viadi Wrote:Oui ça comprend l'ensemble, il est bon ensuite de préciser le détail.
Mais cela veut aussi dire que les finances publiques interviennent dans une compagnie qui fait des bénéfices significatifs.
Il y a des notions qui me dérangent un peu... mais la faute à l'actionnaire également.
L'entreprise fait des bénéfices significatifs... mais c'est une entreprise publique, donc ça reste de l'argent public. Par ailleurs, nous ne savons pas encore d'où viennent ces bénéfices : quelle part vient des activités subventionnées, quelle part vient des activités opérées "en propre" ?
C'est un peu, pour contrebalancer mon propos plus haut, le "piège" de la concurrence sur les marchés publics : si le marché est mal calibré, l'attributaire du marché peut se retrouver à faire d'énormes profits... ce qui est un peu embêtant si cet attributaire est une entreprise privée (et c'est potentiellement encore pire quand il n'y a pas de marché, mais du gré à gré).
La concurrence n'est pas un "miracle", mais un outil à manipuler avec méthode : dans le meilleur des cas (et c'est l'objectif) on peut avoir "mieux pour moins cher" grâce à un attributaire qui aura de meilleures méthodes de travail qu'un opérateur en position de monopole qui va trop souvent se contenter de faire le minimum de ce point de vue, mais dans le pire des cas on peut se retrouver avec soit un attributaire qui a "vendu du rêve" mais qui est bien incapable de le réaliser (et avec des pénalités qui ne couvrent pas les pertes pour le donneur d'ordre ou que l'attributaire est incapable de payer), soit un attributaire qui a gonflé ses prix sans que le donneur d'ordre de s'en rende compte (quelque chose de courant dans les secteurs où ils n'existent que quelques "gros" capables de répondre...) et qui se fait un très joli bénéfice sur le dos de la collectivité.
Mathieu Wrote:Un peu compliqué de mettre les deux en compétition.
Le réseau routier sert à faire du dernier kilomètre, du point à point, à être utilisé par les transports publics.
Et hors routes concédées, il n'est pas exploité commercialement.
Bien sûr qu'il est exploité commercialement, et les transporteurs routiers, qu'ils transportent des passagers ou du fret, sont d'ailleurs ra-vis de bénéficier d'autant de subventions publiques quand ils font circuler leurs véhicules, pendant qu'en face on demande à SNCF Réseau de faire en sorte que les péages couvrent les frais de fonctionnement du réseau...
Je dérive un peu (beaucoup) du sujet, mais j'ai un très beau projet si on veut faire drastiquement baisser l'usage des routes et diminuer le coût (réellement) exorbitant pour le contribuable (et indirectement sauver des tas de vies, si jamais ça importe encore à quelqu'un...) :
- on passe les taxes sur les carburants routiers à zéro
- on met un péage sur *toutes* le réseau routier (oui, même la petite rue en centre-ville), dont le montant varie selon l'environnement (densité de population notamment) dans lequel se trouve la rue/route, le carburant utilisé (yc électrique) et la masse du véhicule (exponentiellement bien sûr, il faut tenir compte des lois de la physique), avec montant consultable en temps réel (pour ne pas qu'on parle de "piège")
Quand Mme Michu, citée plus haut, verra qu'elle doit payer 4,65€ pour ses 2x 5 km en voiture essence à Nancy, ça va vite la faire réfléchir à la pertinence de son choix de mode de déplacement
(c'est bien entendu une vision très simpliste, je sais que c'est très complexe à mettre en oeuvre et qu'il y aurait des cas particuliers à gérer, mais c'est pour donner l'idée)
Oh, et terminé le stationnement automobile gratuit sur voirie publique, qui là encore a un coût exorbitant pour le contribuable, tout en gâchant une énorme surface par une privatisation de facto de 12,5 m² d'espace public par automobile en stationnement (environ 47 000 automobiles à Nancy : si elles sont toutes stationnées sur la voie publique, elles occupent à elles seules... 4% de la surface de la ville, bâti compris) (et en écrivant ça je me dis qu'il y a aussi un truc à faire pour les bureaux, le stationnement gratuit pour les salariés qui viennent en voiture c'est quand même une sacrée dépense pour la société, dont ne bénéficie pas les salariés qui viennent autrement, et pour les commerces, toutes ces "zones commerciales" avec des parcs de stationnement plus grands que les commerces eux-mêmes, sérieusement...)