Vacances d’hiver : les billets de trains seront mis en vente plus tôt
Environ 80 personnes ont assisté à cette réunion sur la desserte ferroviaire des Alpes du Sud, avec notamment le directeur régional de RFF, une représentante de l’État ou Jean-Yves Petit, vice-président de la Région. Au premier rang dans le public, le maire de Briançon et son adjointe en charge des questions de transport. Mais on pouvait aussi compter sur la présence de nombreux socio-professionnels de la vallée ou de représentants des chambres consulaires.
Comme l’an dernier, une réunion a été organisée à la gare de Briançon entre la SNCF, Réseau ferré de France, qui gère les voies, les élus du département et des socio-professionnels, venus nombreux dans l’assistance. La situation n’est pas du tout la même que l’an passé. Si la réunion de l’automne 2011 ressemblait à une cellule de crise en raison du manque de visibilité sur la commercialisation des trains, il semble cette fois que l’hiver soit assez bien engagé.
L’an dernier, les trains étaient mis en vente seulement 15 jours avant leur départ
Pour rappel, en novembre dernier, les trains étaient mis en vente environ quinze jours avant leur départ. La situation était inacceptable pour beaucoup, les séjours au ski, notamment, se préparant nettement plus en avance que ça.
Les représentants de la SNCF et de RFF l’ont admis lundi soir à Briançon. Les vacances, qu’elles soient de Noël ou de février, sont importantes pour l’économie du département et leur commercialisation doit se faire bien plus tôt. Mais pour Jean-Yves Petit, vice-président de la Région délégué aux transports, la question est de savoir quand les places dans les trains seront mises en vente. Marc Doisneau, représentant du service des trains d’équilibre de territoire à la SNCF l’a montré. À l’heure actuelle, il est possible d’acheter un billet jusqu’au 8 décembre. Il l’a promis, ceux de la période de Noël et de l’ensemble de l’hiver (jusque fin mars) seront mis en vente à la mi-octobre.
Cette avancée dans la commercialisation des billets est le fruit d’un travail entre la SNCF et RFF. Marc Svétchine, directeur régional de RFF a toutefois expliqué que « pendant 40 ans, l’accent a été mis sur la voiture et le camion et le réseau ferré en a fait les frais. Aujourd’hui, il faut le remettre en état et de nombreux chantiers sont ouverts, qui ont un impact, notamment sur le train de nuit Paris-Briançon. Parce que ces travaux, il est bien évident qu’on les fait de nuit, afin d’acheminer un maximum de passagers dans la journée."
Une belle avancée cette année mais pour le sénateur, les réservations se font maintenantPrésent à la réunion, le sénateur Pierre Bernard-Reymond a cependant souligné que ce n’était pas tout à fait suffisant. « Les Parisiens sont en train de réserver leurs séjours d’hiver maintenant », remarque-t-il. Joël Giraud, vice-président de la Région en charge de la montagne, le rejoint là-dessus, lui qui pense que « la vente de transport doit se faire en même temps que la vente de séjour ».
L’État rappelle son attachement au service Paris-Briançon-Paris de nuitDans le public aussi, l’insatisfaction se fait entendre. « Je pense que le problème vient de ce que vous planifiez des travaux sans vous poser la question de savoir comment vous allez faire circuler les trains », note un utilisateur. « C’était flagrant l’an dernier. Des travaux ont été planifiés, les trains pas commercialisés. Les trains n’ont pas été faits mais les trains ont été mis à la vente une semaine plus tard. »
Passons outre la question de la qualité dans les trains, la réunion s’est terminée sur une note positive. Celle pour les élus d’avoir à nouveau des interlocuteurs chez RFF et à la SNCF pour échanger sur l’organisation du trafic ferroviaire. Celle aussi de la représentante de l’État, qui a rappelé « l’attachement de l’État au service Paris-Briançon-Paris de nuit » et quant aux problèmes de qualité, elle a assuré « qu’ils remonteront et j’espère qu’ils trouveront une réponse au fil du temps. »
Parmi les points abordés, celui de la qualité du service offert aujourd’hui. Pierre Bernard-Reymond en est persuadé, « il faut de la qualité dans le train de nuit pour le pérenniser. » Et c’est lui qui a avancé le sujet sur les punaises trouvées dans un wagon qui, du coup, a été neutralisé le temps d’un voyage, obligeant ses occupants à trouver d’autres places dans le train. Le problème pour le sénateur, ce n’est pas que ça arrive. Mais que l’anecdote s’est produite sous ses yeux à deux reprises en 15 jours de temps.
Se pose aussi la question des locomotives obsolètes. La remarque de Marc Doisneau, consistant à dire que les trains arrivaient à Briançon avec deux locomotives au cas où une des deux lâcherait, a suscité la consternation. Avec les pannes que les machines rencontrent, le parc se réduit (certaines ne sont pas réparables). Pour autant, pas d’achat de matériel à l’horizon (une locomotive coûte entre 5 et 6 millions d’euros).
D’où la demande de Jean-Yves Petit. Adapter des locomotives de fret au transport de passagers. « La Région le fait. Ça coûte un million par machine. Je demande à la SNCF de se pencher sur cette solution de transition », remarque-t-il.