Le cadencement des TER, finalisé à 99 %, est présenté aux usagers
Le système du cadencement n’est pas parfait mais il devrait permettre de mieux faire coller les trains régionaux aux flux de passagers, avec des voyages aux horaires revenant aux mêmes minutes à plusieurs reprises chaque jour. Photo Thierry Gachon
Quels changements pour les TER francs-comtois à partir du 11 décembre 2011 ? Des réunions d’information présentant les nouveaux horaires ont lieu en ce moment dans toute la région. C’était à Belfort jeudi soir pour l’Aire urbaine…
Cadencer les transports ferroviaires régionaux, c’est faire de la dentelle, avec trois fils qui convergent, à un moment donné, ensemble : celui de la Région, autorité organisatrice des transports régionaux ferrés, qui reçoit chaque année une facture de la SNCF, gestionnaire des voies, laquelle loue des sillons à Réseau ferré de France, propriétaire des voies, qui les construit.
La facture, c’est « 80 millions d’euros par an pour la Région Franche-Comté, et ce que paient les usagers, c’est 20 % de cette somme », expliquait, jeudi soir à la Maison du peuple de Belfort, Alain Fousseret, vice-président (Europe écologie-les Verts) en charge des transports.
« En 2012, avec le cadencement des trains, nous aurons un surcoût de 10 millions d’euros et l’État devrait nous en compenser 4, puisqu’on rajoute trois TER supplémentaires sur Belfort-Lyon. Si l’État ne paie pas, je ne garantis pas que ces TER resteront. » Car à chaque fois que la Région veut ouvrir une ligne, « on doit la financer ». Et « un train de plus entre Besançon et Belfort, par exemple, c’est 500 000 euros pour la Région », expliquait encore l’élu vert à la trentaine de personnes présentes, usagers un peu dépités de voir leurs horaires bouleversés à partir du 11 décembre.
Horaires perturbés par des travaux en 2012Jeudi soir, le cadencement a été présenté dans sa phase concrète, avec les horaires quasi définitifs par ligne.
« À 99 %, c’est calé, rappelle Alain Fousseret. Mais comme ça peut changer tous les ans en décembre, on va déjà se mettre à travailler pour 2012 ». D’autant que toute l’année 2012 sera sans doute encore perturbée par des travaux sur certaines lignes. « Ces travaux, on les attend depuis longtemps, ils risquent d’être amalgamés avec le cadencement. On a donc essayé de trouver des solutions sur certains horaires mais pas tous. » Ça ira donc mieux… en 2012.
En attendant, qu’est-ce qui change à partir du 11 décembre ? Avec le travail de concertation mené depuis mars 2011 avec les 550 participants aux comités de ligne, les TER ont été positionnés sur les grilles horaires à des minutes fixes. Avec des priorités pour la collectivité : « Combien ça coûte et combien de passagers pourraient monter dedans ? » Autrement dit, « on a surtout regardé quand les gens prennent le train », indique Alain Fousseret. Des TER ont été rajoutés aux heures de pointe, retirés dans les périodes creuses. Ce qui ne fait pas le bonheur de tous les usagers, notamment d’Héricourt, nombreux jeudi soir, qui relèvent des insatisfactions dans les horaires de retour de Montbéliard vers leur domicile haut-saônois, verraient bien des bus prendre le relais des trains…
« À un moment, on fait tout pour adapter les horaires à la vie des gens, et il y a un moment où il faut peut-être un peu adapter sa vie à ses horaires », a répondu calmement le vice-président de la Région, qui assure « qu’on va essayer de faire le bilan progressivement ». Donc continuer, avec passion, à faire de la dentelle.
SUR LES LIGNESBesançon-Montbéliard-Belfort.- 6 allers-retours entre Belfort et Montbéliard avec un train de plus par jour en semaine, deux trains supplémentaires par jour entre Besançon et Belfort sur 18 allers-retours quotidiens, une prise en compte des retours de lycéens et de salariés, avec deux départs à 18h19 et 18h36 de Belfort, et un départ à 16h32 de Besançon au lieu de 16h11, et enfin, une facilitation des connexions pour Dijon et Mulhouse, avec, à Belfort, une correspondance de douze minutes sur 10 allers-retours Montbéliard-Mulhouse.
Belfort-Vesoul.- Le maintien de cinq allers-retours Paris-Belfort entraîne la suppression de trois allers-retours TER, qui avaient été proposés à l’État en mars en substitution des Trains d’équilibre du Territoire. L’État ayant décidé de maintenir ces TET, la Région a décidé de mettre en place dix allers-retours quotidiens sur l’axe Belfort-Vesoul pour préserver la desserte régionale, avec arrêt à toutes les gares jusqu’à Lure. Le TER de 18h02 partant de Belfort est décalé à 18h15 pour les lycéens rentrant à Vesoul. Les correspondances ont été améliorées en direction de Mulhouse et Montbéliard.
Belfort-Epinal (Nancy).- Un train a été rajouté en semaine entre Belfort et Épinal pour un total de 4 allers-retours quotidiens. Les relations avec Nancy ne connaîtront aucun changement, sinon horaire.
Travaux prévus.- En 2012, de gros travaux sont prévus sur l’axe Dijon-Belfort, notamment sur le pont d’Auxonne, qui pourraient avoir un impact sur les horaires. Sur l’axe Lure-Epinal, la fermeture complète est à nouveau prévue pour 2014. Enfin, sur l’axe Belfort-Lure-Vesoul, des travaux sur des tranchées rocheuses et la maintenance courante auront lieu au printemps et en automne.
Questions pratiquesHalte des Trois Chênes à Belfort.- Pour accéder au quai voie 2, il faut traverser une voie privée Alstom non sécurisée. Cette halte va être modernisée par une signalétique de sécurité, de l’éclairage, la réfection du quai 2 et le confortement de la clôture existante fin 2011, puis, en deuxième phase, une modernisation plus ambitieuse sera entreprise par RFF.
Les abonnés TER peuvent-ils avoir accès au TGV ? Thomas Hennetier, directeur délégué SNCF des TER de Franche-Comté, assure que « non, sauf circonstances exceptionnelles, comme un plan de transport réduit. Ce n’est pas le même système, pas le même service ».
L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR) peut-elle être améliorée dans certaines gares ou haltes, comme Belfort et Héricourt ? Le même Thomas Hennetier est catégorique : « Nous ne rendrons pas accessibles toutes les gares et haltes de France, d’où une notion de maillage qui rend une correspondance possible vers une gare équipée. Et je vous renvoie aussi sur le service Accès plus de la SNCF ».
Pourquoi le bus de la ligne 3 Optymo ne s’arrêtera qu’à 100 mètres de la gare TGV ? Première réponse, de Jean-Pierre Thabourin, vice-président du SMTC, Syndicat mixte des transports en commun, est liée à une question d’argent : « On s’arrête en limite du domaine public parce que l’accès autorisé par la branche Gare et connexions de la SNCF est payant ». Deuxième réponse, de Marc Rovigo, directeur du SMTC : « On pense que la desserte ne doit pas être l’attractivité de cette ligne, mais permettre aussi à tous les salariés belfortains de pouvoir aller jusqu’à la gare de Delle lorsqu’ils vont travailler en Suisse. La ligne 3 doit bénéficier de touts les attracteurs et de tous les générateurs ». Quid de l’accessibilité des PMR à la gare TGV ? « Soit elles prennent nos bus, soit elles ne peuvent prendre les transports en commun, soit elles utilisent le service spécifique PMR d’Optymo qui les déposera devant la gare comme un taxi. »