Parité franc-euro, ou comment les CFF vendent le billet de TGV Genève-Paris 50 francs trop cher
DEVISES | Depuis hier sur les quais, certains commerçants des fêtes de Genève appliquent clairement la parité franc-euro. Les CFF en revanche appliquent encore un taux de change à leur avantage. Heureusement, il est très facile de contourner le problème et acheter son billet électronique en euro sur le site de la SNCF.
Près de 50 francs, c'est le gain effectué en commandant son ticket TGV-Lyria Genève-Paris aller-retour en euro, par rapport au prix en franc suisse. Pour ce faire, il suffit d'indiquer «France» dans la case «Pays de retrait» en commandant son billet électronique sur le site
www.tgv-europe.ch. Le billet aller-retour deuxième classe plein tarif s’élève à 172 euros, soit CHF 178.- au taux de change du 10 août 2011. Sur le site des CFF, le même billet coûte 27% de plus, soit CHF 226.- . Notons qu'avec un billet électronique, il n'est pas nécessaire d'habiter le pays dans lequel le document est «retiré».
L'explication des CFF laisse pantois: «Il y a eu des périodes inverses, où il était plus avantageux d'acheter son billet en franc», se justifie Jean-Philippe Schmidt, porte-parole de la régie fédérale. «Les CFF vendent des billets pour des lignes étrangères selon des prix convertis en franc suisse avec un cours mis à jour quatre fois par an». La prochaine mise à niveau du taux de change est donc prévue pour le 1er septembre. «Patience», c'est le conseil donné aux consommateurs par les CFF.
«Ces tarifs sont largement exagérés» réagit Nadia Thiongane, économiste pour la Fédération romande des consommateurs (FRC). «Dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres en ce moment, une entreprise profite du pouvoir d’achat élevé des Suisses pour appliquer des prix injustifiés!». Dans ce cas en particulier, «il ne s'agit pas de comparer deux produits achetés d'un côté ou de l'autre de la frontière», continue l'experte. «C'est le même billet vendu à deux prix différents et l'acheteur reste face à son écran d'ordinateur.» Que conseille la FRC? Acheter le billet le moins cher. «Il est temps que le consommateur suisse défende son portemonnaie!»