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Ce qui ne va pas, selon les camarades
Billétique défectueuse
« Le système défectueux de la billétique a contribué à notre déficit. Avec cette escroquerie de support à acheter sur lequel on ne gagne pas un sou, le ticket est passé de 80 centimes à 1,60 euro. Une énorme augmentation pour les usagers et pour nous pas plus de recettes qu'en 2006. »
Les couloirs de bus
« Cela fait trente ans qu'on ne nous a pas aménagé de nouveaux couloirs de bus. Il nous en faudrait des nouveaux aux entrées de l'hyper-centre pour améliorer les temps de parcours. Nous avons un nœud à hauteur du pont de Vesle qui ne risque pas de s'arranger avec les grands projets immobiliers de l'adjoint Serge Pugeault. » Les conducteurs aimeraient bien un couloir rue du Colonel-Fabien qui continuerait vers Tinqueux.
Les lignes de nuit
Selon les conducteurs de la CGT, la nouvelle organisation des lignes de nuit n'est pas performante. « Avant on avait 9 bus avec une fréquence de 40 minutes. Aujourd'hui, on a 13 bus et 5 trams avec une fréquence de 50 minutes. On a doublé les moyens mais, avec cette mauvaise fréquence, on n'a pas plus de monde. On aurait même perdu des clients. Cette plaisanterie nous coûte 1 million par an. »
Rapidité du tram
« C'est une illusion de croire que le tram est plus rapide pour aller à Croix-Rouge que l'ancienne ligne H. Avant les travaux, donc avant les bouchons, on mettait moins de temps que les 18 minutes actuelles. » Les cégétistes concèdent toutefois que le tramway est plus confortable.
Les lignes fantômes
« On fait des kilomètres à Saint-Brice et à Bétheny avec pas un chat dans le bus. Le service a été triplé pour faire plaisir aux maires des communes mais n'est pas rentable. »
Un luxe pour le TGV
« Il faut être idiot pour prendre le tram vers la gare TGV alors qu'un TER y conduit en dix minutes sans avoir à grimper une butte à pied. » Résultat : la ligne qui conduit à la gare est peu remplie. « C'était bien de poser les rails mais on n'était peut-être pas obligé de faire rouler dessus pour l'instant. »
Les nouvelles communes
« Il ne faut pas rêver, les communes qui rejoignent Reims Métropole n'auront pas chacune un bus à disposition. Nous n'en avons pas les moyens », prévient la CGT.
Parking relais déserts
« Il n'y a personne sur les parkings relais. Nous avons un gardien en permanence qui garde trois voitures. » Selon les représentants de la CGT, tant qu'il y aura moyen de se garer en ville, les automobilistes ne laisseront pas leur voiture à l'extérieur : « Ils ont encore prévu un autre parking au Boulingrin. Monsieur Joly, l'adjoint écologiste qui gère les parkings, est chlorophylle quand il a le temps ! » Plutôt que de creuser sous le Boulingrin, les syndicalistes préféreraient la création de parkings relais aux terminus des bus : « Avec des couloirs pour emmener rapidement les gens au centre ».
Le tram de 5h56
« On fait sortir un tram chaque matin à 5h56 pour les gens qui travaillent au CHU mais il n'y a aucun bus de correspondance à la même heure. Ce qui veut dire qu'il faut obligatoirement habiter sur la ligne pour en profiter. Résultat : ils sont trois à prendre ce tram. »
Thillois mal desservi
La zone commerciale de Thillois a explosé en trois ans mais elle est toujours mal desservie par les transports en commun : « Pour remplir le tram, ils ont supprimé la ligne S qui faisait Cormontreuil, Tinqueux et qui allait vers Thillois. Cette ligne qui transportait les usagers de la zone de Cormontreuil à celle de Thillois en une demi-heure était pourtant en progression constante ».
Fréquentation à revoir
« Quand ils ont signé le contrat, ils imaginaient 40% de fréquentation en plus. Depuis, on a perdu de la population et notamment des étudiants. Sur la ligne H par exemple qui allait au campus, on fait trois fois plus de kilomètres qu'avant pour seulement deux fois plus d'usagers. »
Le patron en partie d'accord avec le syndicat
Chez Transdev, il est rare que la CGT et le patron tiennent le même discours. Pourtant Pascal Lemaître, président de la compagnie de bus rémoise, partage en partie les revendications de ses salariés élus.
A commencer par le montant de la rallonge réclamée à la collectivité : « Entre 4 et 5 millions, cela me paraît honnête. On subit un déficit structurel du fait de mauvaises estimations à la signature du contrat. Il est plausible de demander une augmentation ».
Quant aux clauses commerciales à supprimer : « Il y a effectivement des engagements inatteignables, mais pas tout. La discussion mérite d'être ouverte avec la collectivité sur ce sujet ».
« Thillois pose un problème politique »
Sur la reconfiguration du réseau : « Tout n'est pas parfait mais l'offre à Reims est riche. Elle représente plus d'un million de kilomètres par an. Ceci dit, on peut toujours demander des ajustements si l'on constate que la fréquentation n'est pas au rendez-vous. Concernant les couloirs de bus, ils ne seront utiles que si nos véhicules ont la priorité aux carrefours ».
A propos de l'offre de transport qui sera faite aux nouvelles communes de l'agglomération : « On proposera une desserte adaptée mais il y aura sûrement un écart entre les attentes et l'offre. J'imagine qu'un village comme Saint-Léonard qui compte 99 habitants ne compte pas avoir une ligne de bus ! »
En ce qui concerne plus précisément la commune de Thillois, toujours mal desservie car n'appartenant pas à Reims Métropole : « C'est un problème politique. Il est compliqué de desservir des entreprises qui ne paient pas le versement transport et qui se sont installées là-bas dans ce but ».
Réduire les 30 centimes de support
Pascal Lemaître partage aussi l'avis de la CGT sur les raisons de l'échec des parkings relais mais met en garde contre une suppression brutale du stationnement : « Il est certain que les parkings relais ne fonctionnent que dans les villes où les automobilistes ne trouvent pas à se garer. D'un autre côté, Reims se doit de préserver son commerce de centre-ville fragile pour l'instant ».
En revanche, il défend la ligne B qui dessert la gare TGV : « Même si la zone de Bezannes tarde à se développer, il est important pour l'image de la ville que le TGV soit desservi ».
Sur le prix du ticket qui atteint dans les faits 1,60 euro à cause du coût du support : « C'est un sujet sur lequel nous travaillons. Nous ne parviendrons sans doute pas à supprimer ces 30 centimes mais on espère pouvoir les réduire. La baisse de fréquentation dans les bus est peut-être liée à ce surcoût ».
Le président de Transdev et la CGT s'entendent sur une partie du discours mais pas sur les moyens d'action pour obtenir des améliorations : « Même si je comprends les inquiétudes, je ne peux cautionner un mouvement de grève. Il ne fera qu'aggraver notre situation et gêner les usagers ».
Jérôme Gallot : "Nous sommes concentrés sur le rétablissement financier de Veolia Transdev"
L'accord conclu fin octobre entre Veolia environnement et la Caisse des dépôts prévoyant la montée de la Caisse au capital de Veolia Transdev à hauteur de 60%, éclaircit l'avenir de l'un des premiers opérateurs mondiaux du transport public. Pour Jérôme Gallot, son dirigeant interrogé par la presse à l'occasion d'un déplacement aux Pays-Bas, il s'agit maintenant de remettre le groupe en ordre de marche et de solder un passé qui pèse lourdement sur les comptes.
MobiliCités : Vous êtes soulagé de l'accord conclu entre la Caisse des dépôts et Veolia environnement la semaine dernière ?
Jérôme Gallot : Il y avait urgence car il y avait effectivement des voies d'eau entre le sujet de l’actionnariat et notre activité opérationnelle. Nous avons abouti à la solution que vous connaissez mais qui n'est pas définitive. Il y a un accord de principe entre les actionnaires. Pour l'entreprise, ça signifie qu'elle devra chercher par elle-même ses financements bancaires. C'est une évolution majeure pour une entreprise comme la nôtre dont vous connaissez à la fois l'endettement et l'intensité capitalistique. Nous avons quelques mois pour finaliser le dispositif. Pour le reste, nous sommes en ordre de marche notamment sur la problématique des géographies du groupe. Ces sujets comme les moyens financiers dont nous disposerons doivent être encore avalisés par les actionnaires.
Quels sont les sujets de préoccupation plus quotidiens chez Veolia Transdev ?
Le rétablissement financier de l'entreprise. Cela passe par une amélioration de l'efficacité opérationnelle et par la lutte contre les foyers de pertes de l’entreprise. C’est-à-dire beaucoup de grands contrats urbains, mais pas seulement, gagnés à perte ces dernières années. Certains choix ont été faits en partant d'hypothèses d'évolution de trafic erronées et généralement sur-vitaminées, et des clauses d'indexation qui ressemblent à des gruyères. Un cocktail qui mène au bout de deux à trois ans à des situations dégradées.
Ce redressement prendra du temps. Il y a deux options : si nous sommes proches de l'expiration de ces contrats, nous répondrons aux nouveaux appels d'offres avec des propositions plus réalistes. Si nous sommes au début ou au milieu de contrat, il faudra procéder par avenants. C'est plus compliqué car pour faire un avenant, il faut être deux. Nous allons aussi chercher à rationaliser notre performance opérationnelle, par exemple, la maintenance ou la gestion des achats. Ce qui est très clair, c'est que le Veolia Transdev de l’après fusion ne peut plus supporter de conquérir des parts de marché dans de mauvaises conditions.
Cela signifie que vous préférez perdre un contrat plutôt que de le gagner s’il n’est pas rentable ?
Un service de qualité nécessite un juste prix. Un prix juste, c'est quoi ? Dans notre en activité, c'est un prix raisonnable, une rémunération positive de long terme avec cette idée de donner du contenu à la notion de partenariat avec les collectivités locales. Une entreprise qui perd de l'argent à tel endroit cherche à se refaire ailleurs. Ça induit des mécanismes de transfert, de compensation, qui ne sont pas pertinents. Nous discutons avec les collectivités locales qui ont leurs propres contraintes, mais ce que je ne veux pas, c'est ce qu'il s'est produit chez Veolia transport et Transdev : aucun contrat n'a été négocié ou renégocié dans de bonnes conditions. La situation d'aujourd'hui est le reflet de ce qui s'est passé depuis trois ou quatre ans.
Pouvez-vous nous donner des exemples ?
A Reims, le contrat a été négocié sur la base de chiffres de transfert de fréquentation du bus vers le tram qui ne se sont pas avérés. La cannibalisation du bus par le tram a été beaucoup plus importante que prévu et que ce qui se produit habituellement dans ce type d'agglomération. Ajouté aux problèmes de ticketing et de gestion de la relation avec le concessionnaire, cela a abouti à un réseau déficitaire pour l’exploitant, c’est-à-dire nous. Aujourd'hui c'est Reims, demain ce sera Besançon. Quel sera l'impact du tramway sur le réseau de bus ?
Quelle est la position des collectivités locales qui sont dans ce cas ? Pourquoi renégocieraient-elles leur contrat ?
Je l’ai évoqué, pour renégocier et faire un avenant au contrat, il faut être deux. J'ai aussi évoqué le partenariat, mais on peut aussi parler d'affecto societatis où les deux partenaires se mettent à la place de l'autre pour essayer de créer une communauté d'intérêt et de valeur. Ce n'est pas facile. C'est un travail collectif, il faut que l'équipe locale soit proche des élus. Que le siège montre qu'il s'intéresse à la situation locale, et qu'accessoirement, le patron aille sur le terrain. J'ai fait une quarantaine de déplacements en province depuis début 2012.
Cyrilbrux Wrote:Impossible de pouvoir prendre davantage de temps pour pouvoir effectuer une recharge, qui prend 2 minutes ! (Compter quand même le temps de lecture de la carte à "puce")
François Wrote:Cyrilbrux Wrote:Impossible de pouvoir prendre davantage de temps pour pouvoir effectuer une recharge, qui prend 2 minutes ! (Compter quand même le temps de lecture de la carte à "puce")
Tu es de Reims ou marseillais
Le temps de recharge sur un pupitre ne prend pas plus de temps que la vente d'un titre papier. Citura peut parfaitement n'autoriser à la vente que des titres simples (unité ou 10 voyages) car il est clair que la totalité de la gamme tarifaire d'un réseau est difficile à gérer pour un conducteur.
Cyrilbrux Wrote:la lise, que tu choisisse ton ticket dessus et le temps de paiement, facile 2 minutes
François Wrote:PS : comment sais tu que cela prend 2 minutes le rechargement dans le bus, puisque tu semble indiquer que cette fonction n’est pas possible sur le réseau Citura
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