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COMPIEGNE / NOYON Haro sur les nouveaux horaires SNCF du Paris-Saint-Quentin
La présentation de la nouvelle grille horaire SNCF a provoqué une levée de boucliers lors du comité de ligne, mardi à Compiègne. Les Noyonnais exigent le maintien du 7h24 vers Paris.
Le comité de ligne s'annonçait houleux, il a tenu toutes ses promesses. Mardi soir au centre Pierre-Guillaumat de l'Université de technologie de Compiègne, les responsables régionaux de Réseau ferré de France (RFF, l'autorité organisatrice) et de la SNCF sont venus présenter le projet de nouvelle grille horaire sur l'axe Paris-Saint-Quentin. L'assistance était hostile, et pour cause : certains trains sont supprimés et le nombre de directs diminue. Passe encore pour les voyageurs occasionnels, mais pour ceux qui empruntent le train chaque jour pour travailler à Paris, la réorganisation ne présage rien de bon.
Philippe Le Calvez, responsable de la ligne TER, a eu beau vanter «une simplification des missions », il s'est entendu répondre : «Pour vous ! ». Surtout, il a eu le malheur de qualifier Noyon de «petite gare ». C'est peu dire que les utilisateurs de ladite gare, venus nombreux pour s'opposer à la disparition du train Corail de 7 h 24, ont peu apprécié. Présent au premier rang, le maire Patrick Deguise relaye leur colère : «Cette suppression est incompréhensible, alors que le territoire est déjà relativement meurtri sur le plan économique. Plus de 250 personnes empruntent ce train chaque jour pour aller travailler. Je pense aux mamans obligées de s'organiser sur le plan périscolaire. Je vous demande solennellement de maintenir l'arrêt de 7 h 24 à Noyon. » Réponse du vice-président du conseil régional en charge des transports, Daniel Beurdeley, d'ailleurs plutôt hostile au cadencement : «Je vais faire une demande en ce sens. Si techniquement on peut le maintenir, je ne vois pas pourquoi on le supprimerait. » Une pétition de plus de 1 000 signatures a été remise à RFF, qui s'est engagé à examiner le dossier cet été et à donner une réponse en septembre.
«On est au troisième millénaire et on régresse ! »
La pression n'est pas retombée pour autant. «J'ai emménagé à Babœuf car la région est assez belle. Mais je peux vous assurer que pour un train on peut déménager », s'emporte une dame. «Nous sommes au troisième millénaire et on régresse, c'est scandaleux. » Quant à cet autre usager, Compiégnois, il s'inquiète par avance : «Le matin, les trains sont bondés, mais là, le 7 h 43 va être archibondé. N'y a-t-il pas possibilité d'accroître la capacité des trains ? » Non, impossible d'aller au-delà de neuf voitures.
L'emploi d'un vocabulaire parfois jargonneux («horaire réticulaire ») n'a pas aidé à la compréhension. «Nous sommes dans un modèle financier contraint, souligne Laurent Le Mière, directeur SNCF Picardie, pour tenter de mettre fin aux polémiques. Creil est la première gare en terme de volume transporté, suivie d'Amiens et de Compiègne. Ce n'est pas dire qu'il y a des petites et des grandes gares. » Mais certaines seront donc jugées moins prioritaires...
Les nouveaux horaires doivent entrer en application le 11 décembre. «À partir de ce jour-là, je quitte la SNCF pour faire marcher le CO2 et Total ! », s'est exclamé un usager furieux, avant de quitter la salle.
Quatre élus de la Somme écrivent au PDG de la SNCF
Quatre élus socialistes de la Baie de Somme demandent à Guillaume Pépy de revoir sa copie.
Le député Gilbert Mathon, le maire d'Abbeville Nicolas Dumont, les élus du Conseil Général Pascal Demarthe et Jean-Claude Buisine dénoncent les changements d'horaires des trains prévus pour décembre, plus précisément la suppression envisagée d'un arrêt sur deux en gare de Noyelles-sur-Mer et de Rue, sur la grande ligne Amiens - Paris. Ce sont deux stations importantes pour la venue de touristes, mais aussi pour les déplacements quotidiens des habitants qui travaillent à Amiens et parfois à Paris, argumentent les élus.
■ Les demandes d’adaptation des politiques d’arrêts des Trains d’Equilibre du Territoire (ex Corail intercités) concernant les axes « Paris Amiens Boulogne » et « Paris Saint-Quentin Maubeuge » qui relèvent depuis le 1er janvier 2011 explicitement de l’Etat, en tant que nouvelle autorité organisatrice de ces services. Avec la perspective d’une diminution du service de 4 trains par jour sur ces deux axes en 2012 en semaine, de 5 trains en moins le week-end sur la section Amiens Boulogne et une réduction du nombre d’arrêts dans certaines gares (Noyon, Creil et Baie de Somme), la Région estime que l’offre 2012 Intercités est en retrait par rapport à 2010 et 2011.
Le Conseil régional est donc intervenu auprès de Guillaume Pépy, président de la SNCF, et de Daniel Bursaux, directeur général des Infrastructures, des transports et de la mer, pour demander le rétablissement d’un arrêt à Creil et Noyon d’un Paris–Amiens le matin et des arrêts pré existants à Rue et Noyelles pour assurer la desserte de la côte picarde en semaine et les week ends.
■ Les demandes concernant la desserte TER sur les axes intra Picardie et vers Paris. Deux types de demandes formulées par les usagers ont été transmis à RFF et à la SNCF pour étude :
• Les demandes d’adaptation de la desserte : il s’agit de la transformation de certains semi directs en omnibus et à l’inverse, plus rarement, de la transformation d’omnibus en semi directs. D’autres demandes concernent la création d’arrêts supplémentaires. Au travers ces différentes adaptations, la Région est particulièrement vigilante au maintien d’une offre assurant une desserte correcte de l’ensemble du territoire régional, compte tenu de la mission de service public du transport régional. Certaines demandes concernent, enfin, l’amélioration des temps de parcours, notamment sur Paris-Laon. Ces demandes concernent les 7 axes suivants : Amiens-Abbeville, Amiens-Compiègne, Amiens-Lille, Beauvais-Le Tréport, Paris-Amiens, Paris–Laon et Paris-Saint-Quentin. Leur faisabilité est avant tout d’ordre technique.
• Six autres demandes portant sur les 4 axes suivants, Amiens-Laon, Paris-Amiens, Paris–Creil et Paris–Saint-Quentin, concernent des créations de trains. En dehors des possibilités techniques (disponibilité de matériel et moyens humains), ces demandes posent la question d’une contribution régionale supplémentaire difficilement envisageable dans le contexte budgétaire et financier actuel.
Les études techniques et financières relatives à ces demandes vont être menées par la SNCF et par RFF durant l’été. Les retours sur les possibilités d’ajustement sont attendus pour la mi-septembre.
Les prochains rendez-vous de la concertation avec les usagers Comme Daniel Beurdeley l’a précisé lors des comités d’Etoile, une nouvelle série de réunions sera organisée selon le même schéma en mars-avril 2012, afin de recueillir les avis et demandes des usagers, à la suite des premières semaines de fonctionnement du nouveau service. L’utilisation de la nouvelle grille horaire permettra, aux usagers de mieux apprécier l’impact réel des nouveaux horaires et de formuler ensuite des demandes correspondant au plus près à leurs besoins.
Les nouvelles demandes susceptibles d’être formulées à cette période seront intégrées dans l’élaboration du service unique 2013. Dans cette attente, les usagers et les associations sont invités à formuler avis et propositions sur le site internet http://www.train.picardie.fr qui permet de poursuivre une concertation permanente.
La SNCF change de grille horaire
Les horaires qui entrent en vigueur le 11 décembre tiendront compte des demandes des usagers. Reste à régler le cas de la ligne Amiens-Abbeville-Calais.
Du passé, faisons table rase. La SNCF officialisera lundi une trame quasi-définitive pour les nouveaux horaires qui entreront en vigueur le 11décembre. Alors que la mise en place du nouveau service annuel se traduisait jusqu'ici par quelques ajustements à la marge, il sera cette fois synonyme de big-bang et impactera l'ensemble des usagers.
Sur tous les grands axes, à commencer par les trois radiales picardes: Paris-Creil- Amiens-Abbeville, Paris-Compiègne-Saint-Quentin, et Paris-Laon. Mais aussi sur toutes les relations transversales type Lille-Amiens-Rouen ou Amiens- Laon-Reims.
Règle de base: on oublie tout ce qui existait jusqu'ici pour se concentrer sur la nouvelle trame. Le repositionnement des trains est censé assurer des dessertes plus équilibrées, avec des correspondances facilitées et une grille nettement plus lisible grâce à une amorce de cadencement des circulations. «Cette nouvelle grille horaire sera plus lisible, plus claire et donc plus facile à mémoriser», confirme Thierry Alvoet, directeur de la communication à la Région SNCF.
Exemple sur Amiens-Paris: les directs partiront à «H +50»: 6h50, 7h 50, 8h50 etc. Si on est encore loin du modèle suisse, la simplification des missions débouchera sur une nouvelle lisibilité. Avec un brin de mémoire, on pourra se passer des fiches horaires.
Pour rester sur Amiens-Paris, les circulations qui étaient autrefois organisées en onze missions, le seront sur quatre: les directs, qui quitteront la gare à «H +50» avec un temps de trajet de 1h06.
Les semi-directs quitteront la gare à «H+14» avec un temps de trajet de 1h18. Les omnibus à destination de Paris partiront d'Amiens à «H +00 ». Ceux à destination de Creil à «H +30».
Les questions qui ont fâché lors des premières présentations ont été en partie réglées. Le train Saint-Quentin-Paris qui embarque 250 voyageurs à Noyon à 7h24, s'arrêtera toujours à Noyon. Idem pour le train de 7h32 à Creil.
Les habitants du Sud Oise pourront continuer à l'emprunter pour aller travailler à Amiens. Quant au semi-direct Amiens-Paris de 7h14, régulièrement surchargé, il bénéficiera de matériels à deux niveaux d'une capacité de 1300 passagers. De quoi donner un peu d'air en attendant l'arrivée de matériels très capacitaires, prévue en 2012.
Reste pour la SNCF le plus compliqué: faire connaître les horaires, en expliquer la philosophie. Sachant que la logique inhérente au transport collectif viendra fatalement heurter les intérêts particuliers de certains usagers. Vaste tâche qui amènera l'entreprise à déployer des efforts considérables dans les trois semaines à venir.
L'enjeu est de taille: déminer le terrain pour pouvoir se consacrer le 11décembre, au lancement d'un service qui révolutionnera aussi le fonctionnement de l'entreprise.
Nouveaux horaires SNCF: Noyon passe à travers les gouttes
Les nouvelles grilles seront appliquées à partir du 11décembre. Noyon sauve son 7h 24. Les usagers des petites gares ont-ils autant de chance? L'association Agir en Picardie en doute.
Noyon sauve son 7h24 pour Paris; Creil son 7h32 pour Amiens. Ces deux arrêts de train sont finalement conservés dans les nouvelles grilles horaires qui seront appliquées à partir du 11décembre. Il était question de les supprimer. D'autres habitués n'ont pas eu autant de chance...
Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF préparent leur big bang horaire depuis plusieurs mois. Soutenus par le maire de Noyon, Patrick Deguise, les habitués du 7h24 à Noyon s'étaient déplacés en force lors d'une réunion publique à Compiègne, début juillet, où ils avaient remis une pétition à RFF.
La municipalité de Patrick Deguise se réjouit aujourd'hui de la marche arrière de RFF: «C'est une belle victoire. Les Noyonnais allaient voir passer le train devant eux sans s'arrêter à 7h24, alors qu'il représente 10% du trafic par jour!»
La Ville estime avoir échappé au scénario catastrophe: «Des personnes ont fait le choix d'habiter dans le Noyonnais pour le cadre et de travailler à Paris. Des notaires commençaient à nous appeler: des compromis étaient annulés; des maisons en vente revenaient en mandat.» Dans les faits, le fameux train de 7h24, fera désormais halte à Noyon à 7h29 pour arriver à 8h26 à Paris.
«À Noyon, il y a eu une telle remontée d'adrénaline des usagers qu'ils n'ont pas pu faire autrement, constate Jean-Claude Josse, de l'association Agir pour le train en Picardie. Les petites gares, elles ne représentent pas grand-chose...»
Par exemple, Longueil-Sainte-Marie. «Un arrêt est supprimé dans l'après-midi, dans le sens Paris-Compiègne. Ça annonce la fin de ces gares. Les gens vont prendre la voiture, faire des kilomètres pour se rendre aux gares de Compiègne ou Pont-Sainte-Maxence...»
Jean- Claude Josse déplore le manque de concertation. «On a été mis devant le fait accompli. » Les comités de ligne réunissant usagers, Région, SNCF et RFF n'auraient pas joué leur rôle.
Autre association d'usagers: Lutèce. Sa chargée de communication, Christiane Dupart se réjouit du maintien du 7h24 à Noyon et du 7h32 à Creil. «C'est une avancée; il faut que les Intercités s'arrêtent dans les villes moyennes.» Interrogée hier, elle n'avait pas encore pu prendre connaissance de la grille dans le détail.
Elle reconnaît la difficulté de l'exercice pour la SNCF et RFF: «Il y a les usagers qui vont vers Paris et qui veulent des trains directs et rapides et les usagers des petites gares.» Bref, difficile de contenter tout le monde. «Il faut faire la différence entre les Intercités plus rapides, plus directs, du domaine de l'État et le TER qui dessert le territoire», poursuit Christiane Dupart.
À l'instar de Jean-Claude Josse, elle estime que la concertation a été insuffisante: « Il aurait fallu plus d'allers-retours», entre usagers et décideurs. Un comble quand il s'agit de transport.
TER Picardie : 85 % des horaires vont changer
C’est du jamais-vu : le 11 décembre, presque tous les horaires des TER Picardie vont changer. Ça s’appelle le cadencement et, déjà, cette révolution suscite de nombreuses critiques.
Les horaires vont être modifiés pour les TER (trains express régionaux) Picardie. Si la SNCF procède à ces modifications, c’est pour permettre à RFF (Réseau ferré de France) d’effectuer des travaux de rénovation sur l’ensemble des lignes, entre 2012 et 2016.
Depuis plusieurs jours, des agents de la SNCF investissent les gares du département avec des prospectus en main. Leur mission? Informer les voyageurs des nouveaux horaires qui entreront en vigueur à partir du 11 décembre. La SNCF a en effet complètement réorganisé sa grille horaire puisque pas moins de 85% de l’ensemble des horaires vont être modifiés pour les TER (trains express régionaux) Picardie.
« Autant de changements d’un seul coup, de mémoire, c’est une première », assure Fabienne Duclos, chargée de communication de la SNCF Picardie.
Des modifications peuvent encore être apportées
Si l’entreprise ferroviaire procède à une modification d’une telle ampleur, c’est avant tout pour permettre à RFF (Réseau ferré de France) d’effectuer des travaux de rénovation sur l’ensemble des lignes, entre 2012 et 2016. « Ce chantier de modernisation est la principale raison, mais nous en avons aussi profité pour perfectionner l’offre des trains pour les usagers », insiste Fabienne Duclos. Certaines villes devraient en effet bénéficier d’une offre améliorée, avec plus de trains et de meilleures correspondances.
Par ailleurs, les Intercités de 7h29 à Creil et 7h24 à Noyon, censés disparaître dans un premier temps, sont finalement maintenus et le premier train du matin entre Pontoise et Creil a été rétabli. Un retournement de situation sans doute dû à la mobilisation de certains usagers qui avaient exprimé leur mécontentement face à la disparition programmée de ces trains.
Mais bon nombre de clients grincent encore des dents quand ils découvrent les futurs horaires : « Les améliorations apportées ne doivent pas cacher les zones d’ombre qui subsistent, prévient Christiane Dupart, présidente de l’association Lutece, principale association de voyageurs dans l’Oise. Dans certaines grandes villes, la desserte s’est gravement détériorée. » « Nous avons modifié les horaires car il n’était pas possible de faire autrement par rapport aux travaux de RFF. Il s’agit aussi d’occasionner un minimum de gêne pour nos clients. Mais des petits changements peuvent encore être apportés. Lors de nos rencontres avec les clients, nous avons constaté des creux dans certaines gares, comme à Clermont. Il y aura peu de nouveaux changements par rapport à la grille annoncée, mais tout n’est pas figé », affirme-t-on à la SNCFLes points où ça coince
Le tronçon Compiègne-Paris perdra deux trains Intercités aux heures de pointe, à 7h9 et 8h8. « J’ai vu qu’il y avait aussi quelques trains en plus. Mais ça ne correspond pas aux besoins à mon avis. Je prends régulièrement le train à Compiègne à 8h8 pour arriver à gare du Nord à 8h53.
Apparemment, à partir de décembre, mon train partira à 8h5 pour arriver à 9h11. Mon trajet va durer soixante-six minutes au lieu de quarante-cinq, mais surtout, je vais rater mes correspondances à Paris en arrivant si tard », déplore Jean Dessègue, un usager régulier.
A la gare de Chantilly, l’une des plus importantes de l’Oise, il n’y aura plus aucun train au départ de Chantilly et en direction de Paris entre 7h50 et 8h17. Le soir, les habitants de l’Oise qui travaillent dans la capitale n’auront pas non plus de train de retour vers Chantilly entre 20h10 et 21h28. « Ce sont pourtant des horaires où les trains sont empruntés par de nombreux salariés », regrette Christiane Dupart, présidente de l’association d’usagers Lutece.
A Crépy-en-Valois, les usagers de la liaison Paris-Laon ont l’intention de se mobiliser pour dénoncer la nouvelle grille horaire. L’Association des usagers de la ligne ferroviaire Paris-Crépy-Laon (ADU-Fnaut) a lancé une enquête-pétition sur le nouveau cadencement. Elle a reçu plus de 800 réponses de clients mécontents. Des nouveaux horaires de train sont proposés à 6h48 au départ de Laon et à 16h16 au départ de Paris. « Cela va se traduire par une augmentation de une heure quarante-cinq du temps de déplacement des salariés concernés. C’est inacceptable. Certains usagers vont reprendre leur voiture et emprunter la N2, déjà engorgée », se désole Lionel Toussaint, président de l’association.
Des problèmes de correspondance. Le cadencement est censé faciliter les correspondances entre les différents trains qui circulent dans la région. Mais là encore, des dysfonctionnements subsistent, à l’instar de la correspondance à Creil entre le train venant de Paris et celui allant à Beauvais. Le premier arrive en effet à 17h19, soit trois minutes… après le départ du second.Lutece bataille contre les trous horaires
Lutece, association d’usagers des transports de l’Etoile de Creil et environs, a identifié les trous horaires sur la ligne Chantilly-Paris. Chantilly perd deux trains : un le matin entre 8 heures et 8h30 et un le soir : « Il n’y aura plus aucun train pendant près de quatre-vingts minutes entre 20h10 et 21h28 pour desservir l’une des plus grandes gares de Picardie.
Cette situation n’est pas acceptable, en particulier pour les étudiants et les salariés du sud de l’Oise qui voient leur temps de transport rallongé », déplore l’association. Rappelons que Chantilly voit transiter chaque jour 6000 usagers. Le TER de 20h40 sera remplacé par un Intercités partant à 20h28 de Paris : il sera direct pour Creil et il ne desservira plus les gares d’Orry-la-Ville et de Chantilly. Lutece a décidé de lancer une pétition. Eric Woerth, député-maire de Chantilly, a alerté Guillaume Pepy, président de la SNCF : « Le créneau du matin (entre 8 heures et 8h30) est une heure de très grande fréquentation. Les trains sont chargés et il n’est pas rare de voyager debout. Cette fréquentation ne pourrait souffrir de la suppression d’un train. » Si le maire a un espoir pour le train du soir, en revanche, celui du matin risque de faire les frais du réaménagement. .
Compiègne refuse d’être à une heure de Paris
Avec le cadencement, les Compiégnois vont parfois mettre jusqu’à vingt minutes de plus pour rallier Paris. Les élus grondent, mais la SNCF maintient sa position.
Les nouveaux horaires de trains de la SNCF, qui entreront en vigueur à partir du 11 décembre, continuent de susciter le mécontentement des usagers mais aussi des élus. Après Noyon, Creil et Chantilly, c’est au tour des élus de l’Agglomération de la région de Compiègne (ARC) de monter au créneau. Hier, ils ont adopté une motion pour dénoncer ces nouveaux horaires de trains liés à la mise en place du cadencement, censé permettre à Réseau ferré de France d’effectuer des travaux sur l’ensemble de ses lignes, entre 2012 et 2016.
« Nous étions une ville à quarante minutes de Paris et nous allons devenir une ville à une heure de Paris », déplore Liliane Vezier, élue à Compiègne. Si la gare de Compiègne va bénéficier de plus de trains en direction de Paris, la plupart mettront en effet plus de temps pour rallier la capitale puisque les trains directs vont s’amenuiser. « Il y aura davantage d’arrêts à Creil, donc les usagers devront partir de chez eux plus tôt, afin de prendre les trains précédents. Ils perdront une heure par jour », s’indigne Renza Fresch, maire (PS) de Venette et elle-même usagère régulière de la ligne Compiègne-Paris.
« A l’évidence, il y aura une augmentation quantitative du service en gare de Compiègne mais aussi une dégradation qualitative. Montrons que nous ne sommes pas dupes du peu de concertation avec les usagers de la part de la SNCF », ajoute Philippe Marini, sénateur-maire (UMP) de Compiègne. La motion a été adoptée à l’unanimité moins une abstention. Quant à Bernard Hellal, maire de Margny-lès-Compiègne et cadre à la SNCF, il n’a pas pris part au vote, pour éviter tout conflit d’intérêts. « Compiègne est bien mieux lotie que d’autres plus petites gares. Les usagers de Noyon, Longueil ou Ribécourt seront plus touchés par les nouveaux horaires que ceux de Compiègne, qui n’auront pas de train en moins », estime néanmoins l’élu.
La motion votée par ses collègues risque de toute façon d’être un coup d’épée dans l’eau. La SNCF n’a en effet plus l’intention de changer quoi que ce soit. « L’impression des nouveaux horaires vient de commencer. Le cadencement est désormais figé. A Compiègne, les horaires vont un peu bouleverser les habitudes, j’en conviens. Mais l’offre pour les usagers est suffisante et des Intercités continuent de rallier Compiègne à Paris en quarante minutes. Entre 7h46 et 8h5, il y aura trois trains au départ de Compiègne et en direction de Paris. Un direct, un semi-direct qui s’arrêtera à Creil et Pont-Sainte-Maxence et un omnibus qui desservira toutes les gares », rappelle Thierry Alvoët, directeur de la communication de la SNCF-Picardie.
Ce dernier conteste également le manque de concertation évoqué par les élus de l’ARC. « En Picardie, contrairement à d’autres régions, nous avons fait le choix de dévoiler notre nouvelle grille dès le mois de juin afin d’informer les usagers. Un comité de ligne auquel l’ARC était invitée a d’ailleurs eu lieu le 12 juillet à Compiègne afin de faire remonter les demandes des usagers », précise Thierry Alvoët.
Inutile, donc, pour les Compiégnois et tous les autres mécontents du département d’espérer le moindre changement sur les grilles horaires. Ils devront maintenant attendre la fin de l’année prochaine pour envisager une refonte du cadencement.
La mobilisation peut payer
A Noyon et Creil, la mobilisation des élus et des usagers avait permis le maintien des Intercités de 7h24 et 7h29, censés disparaître. Même chose à Chantilly, où la SNCF a fait marche arrière après avoir décidé dans un premier temps de supprimer les TER de 8h10 et de 20h40. Mais pour Compiègne, il semble bien que la motion des élus de l’agglomération arrive trop tard.
Nouveaux horaires, train d'enfer
Une semaine après la mise en place de nouveaux horaires, des usagers dénoncent des retards répétés et des trains surchargés. Parfois au point de devoir voyager debout.
« Bienvenue dans le train à destination de Paris-Nord... si tout se passe bien. » L'annonce faite au micro par cet agent de la SNCF, vendredi matin, illustre la nervosité qui règne sur les rails, depuis les changements d'horaires opérés il y a une semaine. Car contrairement au discours officiel, la mise en place de cette réorganisation a des répercussions très fâcheuses chez de nombreux usagers. C'est vrai, notamment, dans le train de 6h50 reliant Amiens à Paris. Depuis lundi, de nombreux clients sont obligés de voyager debout. La ligne, qui jusqu'alors partait d'Amiens, prend désormais des passagers depuis Boulogne, dans le Pas-de-Calais. Conséquence, à partir de Longueau, les places assises se font rares. «C'est comme ça depuis le début de la semaine, une vraie galère », raconte Corinne, appuyée contre la porte des toilettes. Cette jeune femme, salariée d'un cabinet d'audit parisien, fait quotidiennement le trajet entre Laigneville, dans l'Oise, et Paris. Non seulement elle doit faire son trajet debout, mais elle doit également jongler avec les retards et les changements d'horaires. «Mon train part vingt minutes plus tôt et arrive une demi-heure plus tard, constate Corinne. J'arrive en retard aux réunions de travail et il m'est arrivé de manquer des rendez-vous, c'est vraiment très pénible. » À côté d'elle, Mireille, 57 ans, montée en gare de Creil, acquiesce. «C'est comme ça matin et soir, c'est pas jojo. »
La SNCF relativise
Et c'est encore moins «jojo » pour ceux qui sont obligés de passer la moitié de la journée dans les transports en commun. Pour faire l'aller-retour entre son domicile, près d'Abbeville, et son travail, au palais de justice de Paris, Martine, 55 ans, doit compter quotidiennement 5 heures de trajet en train et en métro. «C'est déjà compliqué et fatiguant en temps normal, ça devient carrément épuisant », constate cette ancienne greffière du palais de justice d'Abbeville.
Tous les passagers rencontrés vendredi font le même constat. Et sur la toile, le bureau des pleurs est ouvert. Des dizaines de témoignages ont été postés sur le site internet du Courrier Picard, ou encore sur le blog de la ligne intercités Amiens-Paris. «Dans ce train déjà surchargé, cela fait deux matins de suite que j'ai vu des places avec réservation. Quand j'ai vu ça, j'ai cru faire un malaise », raconte Vincent. «Nous voulons être considérés comme des clients, et non plus comme du bétail ou une pompe à fric », explose Sarah. «Cette situation n'est pas acceptable, mes employeurs ne vont pas patienter longtemps », alerte Marilyne, confrontée à de nombreux retards.
De son côté, la SNCF relativise et dit prendre en compte toutes ces réclamations. Sans pour autant, jusqu'ici, apporter de réponses concrètes.
Dans le train en direction de Paris, un agent fait une nouvelle annonce au micro. La voix est fébrile : «A priori, pour l'instant, pas de retard mais, veuillez rester attentif aux annonces. » Le train entre finalement en gare du Nord avec 10 minutes de retard sur l'horaire prévu. «La routine », commente Martine, qui s'empresse de regagner la bouche de métro pour finir son trajet. Et commencer sa journée de travail.
Bilan mitigé des nouveaux horaires SNCF
Le changement de cadencement intervenu il y a un mois n’a pas provoqué les retards tant redoutés. Un point noir, toutefois : la gare de Creil, où les passagers ne veulent pas s’arrêter.
La révolution des horaires SNCF déclenchée le 11 décembre n’a pas débouché sur la cacophonie redoutée. Presque un mois après le changement de la quasi-totalité des horaires des TER (trains express régionaux) de Picardie, la SNCF en dresse même un bilan plutôt flatteur. « Globalement, les correspondances se passent bien », assure Thierry Aelvoet, directeur de la communication SNCF Picardie.
Le train de 16H49 surchargé contrairement à celui de 17h4
Ce qui préoccupe le plus les responsables du transport ferroviaire, c’est le taux de remplissage des trains. Certains sont bondés tandis que d’autres circulent avec peu de voyageurs. « Nous avons des sentinelles dans les rames pour constater le taux d’occupation des trains, explique Thierry Aelvoet. Par exemple, le train qui part de Paris à 16h49 vers Creil est régulièrement complet alors que celui de 17h4 n’est pas plein. Les voyageurs ont pris de nouvelles habitudes. Nous regardons ça au plus près. Nous essayons de mettre les rames qui peuvent absorber le plus de voyageurs sur ces trains. »
Il existe une gamme assez diversifiée de rames qui peuvent transporter de 80 à 1370 personnes assises dans un même convoi. Les VO2N à deux niveaux sont les plus grandes disponibles et seront mises, selon la SNCF, sur ces horaires « sensibles ».
Jeudi en fin de journée, c’est avec cinq minutes de retard que le train censé arriver à 17h19 a fait son entrée en gare de Creil. Avec du monde à bord, mais on était assez loin de la cohue du métro aux heures de pointe. « Je le prends tous les jours, il y a du monde, mais généralement on arrive encore à s’asseoir », indique un passager.
Quelques minutes plus tard, c’est le 17h33 qui arrive, déposant encore un peu moins de passagers que le précédent. « Les changements d’horaires ne m’arrangent pas, maintenant je rentre plus tard chez moi », déplore une voyageuse qui presse le pas. Les trains s’enchaînent toutes les dix minutes environ sur cette tranche horaire sensible, tous sont à deux niveaux pour faire face à l’affluence. Celui de 17h56 déverse encore un flot d’Oisiens sur le quai de Creil. « Au niveau de la charge du train, ça peut aller, à part le premier wagon qui est toujours plein, détaille un habitué. Par contre, il y a toujours autant de retards, sans parler des incidents comme celui d’avant Noël, où nous sommes restés bloqués deux heures sans informations avant de descendre en gare de Louvres. »
Finalement, plus que les changements d’horaires, c’est la régularité, encore et toujours, qui obsède les voyageurs. Même si la SNCF s’enorgueillit d’un taux de régularité en forte hausse cette année.
La gare de Creil fait peur
On savait que la gare de Creil n’avait pas très bonne réputation parmi les voyageurs, mais à ce point, c’est tout de même surprenant. Le changement des horaires et les moyens mis en place par la SNCF pour vérifier au plus près la fréquentation de ces trains afin de mieux connaître les besoins des usagers ont déjà permis de tirer une leçon assez étonnante.
Ainsi, les « sentinelles » de la SNCF ont noté que le train direct Amiens-Paris de 6h50 était surchargé, pénalisant largement le confort des usagers. Il existe pourtant un train qui part quelques minutes plus tard seulement, à 7h14, toujours pour Paris, qui, lui, est presque désert. « Certes, il n’est pas direct et s’arrête à Saint-Just-en-Chaussée, Clermont et Creil. Au final, c’est juste une dizaine de minutes en plus de trajet », calcule la SNCF. Non, le véritable problème semble être le fameux arrêt en gare de Creil. « C’est vrai que cette gare fait peur à certains voyageurs », reconnaît l’entreprise. Les salariés qui vont travailler à Paris le matin, pour beaucoup des cadres, seraient effrayés à l’idée de se retrouver dans le train avec des groupes de jeunes turbulents dans les wagons qui les perturberaient dans leur voyage matinal. Où vont se nicher les mauvaises réputations… A cette heure-ci, il y a pourtant peu de chance de se retrouver face à une horde de voyous.
93,75 % de régularité des TER
C’est le chiffre définitif de la régularité des trains TER Picardie en 2011. Un résultat qui donne le sourire à la SNCF. « C’est le meilleur résultat depuis 2002 », annonce fièrement Thierry Aelvoet, directeur de la communication Picardie. L’année dernière avait été très mauvaise avec un score médiocre de 90,8%.
Lutèce collecte les doléances
L’association Lutèce avait mis en garde. « Cette grille horaire nécessite encore des aménagements! » martelait Christiane Dupart, présidente de l’association, plusieurs mois déjà avant l’instauration des nouveaux horaires SNCF, le 11 décembre.
Ainsi, comme le détaille cette militante infatigable : « Les trains du matin de Compiègne en direction de Paris sont surchargés, les trains de retour Paris-Compiègne et Paris- Amiens sont également bondés.
« J’imagine que c’est à cause du glissement d’horaires, justifie Christiane Dupart. Les usagers qui avaient l’habitude de prendre un train se reportent sur le précédent ou le suivant… » Lutèce a d’ores et déjà lancé un appel aux usagers afin qu’ils signalent les principaux problèmes rencontrés. « J’ai déjà eu plusieurs retours par e-mail. Ensuite, je renverrai dans la semaine un courrier à la SNCF pour spécifier les points noirs, annonce Christiane Dupart. Notre but est d’obtenir encore des aménagements et surtout de préparer en amont la grille horaire 2013. » L’association Lutèce a déjà pris les devants : « Nous avons rendez-vous avec la SNCF mi-janvier, ensuite nous nous rendrons au conseil régional pour en discuter. »
CREPY-EN-VALOIS (60) Le président de la SNCF Guillaume Pépy en déplacement
Le président de la SNCF Guillamue Pépy est venu ce vendredi matin à la rencontre du maire de Crépy-en-Valois Arnaud Foubert et de représentants d'associations d'usagers du train afin d'évoquer les problèmes rencontrés sur la ligne Laon-Crépy-Paris.
Un état des lieux a été posé et des actions proposées.
Une nouvelle rencontre est prévue dans trois mois. "Il s'est déplacé avec les directeurs concernés par cette ligne. C'est plutôt encourageant", assure Arnaud Foubert.
La ligne K est une des plus touchée par les retards. En 2011, seuls 80, 7% des trains étaient à l'heure aux heures de pointe. Lors de cette réunion, une mesure a été annoncée: la suppression des "petits gris" (vieux trains) en 2012.
A Crépy, le président de la SNCF promet des améliorations
Retards, annulations… Les usagers de la SNCF à Crépy-en-Valois ne cessent de dénoncer la dégradation de leurs conditions de transport sur le Paris-Laon. Sans parler des problèmes liés au matériel, à la propreté, à la communication, voire à l’insécurité.
Guillaume Pepy, le président de la SNCF, avait promis de venir à Crépy-en-Valois pour faire un état des lieux et proposer des solutions.
Promesse tenue puisque le grand patron des cheminots était hier dans la cité de l’archerie où il a rencontré le maire (UMP), Arnaud Foubert.
Guillaume Pepy n’était pas seul. Il était accompagné de la responsable des lignes B et K (celle dont dépend Crépy-en-Valois) et des deux directeurs régionaux concernés, Nord-Picardie et Ile-de-France.
Les manageurs de la ligne viendront une fois par mois
« La SNCF n’a pas cherché à nier l’évidence, rapporte l’un des participants à la rencontre. Ses responsables ont même qualifié la situation de préoccupante. Ils ont reconnu que la régularité était en baisse depuis 2009 (seuls 80% des trains arrivent à l’heure) et que le temps de parcours entre Crépy-en-Valois et Paris était très élevé (55 minutes en moyenne). Ils ont également convenu que le matériel était ancien et que le taux de satisfaction des clients (seuls 30% des usagers sont satisfaits) était très faible. »
Pour le patron de la SNCF, le fort taux de croissance de cette ligne (+ 28% entre 2006 et 2010) ne facilite pas les choses, sans oublier le taux de fraude, particulièrement élevé. Pour améliorer la situation, la SNCF va prendre plusieurs mesures. Désormais, il y aura un suivi spécifique de la ligne K avec notamment une analyse dans la journée de chaque retard de train. « De plus, tous les manageurs de la ligne seront sur le terrain, à Crépy-en-Valois, au moins une fois par mois pour contrôler la qualité de la production dès le premier train », a promis Guillaume Pepy.
Un pool de constructeurs et de contrôleurs experts de la ligne sera par ailleurs créé et mis en place avant la fin de l’année. Une remise à niveau du parc (sonorisation, éclairage, chauffage) est prévue.
Les rames seront dorénavant préparées le week-end pour garantir le départ à l’heure de Crépy-en-Valois le lundi matin. La SNCF a également parlé d’une maintenance préventive sur les organes sensibles du matériel et promis une amélioration de la fiabilité des installations de la signalisation.
Une remise en état du site de Crépy-en-Valois (clôtures, barrières, quais, éclairage des voies de service) est aussi programmée.
LONGUEAU L'atelier TER ne se fera pas
En Picardie, on comptait sur ce projet de nouvel atelier pour pérenniser le dépôt SNCF d'Amiens-Longueau et ses 250 emplois.
La décision avait été arrachée de haute lutte. Mais les difficultés financières des collectivités ont eu raison du projet. Les TER picards seront entretenus au technicentre du Landy.
On savait que le projet avait du plomb dans l'aile. Cette fois c'est sûr: le nouvel atelier TER ne verra pas le jour à Longueau. En dépit des engagements pris par Guillaume Pépy, le président de la SNCF en2010. En dépit aussi de toutes les déclarations de bonnes intentions des collectivités. C'est finalement au technicentre du Landy, en Seine-Saint-Denis, que la SNCF assurera la maintenance des TER du futur alias Régiolis, dont les premiers exemplaires seront livrés à la Picardie en juin2013.
Retour à la case départ donc. Car à vrai dire, et en dépit de l'accord péniblement arraché par Claude Gewerc, le président de la Région, à Guillaume Pépy, la SNCF n'a jamais eu envie de construire cet atelier à Longueau.
Un projet jugé beaucoup trop coûteux
Avec ses 42,6M€, le projet était jugé trop coûteux, alors que l'équipement existe d'ores et déjà au Landy, établissement spécialisé dans la maintenance des rames TGV et des voitures Corail. Moyennant quelques aménagements, ses ateliers, par forcément mal situés (ils sont en tête de ligne sur les axes Paris-Amiens et Paris-Saint-Quentin) pourront accueillir les rames Régiolis. La SNCF y investira en aménagements ce qu'elle avait prévu de mettre dans le projet en Picardie, soit 10 M€: «Nous avons essayé de travailler sur un projet innovant qui aurait permis de réduire les coûts, rappelle Jean-Aimé Mougenot, le directeur régional de la SNCF. Nous n'y sommes pas parvenus. Dans ces conditions, compte tenu des contraintes budgétaires, le choix du Landy s'est imposé comme le plus logique et le plus raisonnable.»
Du côté de la région Picardie, on a pris la nouvelle avec une certaine philosophie: «Nous le pressentions, rappelle Daniel Beurdeley, vice-président en charge des tra nsports. Mais c'est vrai, compte tenu des difficultés financières des collectivités, nous ne pouvions pas porter le projet comme l'exigeait la SNCF. C'est très regrettable pour Longueau».
Aux termes de l'accord intervenu avec la SNCF, la Région aurait dû mettre 24,6M€ dans le projet. Entre-temps la réforme des collectivités l'a privée de toute ressource fiscale propre. Et la disparation de la taxe professionnelle a fini de plomber le projet, en freinant notamment les ardeurs de l'agglomération d'Amiens qui était censée mettre 4M€ (la même somme que le conseil général de la Somme), et qui aurait donc eu du mal à rentrer dans son investissement.
Depuis des mois, on était dans le non-dit, aucun des acteurs n'osant assumer réellement la fin de ce projet censé pérenniser le dépôt de locomotives d'Amiens-Longueau. La SNCF s'est enfin décidée à dire les choses clairement.
Pas sûr que cet abandon provoque un tollé du côté des collectivités, dont deux au moins avaient accepté à reculons l'investissement. Mais chez les 250 cheminots du dépôt d'Amiens-Longueau en revanche, elle risque de provoquer une sacrée poussée d'inquiétude.
OISE Les usagers de la SNCF craquent
Matins et soirs, les usagers sont collés les uns aux autres les places assises sont chères, ce qui provoque des frictions.
Plusieurs débordements ont été constatés depuis le lancement du cadencement: bagarres, bousculades et incivilités entre clients et envers les agents démontrent leur ras-le-bol.
Vendredi matin, gare de Compiègne, un train est supprimé. Un événement qui fait parti de la routine des usagers de la SNCF. Ils tentent de monter dans le suivant, qui n'a pas la capacité suffisante.
C'en est trop, ils en viennent aux mains, d'abord entre eux, puis contre les cheminots en poste. Une telle scène s'est déjà produite à Chantilly, Noyon ou Orry-la-Ville les semaines précédentes.
«Les gens sont à bout. Il y a quelques jours, on m'a réservé une place dans le train, je suis arrivée en même temps qu'une autre personne. Quand elle a vu que ma place était réservée, elle a pété un plomb!», raconte Nora Muller-Conte.
Chaque matin, elle tente de prendre le train en gare d'Orry-la-Ville pour Paris. Les trains bondés, les retards et autres suppressions, elle connaît parfaitement. Excédée, Nora a créé un blog sur lequel les usagers peuvent venir s'exprimer.
Son nom: «la SNCF m'a tueR ». «Les gens râlent dans leur coin, deviennent agressifs les uns envers les autres. On se bat pour une place dans la bétaillère. Avec ce blog, nous pouvons mettre en place des stratégies pour que ça cesse, et avoir l'espoir d'être entendus.»
Certains ne veulent plus montrer leur billet
Pour la SNCF pourtant, il n'y aurait pas de problèmes particuliers: «Il y a des trains surchargés à Compiègne, vers 8heures, mais rien de plus», assure l'entreprise.
Face à ce déni, Lauriane Recouvrot, qui prend le train chaque jour à Chantilly pour Paris a décidé de raconter son «cauchemar quotidien» aux élus locaux et responsables de la SNCF.
Dans son témoignage, elle explique que «les cond itions de voyage sont éprouvantes: les voyageurs font régulièrement des malaises, une dame s'est tordu la cheville suite à une bousculade et était ensuite dans l'incapacité physique de monter à bord.»
Valérie Leroy, qui prend le train tous les jours de Noyon pour Paris a décidé de ne plus montrer son abonnement. «J'explique calmement aux contrôleurs pourquoi et ça se passe bien. Il faut dire que depuis le début du cadencement, j'ai été contrôlée six fois...»
Valérie a eu de la chance, car d'autres qui ont opté pour la même option se sont retrouvés confrontés à la police ferroviaire: «Il y a peu de temps, ma voisine a refusé de montrer son billet, en expliquant qu'elle voulait protester contre les retards de train. Le contrôleur lui a répondu "et bien prévenez votre entreprise que vous allez être très en retard car la police vous attendra sur le quai"», dénonce Nora Muller-Conte.
Une situation qui a le don d'agacer les usagers: «Un soir de février, en arrivant sur le quai central de Chantilly par le 18h49 au départ de Paris, il a pris l'idée saugrenue à la SNCF de mettre des contrôleurs doublés d'agents de sécurité en embuscade filtrante aux sorties des passages souterrains menant à la gare. Les passagers ont hurlé au scandale et ont chargé ce barrage. Cela a eu pour conséquence d'expulser les agents qui ont tenté, en vain de résister », explique l'un d'eux.
Ces conditions de transports et les dérives qu'elles impliquent, racontés sur les réseaux sociaux, les usagers du train ont tenté de les médiatiser, en faisant venir une équipe de TF1 dans le train de 8heures, hier matin.
Mais comme par hasard, « pour une fois le train est arrivé à l'heure, et il y avait du chauffage! Il ne manquait que les croissants!», grince Didier Nakache.
«Comme quoi... C'est possible! Elle est belle l'hypocrisie de la SNCF...», conclut un autre usager du train, ravi d'avoir pu arriver à l'heure à son travail, hier. Une fois n'est pas coutume...
Train Laon-Reims / Tassés comme des sardines
Le constat sur place est sans appel : le train est bel et bien bondé.
LAON (Aisne) Les usagers du train Laon-Reims, le dimanche, à 18h27, en ont assez de voyager debout, dès le départ de la ville préfecture.
POURQUOI faire simple quand on peut faire compliqué ?
Le dimanche soir, à 18h27, ils sont nombreux à prendre le train pour Reims au départ de Laon. Il s'agit, notamment, d'étudiants du secteur qui sont inscrits dans des établissements de la cité des Sacres.
Ce jour-là, le TER est beau. Flambant neuf, même, depuis le contrat passé avec le concurrent canadien du traditionnel fournisseur de la SNCF. Mais aussi fonctionnel soit-il, il n'est constitué que d'une seule rame.
En revanche, durant la semaine, où les clients sont moins nombreux, il y en a deux. Résultat, pour certains trajets, c'est Byzance, mais le week-end, les choses se corsent.
Une jeune étudiante laonnoise prend ainsi chaque dimanche le train de 18h27 pour Reims : « Chaque semaine, c'est la même chose. Dès le départ de Laon, les gens sont déjà debout. Il n'y a pas assez de places assises », précise-t-elle.
Le problème, c'est qu'avant d'arriver à Reims, il y a plusieurs arrêts, Saint-Erme, Guignicourt… Et à chaque fois, la rame se remplit davantage. « Au bout du compte, cela devient chaud. Les personnes se plaignent. »
Une seule rame
Il n'est évidemment pas très agréable de voyager en étant tassé comme des sardines. « Avant le changement des horaires, il y a environ deux mois, il n'y avait pas de problème. Il y avait plus de wagons et on avait de la place. »
Depuis ce changement, il n'y a plus, curieusement, qu'une seule rame. « Pourtant, le contrôleur voit bien dans quelles conditions on fait le trajet. »
Dimanche dernier, à cinq minutes du départ, le constat est édifiant. La première porte, déjà, est fermée, car il n'y a plus de place pour monter. La seconde porte offre un peu plus d'air, même si des voyageurs sont déjà debout.
À l'heure où le prix du carburant flambe, où le train pourrait être une alternative, cela n'encourage pas à changer de mode de locomotion.
D'autant que le pire ne s'est pas encore produit mais les conditions de sécurité sont loin d'être optimales dans cette configuration et la SNCF n'hésite pas, en cas de surcharge, à arrêter ses trains dans une gare intermédiaire pour monter la surpopulation dans des bus qui, bien entendu, n'ont aucune chance de pouvoir respecter les horaires annoncés.
Nous avons tenté de joindre la SNCF, la communication à Amiens, plus exactement. Là aussi, les choses sont compliquées. Ce train Laon-Reims dépendrait en fait de la région Champagne-Ardenne et non pas de la Picardie, ce qui expliquerait des règles différentes en semaine et le week-end ?
Visiblement, la communication n'est pas facile entre Amiens et Reims puisque nous attendons toujours une réponse à notre question. Gageons que son traitement est sur la bonne voie…
Reims - Amiens http://telechargement.ter-sncf.com/Images/Picardie/Tridion/4_-__Amiens_-_Tergnier_-_Laon_-_Reims_-_Mise_à_jour_le_10_janv_2012_tcm-29-72177.pdf
GAMACHES La galère des nouveaux horaires SNCF
Alain Ribes, retraité gamachois, se plaint des nouveaux horaires de la SNCF, dont il est un utilisateur régulier.
Le 11décembre, la SNCF a modifié les horaires de circulation de ses trains. Certains clients sont particulièrement en colère, à l'image d'Alain Ribes, à Gamaches.
Alain Ribes est un usager exaspéré. Ce retraité n'a toujours pas digéré les nouveaux horaires de la SNCF. Mis en place le 11 décembre, ils ne font, de son point de vue, que lui compliquer la vie.
Et pour prouver sa bonne foi, ce Gamachois sort de sa poche un tableau comparatif des nouveaux et des anciens horaires pour un voyage jusqu'à Paris. Bilan : «des trains ont été supprimés, l'attente à Beauvais est plus importante, et les trajets plus longs ».
Par exemple, le train du midi circulant du lundi au vendredi, de Gamaches à Paris. «Avant, il partait à 12h22 et arrivait à 15 heures. Maintenant, le départ est cinq minutes plus tard et n'arrive à Paris qu'à 15h57 », soit 3h30 de voyage contre 2h38 auparavant.
«C'est simple, nous perdons du temps à Beauvais : 45 minutes », soupire Alain Ribes. Ajoutant : «les anciens horaires, c'est le minimum qu'on pouvait laisser en place ».
Pour ce retraité, handicapé et sans voiture, le train demeure l'unique moyen de locomotion. «L'été, ils mettent en service des trains spéciaux pour aller de Paris au Tréport, mais ici, à la campagne, on n'a même pas de train pour aller se promener, faire ses courses, se rendre chez un spécialiste, peste le Gamachois. Si on continue comme ça, les villes comme Gamaches ne seront plus que des cités dortoirs. Pourtant, économiquement, le train est un moyen de transport intéressant pour se déplacer. Si on arrête ça, c'est l'avènement du tout routier. Mais alors où va la planète ? »
Pour se faire entendre, cet usager multiplie les courriers, tant auprès des élus locaux que de la direction de la SNCF. Soutenu par Jacques Pecquery, maire de Gamaches, Alain Ribes assure ne pas être le seul à se plaindre de ces nouveaux horaires.
«Il y a plein de gens qui protestent, qui se plaignent, surtout auprès des contrôleurs dans le train ». Difficile en effet de se faire entendre sur le quai de la gare de Gamaches.
Une halte à l'allure désertique, où l'abri pour attendre le train semble sorti d'une autre époque : en plein vent, sans banc, et sans accès facile pour les personnes à mobilité réduite. Là aussi, la marge de progrès semble indéniable.
http://telechargement.ter-sncf.com/Images/Picardie/Tridion/21_-__Le_Treport_-_Abancourt_-_Beauvais_-_Paris_-_Mise_à_jour_le_10_janv_2012_tcm-29-72182.pdf
SNCF: la grosse colère de Gewerc
Trop de retards et de suppressions de trains. Des accidents qui font peur, comme samedi près de Breteuil (Oise). Pour Claude Gewerc, la coupe est pleine. Et quand le président (PS) de la Région n'est pas content, les oreilles de la SNCF sifflent trois fois... «Il faut piquer aux fesses la vieille dame ! », a lancé Gewerc, hier matin à Creil. Menaçant même de suspendre les paiements de la Région à cette «danseuse », au regard «de la gravité et du nombre de problèmes rencontrés par les usagers. »
«Il faut que la SNCF se bouge », a-t-il poursuivi. Tous les jours, je reçois des mails de personnes mécontentes, parfois menacées de perdre leur emploi. On assiste à une dégradation du service comme je n'en ai jamais vue. Je veux des efforts, rapidement. Sans quoi, nous sommes capables de suspendre nos paiements. »
"Là on est en train d'attaquer l'os"
Le président de l'exécutif régional estime que la Picardie est pourtant la région de France qui investit le plus par habitant - de l'ordre de 200millions par an - pour le transport ferroviaire. «Mais pourquoi continuer si le service public ne donne plus le service ? » Dans le collimateur de la Région, le «cadencement » mis en place par la SNCF en décembre2011, que plus aucun usager ne peut ignorer. «Nous avions prévenu que nous étions contre ce projet, car la SNCF n'était pas prête pour ce changement important, le plus jeune de ses Corails intercité ayant 40 ans d'âge...», fulmine Daniel Beurdeley, vice-président de la Région chargé des transports. «Autrefois, quand un train ne pouvait pas partir à l'heure, il partait quand même avec du retard », détaille Jean-Claude Villemain, maire PS de Creil, ville qui accueille la plus grosse gare picarde en nombre de voyageurs. « Désormais, un train qui n'est pas à l'heure ne part plus. Et le flux des voyageurs se répercute sur les TER suivants... Il y a tant de monde, qu'il est parfois impossible de monter. Sans compter le problème des arrêts supprimés...»
«Guillaume Pépy, PDG de la SNCF, avait déclaré la ligne Paris-Amiens faisait partie des dix plus malades de France. Mais là, on est en train d'attaquer l'os », ajoute Claude Gewerc, furieux.
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