thalys75 Wrote:Selon cet article du Frankfurter Allgemeine Zeitung, les ICE ne seraient remplis en moyenne qu'à 40%. Je suis quand même surpris par ce chiffre...
L'article du FAZ s'apparente plutôt à une brève et balance un chiffre sans aucune précision ni élément de contexte. Pour un journal qui se veut une référence en matière économique, c'est pour le moins décevant.
On peut faire dire ce qu'on veut à un taux d'occupation. Si on veut souligner que les trains sont bien remplis, on le prendra sur le segment le plus chargé du parcours. Si à l'inverse, on veut souligner que les trains pourraient être mieux remplis, on présentera un taux "dynamique" en v.km/pko (voyageurs.km par place.km offertes) ou fera une pondération du premier taux.
L'ancien pdg des CFF (B. Weibel) avait, dans une itw à Rail et Transports, souligné le remplissage peu élevé (de son point de vue) des trains suisses (annoncé alors à 27%), en expliquant (tout en défendant le concept pour son pays et plus généralement les pays densément peuplés) que c'était quasi-inévitable avec une offre cadencée (riche) à l'échelle de l'ensemble du réseau. Il était à cette époque (c'était en soi une très bonne chose, cette ouverture à l'international) membre du CA de la SNCF... pas très enthousiaste quant à la mise en place d'un cadencement national, que portait alors RFF (ce dernier faisant bien sûr un lobbying assez efficace auprès des AOM, sans trop mettre en avant la problématique des péages évidemment, pas neutre du tout sur les LGV et les grands axes du réseau).
Les taux annoncés pour les TGV correspondent de mémoire à un taux statique calculé sur le tronçon dimensionnant du parcours du train (mais vu le caractère centralisé du réseau GV français, et le poids modeste des relations intersecteurs -qui a baissé avec la contraction importante de cette offre- seules les relations au long cours ont des écarts importants entre taux d'occupation statique (maximal) et taux "dynamique"). Au début des années 2000, alors que l'offre TGV intersecteurs avait atteint un niveau relativement conséquent, notamment sur l'axe Lille-Lyon-Midi, il y avait déjà eu une première tentative de réduction d'offre, basée sur le constat (pas contestable en soi mais évidemment biaisée vu l'angle de présentation retenu) que les trains étaient insuffisamment remplis au nord de CDG (forcément !), préconisant une "rationalisation" des dessertes pour faire remonter le taux... à l'issue pour le moins incertaine, vu que la réduction d'offre sur les OD longues aurait conduit à une baisse du trafic sur ces dernières (pour une part du fait d'un report sur les relations radiales, avec correspondances entre gares parisiennes) ou en cas de création d'un "hub" à CDG (imposant un changement de train dans cette gare, pour les voyageurs de/vers Lille et la gare picarde).