Permettez moi un peu de poésie pour débuter:
“Même à la plus belle femme du monde, on ne peut donner que ce que l’on a”
Honoré de Balzac me semble-t-il son auteur.
Peut être serait-il il intéressant que nos gouvernants s’en inspirent.
Je passe sur ce comité Theodule, on a au moins échappé à une convention citoyenne, alors que l’Etat a des administrations, des hauts fonctionnaires, capables de présenter des choix à leurs autorités hiérarchiques, les ministres, qui ensuite décideront, et sont capables de s’entretenir avec les acteurs du secteur autour d’un café, ou autre, dans les salons dorés des ministères.
Mais c’est assez énervant ce “toujours plus”, la solution “Un problème = une dépense = une taxe”
Nous avons deja le record des prélèvements et des dépenses publiques et on en veut encore plus, on demande à un comité sans aucune légitimité démocratique de se prononcer et la seule réponse semble être “taxe taxe taxe”.
Vous parlez d’une ecotaxe. Effectivement c’est une solution possible. Mais cela rajoutera encore et toujours des taxes et des dépenses.
Vous me dites que l’Allemagne et la Suisse l’ont. Effectivement. Sauf que…
=> prélèvements obligatoires / dépenses publiques
-> France : 42,8% / 57,3% (2024)
-> Allemagne : 40,3% / 48,4% (2024)
-> Suisse : 26,9% / 33,6% (2023, chiffres non disponibles pour 2024).
Le problème n’est pas la répartition des recettes, ecotaxe ou pas, mais la quantité de recettes.
Mais on nous nous exige toujours plus d’argent, toujours plus de financement, la compagnie passe son temps à pleurnicher l’argent à chaque occasion.
Certes le niveau des péages est élevé, mais je n’entends pas parler de la proposition de baisse de péages pour augmenter le trafic et donc le montant des péages.
Un nouvel opérateur va ouvrir une nouvelle ligne (Trenitalia sur Paris <> Marseille) et au lieu de se dire “chouette du trafic supplémentaire et donc plus de recettes” on entend le discours “subvention à un acteur privé, desserte déficitaire qui ne devrait pas exister” au prétexte que cet opérateur bénéficie de péages plus faibles pour son lancement. On marche sur la tête…
Cette semaine un article dans le magazine Marianne sur les tarifs de TGV qui explique le pourquoi des tarifs élevés et les trains complets.
Pour résumer la SNCF a organisé la pénurie de rames, avec à la fois le départ à la casse et en Espagne de rames (ravi de voir cet argument qui m’est parfois rétorqué repris dans un article de journal).
Peut-être peut-on demander des comptes à la compagnie sur sa stratégie de ne pas developper le trafic ou même d’avoir réduit, à elle qui exige des sous.
En 1989, le TGV Atlantique a été mis en service, avec des rames de 10 voitures au lieu de 8. Récemment on a mis des rames à 2 niveaux sur cet axe mais à 8 voitures avec une augmentation très faible de la capacité. Cela aurait permis, sachant que les gares étaient deja adeptées, d’avoir plus de capacité, donc plus de client et plus de recettes.
Pour info, TGV Atlantique vs TGV Réseau +29%, avec le meme ratio on aurait eu des Oceane XL à +29% de capacité soit 717 places pour un coût supplémentaire beaucoup moindre. Cela aurait accompagné l’accroissement de la demande d’autant mieux.
Prochainement des TGV M seront en exploitation. On nous annonce un bar nouvelle génération avec des automates. Personnellement je préfère le “doit it myself”, que de faire la longue file d’attente et un vendeur qui tentera de me vendre des articles supplémentaires et pas toujours ultra aimable.
Sachant que le contrôle des billets se fait principalement à quai, qu’une vérification rapide à bord peut être faite grace à un téléphone: plan de rame sur le téléphone, siège rouge = occupé, siège vert = libre, si un siège vert est occupé, alors clarifier la situation avec soit un passager ayant changé de place soit un auto surclassé à expulser dans sa classe d’origine (ce qui arrive régulièrement dans les avions…). Cela ne prend que quelques secondes et certaines compagnies le pratiquent déjà (vu personnellement).
Les agents de bord allégés de cette tache pourraient s’occuper à la fois du réapprovisionnement/entretien rapide du bar et nettoyage basique des toilettes. J’ai récemment vu un chef de bord à l’étranger faire ces 2 taches en plus du contrôle des billets qu’il a régulièrement effectué.
Cela réduirait un equipage de personnel de bord de TGV de 4 à 2 voir 1 et serait autant de gain de productivité pour la compagnie, source d’économie. Mais je n’en entends pas parler… c’est mieux d’exiger des sous, encore et toujours plus.
Mais voilà, au lieu de demander mieux avec moins, on préfère exiger “des sous”, tout en étant convaincu que ce sont les autres qui paieront.
Nos voisins semblent faire mieux avec moins… comme quoi ce n’est pas infaisable et peut-être faudrait il aller voir de ce côté la…
Thor Navigator Wrote:Autre idée avancée, la privatisation de Keolis et de Geodis.[...]
Vendre les bijoux de famille, outre que ça me semble peu pertinent dans le cas présent, ça ne marche qu'une fois... Les vente des concessions autoroutières était très critiquable, surtout aux conditions fixées, mais l'infrastructure elle-même est restée entre les mains de l'Etat.
Je ne ferais pas le parallèle entre une concession pour un équipement payant et une participation dans une entreprise.
Pour Keolis et Geodis, il faut voir si les compagnies ont un intérêt stratégique majeur pour la SNCF.
Sur Keolis j’en doute un peu. Je ne vois pas de synergie, la compagnie a comme principale activité de postuler à des appels d’offres pour des exploitations conventionnées pour les autorités locales.
Je ne vois aucune synergie particulière qu’aurait Keolis avec la SNCF que n’aurait pas Transdev ou RATP Dev.
Prochainement Mulhouse aura sa desserte ferroviaire suspendue, la SNCF ne va pas envoyer son importante flotte de bus et cars Keolis remplacer ses trains.
Effectivement si Keolis est rentable cela serait vendre une activité profitable, mais cela permet aussi de vendre à un prix élevé et donc de dégager du cash qui semble faire défaut.
Sachant que l’Etat actionnaire a deux autres compagnies similaires (Transdev, RATP Dev) sur des activités que les collectivités peuvent aussi opérer en propre (cf.Nice, Toulouse…)