le site grenews viens de publier un article intéressant sur la ligne E, en voici le contenu :
On n'a pas fini d'en parler, vu qu'on en parle déjà beaucoup, de cette ligne E de tramway qui, au printemps 2014, reliera (si tout va bien) le Fontanil-Cornillon à Grenoble, en passant par Saint-Egrève et Saint-Martin-le-Vinoux. Du coup, entre la bûche de Noël et la dinde du Nouvel An, entre "j'ai trop mangé" et "demain j'arrête de fumer", et si on en reparlait?
On a déjà évoqué, ici, ailleurs, les "pas contents", les "ouais bof", surtout les "chouette, c'est super". On a donné un tas de chiffres, du style 18 stations, 11,5 kilomètres de terminus à terminus, un coût de 300 millions d'euros. Et un timing, aussi: la commission d'enquête qui dispose de 6 mois pour rendre son avis mais pourrait le faire dès janvier / février et, en fonction dudit avis, le début des travaux d'infrastructures durant l'été 2011, la fin des travaux fin 2013... Et puis, il y a tout le reste, d'autres dates, d'autres conséquences, d'autres chiffres, débattus par les uns et les autres.
Prenons Grenoble par exemple et rien que Grenoble, qui aura droit à 3,8 kilomètres de ligne, à sept stations, à un parking-relais. Eh bien lors d'un récent conseil municipal, les élus grenoblois devaient s'exprimer. L'occasion, pour le multi-casquettes Jacques Chiron (adjoint grenoblois aux Déplacements, vice-président du SMTC, président de la Sémitag) de donner ou de redonner plein d'infos, qui intéresseront bien sûr les Grenoblois, et pas que ceux qui habitent sur le cours Jean-Jaurès / cours de la Libération. On vous les livre en vrac, ces infos, ces chiffres, ces questions. Histoire de remettre tout ça dans un coin de la tête, avant d'attaquer 2011.
LE SECTEUR NORD (Esplanade / Porte de France), un secteur "en forte mutation, avec le projet de construction d'un quartier": le tram aura là-bas deux stations et longera les alignements de platanes de la partie Ouest de l'Esplanade. La plateforme traversera ensuite le carrefour A 48 / place Aristide-Briand avant de franchir l'Isère par un nouvel ouvrage "uniquement à destination des modes doux", avec là, "un large espace partagé trottoir/cycles". Sur le secteur de l'Esplanade, "environ 150 places de stationnement seront supprimées".
LE RESTE DU PARCOURS GRENOBLOIS. Après avoir traversé la place Hubert-Dubedout, le tram s'alignera en position centrale sur les cours Jean-Jaurès et Libération et sur du gazon. Les alignements de platanes seront conservés. "70 places de stationnement environ seront supprimées sur les cours (...) Après, viendront les réaménagements des contre-allées". Et sur cette partie, donc, il y aura cinq stations: au sud de l'avenue Alsace-Lorraine "pour permettre la correspondance avec les lignes A et B et la desserte des établissements scolaires, notamment Champollion"; au sud de la rue Condorcet "en correspondance avec la ligne 32, à proximité du marché de l'Estacade"; après le boulevard Foch "pour une correspondance avec la ligne C et la desserte du lycée des Eaux claires"; au sud de la rue des Alliés "en correspondance avec la ligne 26 et proche du lycée Vaucanson"; et enfin, le terminus, à Louise-Michel, sera situé devant l'église Saint-Pierre-du-Rondeau...
Mais encore? Re-Jacques Chiron: "La Ville de Grenoble envisage de s'engager pour une densification urbaine le long de l'axe avec la réalisation d'un programme de logements très ambitieux: environ 900 logements réalisés à l'horizon 2015, plus de 3 300 à plus long terme". Sachant que "du Fontanil à Louise-Michel, là, ce sont près de 6 000 logements qui devraient être construits".
Puis Chiron a donné (encore) d'autres chiffres: "La ligne E devrait transporter environ 45 000 passagers par jour. La capacité automobile de l'axe actuel passera de 23 000 véhicules / jour à environ 16 000 / 18 000". Et puis "l'entrée de ville sera contrainte par la réalisation du pont de la Porte de France pendant plus de 18 mois" et "dès le début des travaux en 2011, les cours Jean-Jaurès et Libération seront mis à 2x1 voies". On vous passe vite "le pompage des eaux souterraines pour arroser la plateforme enherbée", "l'abattage et la replantation d'arbres sur les cours", les "vibrations attendues"... et on revient, parce qu'il le faut bien, sur "les difficultés que nous aurons pendant les travaux, à l'entrée de la ville, c'est certain".
"Très bien", a semblé dire l'UMP Matthieu Chamussy. "Nous approuvons le principe du tram", mais "les conditions d'aménagements que vous proposez ne nous satisfont pas", notamment "ce qui est prévu en matière de logements. Vous parlez d'un programme ambitieux. Nous, nous dénonçons ces chiffres-là, cette densification". Et puis "je m'interroge sur d'autres chiffres. Pour vous, le nombre de voitures va passer de 23 000 à 16 000 ou 18 000. Pour le SMTC (Syndicat mixte des transports de l'agglo grenobloise, qui porte le projet, NDLR), ça ne passera qu'à 20 000, or ce n'est pas tout a fait la même chose de tabler sur une diminution de 25 à 26% ou de 13%, surtout quand on réduit la voirie de 50%". Alors "qui donne les bons chiffres, c'est la Ville ou c'est le SMTC?"
Quant au stationnement, "c'est assez habile de donner des chiffres de suppressions sur Grenoble hors suppressions des places de contre-allées. Allez donc jusqu'au bout ! Donnez-nous le chiffre total!" Raisons pour lesquelles la droite, ce soir-là, n'a pas pris pas part au vote. Et a même demandé si "on est bien certain, puisque la Métro et le conseil général lèvent le pied au niveau financier, que le tram ira bien jusqu'au Fontanil".
Les écologistes, qui sont eux aussi dans l'opposition à Grenoble, ont eux, évidemment, voté favorablement. "Et nous ne boudons pas notre plaisir", a glissé Olivier Bertrand. Tout en ajoutant qu'il était favorable à "un arrêt supplémentaire entre Dubedout et Félix-Viallet", mais aussi, il l'a maintes fois répété, "à une extension jusqu'au carrefour du Rondeau" ce qui "permettrait une sortie en tram-train. Sur ce point-ci, la raison financière ne nous paraît pas suffisante" pour ne pas envisager de le faire.
Alors, le socialiste Jacques Chiron a répondu. Surtout à Matthieu Chamussy. "Oui, nous voulons densifier la ville, avec de la qualité. Soyons clairs: si nous ne densifions pas, nous n'aurions pas le tram". La différence de chiffres entre la Ville et le SMTC? "Les nôtres sont les chiffres réactualisés", comprendre: les bons. Le stationnement? "Oui, il y aura des choix à faire. Moi, je suis partisan de la suppression du stationnement sur le trottoir sur le cours Jean-Jaurès". D'autant que "je rappelle que, quand nous l'évoquions sur les grands boulevards, les gens levaient les bras au ciel. Or, ça vit très bien, on trouve de la place". Moue dubitative chez certains élus et observateurs. Vote. Délibération suivante. Rendez-vous en 2011, 2012, 2013, 2014.