De nombreuses anciennes voies ferrées ont été ou seront prochainement transformées en voies vertes. Regroupons ici toutes les infos relatives à ces projets.
Lannemezan - Arreau
La Dépêche du Midi, 13 avril
Lannemezan. Une autre voie pour la Coulée verte
L'UL CGT de Lannemezan met en avant le train comme moyen de développement de l'ancienne liaison ferroviaire Lannemezan-Arreau.
L'Union locale CGT de Lannemezan appelle les élus à reconsidérer leur projet de mettre en place une voie pédestre et cyclable en lieu et place de la voie ferrée désaffectée Lannemezan-Arreau. Les syndicalistes demandent plutôt la réouverture de la ligne SNCF.
«Le développement industriel de Lannemezan et du Plateau doit être conforté avec les vallées d'Aure et du Louron. Nous pensons particulièrement à l'usine de Beyrède-Jumet. Une liaison par train aurait la double signification de rompre avec le tout routier, de permettre aux populations de pouvoir sortir de la vallée, mais aussi de proposer depuis Toulouse les stations de ski à moins de 2 heures», explique Pascal Lachaud, membre du bureau de l'UL CGT de Lannemezan.
«Les besoins sont énormes en unités industrielles dépendantes de la filière bois (isolation, chauffage). L'avenir se situe aussi dans la valorisation du pastoralisme, mais également dans les filières à énergies renouvelables, ce qui suppose des créations d'entreprises à Lannemezan et dans les vallées avec la desserte ferroviaire existante», ajoute Pascal Lachaud qui précise que : «L'UL CGT de Lannemezan ne s'oppose pas à l'initiative des élus, mais demande une convergence d'intérêt dans le développement des vallées d'Aure et du Louron».
L'UL CGT de Lannemezan aimerait que cette alternative soit prise en compte dans les débats d'orientations sur l'avenir du département.
repères
Le chiffre : 1966
Date de fin de circulation > Des trains à voyageurs. Entre Lannemezan et Arreau.
La réponse de Jean-Louis Anglade
Jean-Louis Anglade, le conseiller général d'Arreau, favorable à la Coulée verte pédestre et cyclable, considère que «la remise en circulation des trains voyageurs et marchandises entre Lannemezan et Arreau n'est pas viable. D'abord, en raison du coût de l'entretien de la voie. Ensuite, les bus mis à disposition par la SNCF sur cette ligne sont très peu utilisés. Autre point : le coût de la ligne de bus Tarbes-Saint-Lary est de 210.000€ pour une recette de moins de 3.000€. Enfin, le vélo pour les familles a toute sa place sur la Coulée verte. La RD929 étant très dangereuse pour les cyclistes».
Cahors - Capdenac
15 avril
Ligne Cahors-Capdenac : ruban vert contre chemin de fer
La ligne Cahors-Capdenac fermée depuis 1980 a-t-elle une chance de rouvrir un jour ? La CGT y croit et manifestera ce matin à Cahors devant le conseil général du Lot, qui lui est favorable à la création d'une voie verte sur les 70 kilomètres du tracé.
Dans le département du Lot où les batailles du rail peuvent durer des années, comme celle des usagers réclamant le rétablissement des arrêts en gare de Souillac et Gourdon, le devenir de la ligne Cahors-Capdenac est devenu un nouvel enjeu. La CGT et l'Association de défense de la gare d'Assier et de promotion du rail militent pour la réouverture de la ligne de chemin de fer, tandis que le conseil général du Lot et plusieurs communautés de communes poussent pour la reconversion du tracé en voie verte. Les tenants du rail feront le siège ce matin du conseil général, à Cahors, pour réclamer un débat public.
La dé-classification de la ligne ferroviaire, en juillet 2011, par Réseau ferré de France a lancé le temps des études. Chaque partie a fait appel à des cabinets spécialisés, leurs conclusions n'ont pas été encore rendues publiques. Les éléments penchant pour l'une ou l'autre solution sont distillés. Christophe Schimmel, le président de l'association de défense de la gare d'Assier, s'appuyant sur le travail du cabinet «Transversale», assure que la combinaison du transport d'usagers, de fret et du train touristique «permettrait à la ligne Cahors-Capdenac de ne pas perdre d'argent.» La faible déclivité du tracé aurait, selon lui, l'avantage de faire passer des trains de 1800 t, alors que sur le réseau voisin Rodez-Brive, les convois ne dépassent pas 1100 t et doivent être tirés par deux locomotives. Un transport de fret qui économiserait les petites routes du Lot, sillonnées en moyenne selon l'étude par 21600 camions. «Notre étude table sur 2000 voyageurs par jour entre les salariés et les scolaires. La remise en état de la voie demanderait deux ans et demi. Le coût atteindrait environ 30M€ pour rouvrir la ligne avec des trains roulant à 50 km/h de moyenne, et 70M€ pour des trains circulant à 70 km/h.»
Serge Munté, conseiller général et président de l'Agence Lot tourisme, s'étonne : «C'est au moment où on a commencé à parler de voie verte que l'idée d'une réouverture de la ligne est arrivée, alors que depuis 33 ans, il n'y a plus un seul voyageur. Si RFF a décidé de céder la ligne, c'est bien parce qu'il n'y avait aucune opportunité de reprise.»
Sur ce sillon remontant la vallée du Lot, depuis les vignes du cahors, en passant sous les falaises de Saint-Cirq-Lapopie, les élus verraient bien se dessiner une voie verte sécurisée pour les piétons et les cyclistes, avec plusieurs variantes possibles selon le revêtement ou l'éclairage des tunnels. Pas de chiffrage officiel avancé. Les opposants estiment l'option entre 20 et 25€. «Pour l'image du département, ce serait un atout aussi emblématique que la navigation.» Serge Munté rappelle au passage les 3300 emplois du tourisme lotois.
Les dates clés
14 juillet 1886, la ligne est inaugurée après deux ans de travaux ; 1980, fermeture de la ligne Cahors-Capdenac pour le transport des passagers ; 1986, arrêt du transport de marchandises ; 1993, les débuts du petit train touristique ; 2003, le dernier voyage du Quercyrail ; 2011, déclassification de la ligne par RFF.