par Gigi21 » 01 Mar 2024 9:54
Voici l'article du bien public
Moins de douze ans après la mise en service de ses deux lignes de tram, Dijon Métropole s’apprête à lancer des études (coûts, faisabilité, contraintes, maillage avec le réseau existant, impacts…) pour étendre son réseau de transports publics. Nous avons consulté le marché public, clôturé le 19 février, qui évoque les différents scenarios à horizon 15 ans et sur lesquels va devoir plancher le bureau d’études retenu.
On en a déjà parlé plusieurs fois, le premier scenario envisagé concerne l’extension du tramway , qui est le fer de lance du réseau Divia (20 kilomètres de voies aujourd’hui). Les deux pistes sont un prolongement, de quelques kilomètres, de la ligne T2 au sud de Dijon, et/ou de la ligne T1 à l’est. Au sud, le projet métropolitain a identifié la nécessité de desservir l’axe Roland-Carraz, qui va être requalifié. Jusqu’à l’entreprise Urgo par exemple, cela représenterait 1,4 km supplémentaire, en ligne droite. À l’est, en direction de Chevigny-Saint-Sauveur, l’extension du T1, qui aujourd’hui s’arrête à Quetigny Centre, permettrait quant à elle d’améliorer la desserte d’une des plus grosses communes du département.
Une autre piste est de créer une nouvelle ligne de transport en commun en site propre (TCSP*) - une troisième ligne de tram ou un bus à haut niveau de service - desservant le secteur Carraz, le sud de la ville de Dijon, la gare Porte Neuve et/ou l’Université de Bourgogne ainsi que le quartier des Grésilles jusqu’au sud de la zone d’activités Cap Nord. Cette ligne de TCSP complèterait le réseau de tram et remplacerait au moins en partie la Corol
Au lieu de prolonger le tram T1, on peut aussi imaginer de mettre un bus à haut niveau de service en site propre. Le document du marché public indique que « cette ligne de TCSP reliera de façon efficace, en termes de vitesse commerciale, Dijon avec la commune de Chevigny ». Les deux principaux enjeux de cette ligne sont « l’efficacité de la desserte de Chevigny, commune dense mais également étendue, et la distance entre Chevigny et Dijon qui suppose de rechercher des solutions de tracé rapide avec peu de points d’arrêt. »
Une autre piste est la création de plusieurs lignes de TCSP structurantes, de type radial (relie le centre à la banlieue) ou diamétral (banlieue-centre-banlieue), qui permettraient de « desservir les zones les plus denses et à plus fort potentiel de demande de la métropole », mais le document que nous avons pu consulter ne précise pas leur tracé.
Enfin, Dijon Métropole souhaite également que soient étudiées « la faisabilité d’une ligne tram-train en connexion à Porte-Neuve et la complémentarité avec le réseau régional et un éventuel projet de Service express régional métropolitain (SERM) », initialement appelé RER métropolitain. En effet, Dijon fait partie des 24 SERM potentiels identifiés par SNCF Réseau.
À l’issue de cette phase d’études, qui devrait être très longue (un ou deux ans), une ou plusieurs pistes pourraient être retenues. Sachant que, selon la collectivité, « la première phase d’un projet ambitieux pourrait être réalisée en même temps que la nécessaire grande rénovation des deux premières lignes de tramway ».
Le tramway, depuis sa mise en service en 2012, est victime de son succès : la fréquentation des lignes T1 et T2 n’a cessé d’augmenter, de 5 % en moyenne par an ces cinq dernières années, jusqu’à dépasser aujourd’hui les 90 000 voyageurs par jour sur les deux lignes. De plus, le contexte de croissance démographique de Dijon Métropole et les programmes immobiliers autour de ces lignes devraient encore contribuer à augmenter ce niveau de fréquentation et saturer le tramway à l’horizon 2025. Une saturation ponctuelle est déjà constatée en heure de pointe, le matin, dans certains secteurs (“République”, “Université”), ce qui a motivé la Métropole à lancer le projet Capatram en mars 2021 , visant à décongestionner le réseau. Le projet est évalué à 7,8 M€, et il est prévu que les travaux d’aménagement soient terminés à la fin de l’été 2024.