parisse Wrote:Il est fort possible que le pétrole de schiste nous offre une prolongation du plateau (ce qui est une excellente nouvelle car si des taux de déplétion de mettons 2% s'appliquent dans notre état d'impréparation actuel cela causerait certainement des changements de régime et des guerres), mais ce n'est pas du pétrole qui s'extrait dans des conditions économiques rentables si le baril est à 30$. Alors je doute fort que le prix du pétrole baisse durablement. D'autant plus que même si ces pétroles font plus que compenser la déplétion des champs matures un temps, l'Arabie Saoudite peut très bien diminuer un peu son débit pour maintenir les prix.
Il n'y pas besoin d'un prix aussi bas que 30 $ pour que les modes de transports basés sur le pétrole (route et aviation) prospèrent aux dépends des TC. Le prix actuel le permet.
Imaginons, hypothèse optimiste, que dans 15 ans, on soit à 100 millions de baril par jour (donc +10% de production par rapport à aujourd'hui, c'est grosso modo le scénario de Big Moustache, i.e. Christophe de Margerie), la bonne question c'est quelle sera la part dévolue à la France, sachant que la Chine, l'Inde ... et bientot l'Afrique en consomment une part croissante? La consommation de pétrole diminue en France, elle a baissé de 10% environ en 10 ans (86 Mtep annuels si ma mémoire est bonne contre 95, soit 1.65 millions de baril jour). Il me parait difficile de croire que ça va s'inverser, puisque la population française c'est 1/100 ème de la population mondiale.
Donc il est toujours d'actualité de se préparer à payer le pétrole plus cher, et à en avoir moins, développer les TC, en particulier électriques, est une excellente option à moyen terme, et il est absurde de vouloir saborder les trains classiques comme le veut la cour des comptes qui ne raisonne toujours pas en terme de ressources.
J'ai du mal à suivre le raisonnement : Je ne vois pas en quoi le fait que la consommation de pétrole diminue en France induit que le prix du pétrole va augmenter. S'il augmente, c'est pour d'autres raisons que la diminution de notre consommation. Par ailleurs, nous avons aussi de l'huile de schiste sous nos pieds. Combien de temps allons nous tenir sans aller la chercher ? Peut-être que ça ne sera pas nécessaire de succomber à la tentation et tant mieux, mais c'est de toutes façons un moyen de faire en sorte que la part dévolue à la France ne baisse pas.
Sur les vols low-cost, je pense que leur age d'or touche à son terme. Ils ne peuvent exister que parce qu'ils sont doublement subventionnés: une première fois, par l'absence de taxation sur le kérozène, une deuxième fois directement par les AOT (il me semble par exemple que pour l'aéroport de St Geoirs, c'est de l'ordre de 10 euros par passager payé par le conseil général). Seulement en ces temps de crise, les autorités vont surement bien finir par arrêter ces subventions qui ne sont quand même pas prioritaires par rapport aux subventions pour les transports du quotidien.
Dire que le low cost est doublement subventionné, c'est très nettement exagéré : Le gasoil ferroviaire n'est pas non plus taxé, est-ce qu'on a l'habitude de considérer cela comme de la subvention ? Je ne crois pas. Quant aux subventions directes reçues par le low cost, je ne pense pas que ça représente une grosse part de leur chiffre d'affaire ni un effort important des collectivités locales qui s'y retrouvent largement grâce aux emplois induits. Je ne suis pas fana du low cost que je n'utilise quasiment pas, mais j'essaie d'être réaliste.
A+