La direction de la SNCF tente d'éteindre l'interminable conflit rhônalpin
Au 75 e jour du conflit, après la réunion de clarification de Jean-Pierre Farandou, directeur général de la branche proximités de la SNCF, les syndicats FO et SUD-rail devraient avancer leur prochaine assemblée générale.Pour trouver une issue après deux mois et demi de perturbations pour plus de 20.000 usagers des TER de la Loire et des départements voisins, Jean-Pierre Farandou, le directeur général de la branche proximités de la SNCF, a rencontré hier à Lyon les organisations syndicales représentatives concernées par la mise en place au 1 er janvier d'un nouvel établissement dans la Loire. Il regrouperait dans un même ensemble les trois principales catégories de salariés (conducteurs, contrôleurs et agents de services en gare), ce qui a fait naître chez certains d'entre eux des craintes de filialisation ou de privatisation dans l'optique d'une future ouverture à la concurrence des lignes TER.
L'objectif de cette rencontre était d'appuyer la directrice régionale, Josiane Beaud, confrontée à un mot d'ordre de grève encore suivi (malgré le retrait de la CGT) par FO et surtout SUD-rail. Jean-Pierre Farandou a ainsi confirmé par écrit que « l'entreprise SNCF ne prévoit en aucun cas de filialiser l'établissement ». « Il n'y a pas de changement car notre interlocuteur n'était pas venu pour négocier », résume sobrement Yvan Richet, représentant FO, tandis que SUD-rail était hier aux abonnés absents, en attendant la traditionnelle AG du vendredi qui devrait être avancée.
Dans l'exercice de clarification engagé, Josiane Beaud a précisé que le pilotage de l'établissement s'effectuera, comme ailleurs, par lignes de métier, afin de lever des inquiétudes qui s'étaient fait jour sur les problèmes de sécurité qui pourraient découler d'une organisation multifonctions. Elle a rappelé que cela débouche sur « la création d'au moins 30 emplois à Saint-Etienne » et s'est engagée sur « un bilan dans six mois pour vérifier l'ensemble des engagements que j'ai pris ».
Une grève au coût prohibitifLaurent Goutorbe, responsable régional CFDT-cheminots, un des deux syndicats représentatifs avec l'Unsa à avoir émis un avis favorable au projet de la réorganisation, « au terme de 47 réunions », précise-t-il, n'est pas optimiste sur l'arrêt de ce conflit dont le coût se chiffrera, selon lui, en dizaines de millions d'euros. Il redoute qu' « une dizaine de grévistes par jour ne continuent à perturber l'activité économique de la région », tant que la loi sur le service garanti dans les transports publics ne sera pas mieux encadrée. Elle permet, entre autres, que certains s'annoncent faussement grévistes quarante-huit heures avant le jour J, sans subir de sanction financière.
Le député de la Loire, Yves Nicolin (UMP), a pour sa part annoncé aux « Echos » qu'il interpellera demain le gouvernement lors des questions d'actualité de l'Assemblée nationale, « pour demander ce qu'il compte faire face à ce détournement constaté de l'esprit de la loi sur le service garanti dans les transports terrestres ». Et ce à une semaine de la venue en discussion du projet de loi sur le futur service garanti dans les transports aériens, concocté après les grèves de décembre.