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Paris-Orléans-Tours : le rail sur le gril
Selon que l'on se place du côté de l'usager ou des dirigeants du TER, on n'est ou pas satisfait.
Le comité de ligne, c’est ce moment d’échanges entre ceux qui font rouler les trains sur la ligne Paris-Tours, et les usagers. C’était lundi soir à Blois.
Deux heures et demie de débat dans une tension contenue, lundi soir à l’École du paysage. En voici un résumé.
- Bilan du trafic plutôt satisfaisant commenté par Yvon Borri, directeur régional TER Centre. Un train sur dix en retard, à ce jour ? Une belle amélioration, compte tenu des aléas du trafic, pour un tiers imprévisible, les accidents, les limitations de vitesse, etc.
- Pourquoi cette sous-capacité du matériel entre Paris et Tours ? Contrairement au TGV, il n'y a pas de réservation sur cette ligne, en conséquence aucun moyen de prévoir les afflux de voyageurs, si ce n'est en se basant sur les habitudes, de plus en plus contrariées par la volatilité de la clientèle. Cela dit, un gros effort va être déployé à partir de décembre sur la composition des trains.
- Pourquoi ne pas déclasser les 1res classes aux heures de pointe ? C'est le cas, assez fréquemment, lorsque la situation le nécessite.
- Blois mériterait bien un train au départ à 8h, le fameux 7h58 tant attendu : ne rêvons pas, ce n'est plus du tout à l'ordre du jour. Un train pour 100 voyageurs, c'est financièrement inconcevable.
- Trop de monde dans certains trains, les voyageurs sont en danger : on ne met pas des trains en plus sur un simple claquement de doigts, à l'extrême limite, un ou deux wagons supplémentaires dans des circonstances bien cadrées. On y travaille.
- A-t-on un bilan du cadencement tenant compte des retards les plus minimes soient-ils ? Non, un bilan c'est du temps, du personnel. Autant le dresser sur ses aspects les plus constructifs.
- Que nous réserve 2013 ? Les horaires s'inscriront dans la continuité de 2012. À Orléans on proposera aux usagers une correspondance pour Paris sur le même quai. Contrairement à cette année, les travaux entrepris sur la ligne Paris-Tours ne donneront pas lieu à des coupures totales de deux heures par jour. La circulation sera maintenue en continue, sur une seule voie. Cela occasionnera des retards mais avec un impact moindre.
- La fraude ? Elle représente pour le TER Centre l'achat de deux rames par an.
Souillac. Le train percute des pancartes d'usagers
À Souillac, ces usagers qui manifestaient ont vécu un samedi soir plus agité qu'à l'accoutumée.
Pas de blessés mais des émotions fortes : c'est le bilan des manifestants de l'association Tous ensemble pour les gares qui ont vécu un samedi soir pas comme les autres en gare de Souillac. Le train ne s'est pas arrêté. Et Les pancartes ont trinqué…
L'association Tous ensemble pour les gares (TEPG) est tenace et ne désarme pas. Même lorsque les manifestations et les rassemblements de protestation, revendiquant le rétablissement de deux arrêts à Gourdon et Souillac (Lot), tournent au vinaigre. Ce fut le cas samedi soir, peu après 18 heures, sur le quai de la gare de Souillac. Comme à leur habitude, à laquelle ils sont solidement rompus depuis maintenant 5 ans, une trentaine de manifestants ont agité bras, pancartes et banderoles pour inciter le train Paris-Toulouse à stopper sa course quelques instants. Surprise ! Cette fois, le chauffeur du convoi a refusé de se soumettre aux exigences des usagers lotois qui, à leur grande surprise, ont vu le train percuter des pancartes qui se dressaient sur son passage. Dorina Salis, la présidente de l'association est encore sous le choc : «Nous avons agi comme nous le faisons chaque samedi soir à Souillac ou Gourdon. Sans descendre sur la voie ferrée, bien sûr, nous avons fait signe au train de s'arrêter. Et comme chaque fois, il a ralenti au lieu de passer à vivre allure. Mais il a continué à rouler. Les pancartes d'Hervé Masson, vice-président de l'association et la mienne ont été percutées par le train. Il aurait dû s'arrêter. Dans le langage de la SNCF, notre position est appelée voie engagée obligeant le convoi à stopper net», insiste-t-elle.
«Au lieu de ça, il a poursuivi sa route, puis s'est arrêté un peu plus loin pour nous narguer et est reparti», décrit-elle. Contactée par nos soins, la direction régionale SNCF s'est exprimée : «Nous avons simplement eu connaissance de la manifestation, sans débordement particulier. Nous allons enquêter», s'est-elle limitée à déclarer. L'émotion vécue n'empêchera pas Dorina Salis et les siens de se retrouver samedi prochain, en garde de Gourdon cette fois, pour les mêmes revendications assorties d'une note d'humour : «Nous demandons au Père Noël du gouvernement d'offrir dan s les sabots de l'association les deux arrêts réclamés», lâche la présidente. Une seule certitude : l'association croit au Père Noël.
Manif de Souillac
Suite aux événements survenus samedi soir à Souillac, la SNCF rappelle que «ces actions aux abords des voies sont formellement interdites par la loi relative à la Police des chemins de fer. Ces ''opérations'' sont dangereuses et font courir des risques importants à leurs auteurs, aux agents SNCF et au public. Elles sont en contradiction avec la volonté d'une réflexion sur la modernisation de la ligne Paris - Limoges - Toulouse.»
Rails & Drailles Wrote:Personnellement, j'apprécie ce type de compte-rendu "vécu", qui donne la température d'une relation, et permet de faire la comparaison avec les dessertes de son propre secteur.
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