Cahin-caha, le tram brinquebalera encore jusqu’en 2022.
La conclusion du Conseil général de l’environnement du développement durable, organisme d’Etat ne laisse pas de place au doute. Quant à la future ligne 2, Christian Bourget, expert membre dudit Conseil, ingénieur général des Ponts et corédacteur du rapport restreint aussi les modes d’exploitation. Sûrement pas un tramway, encore moins un métro léger, et plutôt un bus dit « à haut niveau de service », ou un trolleybus. Ce qui aurait comme un parfum de nostalgie…
Le rapport avait été demandé par le maire de Nancy en novembre 2008 au secrétariat d’Etat aux transports Dominique Bussereau. Il rappelait qu’en son temps, l’Etat avait puissamment contribué à inciter Nancy à s’équiper d’un tramway. « L’Etat a reconnu sa responsabilité », remarque Christian Parra, délégué aux transports à la CUGN, qui présentait le rapport et son auteur, hier après-midi.
Dès 2011
Ce dernier tire le bilan de l’expérience tram, pour savoir s’il faut tout de suite arrêter les frais, ou continuer encore un peu. L’Etat a d’autant plus facilement accordé l’expertise de diagnostic et prospective sur les réseaux de transport de Nancy (et Caen, qui a aussi le tram Bombardier), qu’il a aussi donné beaucoup d’argent pour la chenille, et en donnera encore. CUGN et Etat ont donc intérêt commun à chasser le gaspi.
Le tram continue donc jusqu’en 2022 avec l’aide de l’Etat, environ 30 % du montant, consistant en la remise à niveau de chaque rame, améliorations techniques comprises. L’usager ne s’en apercevra pas, car le travail sera fait une rame après l’autre, dans un délai de quatre ans, à partir de début 2011. Ensuite ? Eh bien, on se retrouve avec le même choix à faire, compliqué par une autre donnée : le site propre de la ligne 1 n’est pas fait pour les bus., ce qui suppose des travaux.
On n’en est pas là.
L’étude est aussi revenue brièvement sur les divers soucis qu’a connus la ligne 1. Une mistoufle dès le départ, avec une ligne expérimentale à Thiais, qui était en fait une ligne de démonstration… Ensuite, une technologie pas au point où Nancy a essuyé les plâtres (qui continuent encore à tomber). Des choix malheureux, comme celui de faire du bimode, qui fait descendre la moyenne (à cause du mode routier) sur toute la ligne, déjà bien lente (moyenne 15 km/h), compte tenu des nombreux arrêts, et empêche d’allonger les rames…
Un bon point, quand même, la CUGN a récupéré 70 MF en son temps sur Bombardier, du fait des surcoûts…
Guillaume MAZEAUD