Les iDTGV montent en gamme pour libérer la voie aux TGV low cost
La filiale de la SNCF, iDTGV, a présenté le 5 février 2013 ses projets et perspectives pour 2013. Le service monte en gamme, sans doute pour faire de la place aux futurs TGV low cost "Ouigo" attendus en avril 2013.A quelques semaines du lancement des TGV low cost baptisés "Ouigo" et annoncés pour le printemps 2013, la SNCF est bien obligée de repositionner son offre iDTGV, qui proposent des places moins cher que le TGV classique, à condition de réserver à l'avance.
Pour éviter les doublons avec les iDTGV, la compagnie ferroviaire a donc décidé une montée en gamme de ses iDTGV dévoilée le 5 février 2013, lors de la présentation des résultats 2012 de la filiale : 4,2 millions de voyageurs, soit 4% du marché de la grande vitesse en France, pour un chiffre d'affaires de 220 millions d'euros. Avec un taux de remplissage de l'ordre de 90%, les iDTGV "font mieux que les meilleures compagnies low cost de l'aérien", selon Paul Sessego.
Objectif du directeur général d'iDTGV, concurrencer la route et l'aérien. Terminés les petits trajets, la filiale va se recentrer sur le long courrier, c'est-à-dire supérieurs à trois heures. Au grand dam des usagers du Paris-Lyon Paris-Strasbourg puisque sur cette liaison, plus un seul iDTGV ne circule. En revanche, Quimper et le sud de la Bretagne viendront s'ajouter en avril à la trentaine de villes déjà desservies.
La fin du sandwich SNCFPour attirer plus de clients, iDTGV va améliorer sa gamme de services à bord, pour "occuper le temps de trajet de façon utile et agréable" selon Marie-Dominique Lacroix, directrice marketing et communication.
Premier changement, la refonte complète de l'offre de restauration à bord. Fini le sandwich SNCF, remplacé par des ravioles sauce forestière par exemple. C'est le groupe Casino Restauration qui régale. La nouvelle carte de restauration proposée à partir du 1er avril 2013 sera composée de produits préparés le matin même. Et les formules devraient être adaptées selon l'heure à laquelle circule le train. Prix des menus : entre 8,90 à 10,40 euros.
Pour éviter les files d'attente dans les voitures-bar, les passagers de première classe pourront commander et être servis sans bouger de leur siège. Les autres voyageurs pourront commander leur repas par SMS et être avertis du moment où ils pourront aller le chercher. Les plus prévoyants auront la possibilité de le commander sur Internet avant leur voyage, et ça leur coûtera moins cher que s'ils l'achètent à bord.
DigiTab et taxi à domicilePour se divertir pendant le voyage, les passagers peuvent déjà louer des lecteurs DVD portables, maintenant ils pourront louer des DigiTab : une tablette numérique Toshiba AT300 et un casque HiFi pour 10 euros et qui permettent de visionner des films, d'écouter la musique ou la radio, de lire des livres, la presse. Dans un premier temps, chaque rame iDTGV sera équipée de 15 DigiTab.
Par ailleurs, en Ile-de-France, la filiale SNCF va maintenant chercher ses voyageurs jusqu'à chez eux : ils peuvent réserver une voiture avec chauffeur pour se rendre jusqu'à la gare, et cela leur coûte 19 euros s'ils habitent Paris, plus de 40 euros en grande couronne.
Aux vacanciers à destination des stations de ski, iDTGV propose - en partenariat avec le conseil général de l'Isère - des navettes autocars au départ de la gare de Grenoble et à destination de six stations : l'Alpe d'Huez, les Deux-Alpes, la Grave, Chamrousse, Briançon et Serre Chevalier (offre "Train + Bus" à partir de 27 euros). A l'été 2013, des destinations estivales, l'Île de Ré, le Cap Ferret et Lacanau, auront aussi leur navette.
Autre nouveauté, l'offre "Train + Bateau" pour aller en Corse depuis Paris, grâce à un partenariat avec la SNCM (à condition qu'il n'y ait pas de grève...) Il faudra débourser 41,50 euros par traversée, et 40 euros de plus pour voyager en cabine.
Faut-il s'attendre à une augmentation des tarifs ? Paul Sessego jure que non : "Nous n'avons pas la volonté de monter nos prix. Si on augmente nos tarifs, on risque de perdre des clients". Une Lapalissade. Ce qui semble se profiler, c'est la réduction du nombre de places vendues au prix d'appel de 19 euros. Possibilité que Paul Sessego n'a pas confirmée.