Histoire des transports angevins

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Histoire des transports angevins

Messagepar Terminus » 04 Juin 2008 0:09

Cette dame pourrait peut-être nous apprendre s'il y a eu (ce que je ne crois guère) des receveurs ambulants dans les premiers bus (Citroën C6, Renault ZY…, Latil, 215D). C'est ce qui m'a toujours fâché à Angers : alors que presque toutes les villes exploitaient leurs bus avec deux agents jusque vers 1965-1970, Angers était une des rares villes de France à un seul agent, avec Rennes (*), Lorient (?), Besançon (?), Bordeaux et quelques autres, mais il y a quand même eu à Bordeaux des receveurs dans les premiers temps, notamment sur les 215D. Dans les autres villes, quand je prenais un bus à deux agents, je trouvais que ça faisait autrement plus sérieux, et ça avait de la gueule : monter à l'arrière et payer au passage au receveur, ça me paraissait classieux. À Angers seuls les trams ont eu des receveurs et des receveuses.

Un de mes voisins m'assure que la mère d'un de ses copains d'école à Condorcet était receveuse, à Angers, sur les bus de la ligne Génie – Place Ney, et que parfois à la récré ils allaient la voir passer dans son bus. Son souvenir doit se situer pendant la 2e guerre. Mais l'école Condorcet n'a pas de grille sur la rue Létanduère, alors je doute. Une autre personne croit se souvenir de receveurs à bord des bus d'Angers, mais ne confond-elle pas avec les trams ?

Toujours est-il qu'à la suppression du dernier tram (ligne de Trélazé) le 30 avril 1949, il y a eu un licenciement massif : dans le Courrier de l'Ouest du 30/04/1949, un article dit que sur 62 agents à la Compagnie des tramways, le projet est d'en licencier la moitié, mais que le nombre de personnes licenciées est finalement réduit à 29. Ce qui faisait donc 33 personnes restantes, pour desservir environ 100 000 habitants de l'agglomération d'Angers ! À cette époque la Cie des tramways était dans une très mauvaise passe, elle a failli fermer le réseau (**) ; au conseil municipal d'Angers, un conseiller propose même la suppression de l'exploitation, mais le reste du conseil souhaite maintenir la concession.

J'ai retrouvé, aux archives départementales, le Courrier de l'Ouest du 27/12/1948, où figurent les horaires du réseau au 29/12/1948, juste après le remplacement des trams des Ponts-de-Cé par des autobus, mais avec encore la dernière ligne de tram pour Trélazé. Le service était famélique ! Le réseau était constitué de 6 lignes seulement, 1 de trams, 5 de bus :

- Ralliement – Trélazé (trams) : environ 25 départs du centre par jour (± 12 pour Trélazé, ± 25 jusqu'à La Pyramide, ± 30 jusqu'aux Justices),
- Ralliement - Ponts-de-Cé (Mairie) – Érigné : environ 22 départs du centre par jour (11 jusqu'à Érigné, 20 jusqu'à la mairie des Ponts-de-Cé, 22 jusqu'au dépôt rue de Villesicard),
- ligne II (Génie – Ralliement – Place Ney), la meilleure ligne urbaine, avait environ 35 passages par jour et par sens,
- ligne III (Rte de Paris – Ralliement – Rte de Nantes), environ 27 passages par jour et par sens (***),
- Ralliement – Pignerolles (il y avait une cité d'urgence dans le parc du château), 4 bus par jour (2 le matin, 1 vers midi, 1 le soir),
- Ralliement – Ste-Gemmes : 1 seul aller-retour quotidien (départ le matin de Ste-Gemmes, retour le soir).

En une journée, seuls 175 départs, environ, étaient assurés à partir du Ralliement.


(*) Un agent de maîtrise de Rennes m'avait dit qu'à la fin des tramways de Rennes quelques receveuses avaient fait la recette sur des autobus, en attendant leur retraite. Mais ça demande à être confirmé.

(**) Je crois que ça s'est effectivement passé à Orléans (?).

(***) Route de Paris = Brisepotière actuel, Route de Nantes = Montesquieu actuel)
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Re: (Document) photo d'un PH 80

Messagepar Terminus » 12 Nov 2014 22:39

Bonsoir Bernard,

Bonne pioche et photo intéressante.

C'est un Berliet de la 1re ou de la 2e série de PH80. Les séries suivantes étaient des PH85 et PH100 (tous sans capot de ligne).
• 1re série : 5 bus, n° 61 à 65, portes en 442, capot de ligne, girouette frontale large entre les deux aérateurs. La bande de toile imprimée n'occupait qu'une partie de la vitre de cette girouette, les parties de vitre débordant cette bande toilée étaient peintes en noir. Le n° 61 était immatriculé 479 FD 49. (correction)
• 2e série : 6 bus, portes en 442, n° 66 à 71, capot de ligne, girouette frontale plus étroite (de la largeur de la bande de toile imprimée) avec de la tôle entre la girouette et chaque aérateur. Le n° 69 était immatriculé 536 FZ 49. Le n° 71 avait une barre d'appui verticale supplémentaire sur la plateforme centrale.
Le plafond était revêtu d'un stratifié gris très pâle avec une trame serrée de fines lignes grises irrégulières se recoupant (si je ne me trompe pas). Les tôles intérieures étaient peintes en couleur beurre frais, le sol était en caoutchouc rougeâtre avec des bandes parallèles en relief. Ce genre de tapis se décollait au bout d'un certain usage et en se dilatant formait comme des poches.

Tous ces bus avaient été reçus en livrée crème et bleu foncé.

Ils furent probablement (non garanti) mis en service au début sur les lignes B (Ralliement — Belle-Beille), E (Ralliement — Dépôt — Ponts-de-Cé (Mairie) — Érigné), J (Ralliement — Ïustices, service partiel de la ligne T), N (Route de Paris* — Ralliement — Route de Nantes**), T (Ralliement — Justices — Pyramide — Trélazé).
Les premiers que j'avais vus en 1960 étaient sur la ligne de Trélazé et sans doute aussi celle des Ponts-de-Cé — Érigné. Pendant une année Il n'y eut que 5 bus, ils étaient panachés avec des Renault R4211.

D'après ce site la 1re série date probablement de 1960 et la 2e série de 1961 :
http://plaque.free.fr/f_1960s.html

________________
(*) Route de Paris = approximativement carrefour Pasteur/rue de Belle-Borne ou Pasteur/bd des Deux Croix.
(**) Route de Nantes = carrefour Montesquieu, terminus au pied de la résidence Montesquieu, à l'entrée de la route de Pruniers. Les bus faisaient une manœuvre en marche arrière pour se retourner. Plus tard le terminus fut prolongé à La Ballue lors de la fusion des lignes B et N.
Dernière édition par Terminus le 12 Nov 2014 23:56, édité 1 fois.
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Re: (Document) photo d'un PH 80

Messagepar Terminus » 12 Nov 2014 23:54

En regardant à nouveau la photo il me semble que la plaque d'itinéraire sur le flanc gauche — on n'en voit qu'un petit bout car il y a un personnage devant — est de couleur claire.
À l'époque toutes les plaques — il y en avait une par flanc) — avaient un fond bleu foncé comme la carosserie et des inscriptions blanches. Sauf la ligne B (Ralliement — Belle-Beille) dont les plaques avaient un fond crème et des inscriptions d'un bleu assez clair.
Ce bus sur la photo aurait donc été en service sur la ligne B. La tête de ligne était située devant l'actuel magasin Eram, la banque Tarneaud et le pub anciennement Au Bureau. Et sur la photo le Berliet semble bien venir de là.
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Re: (Document) photo d'un PH 80

Messagepar BBernard » 21 Nov 2014 12:56

Bonjour
merci Alain pour tes détails concernant cette photo.Cette photo d'un Berliet PH 85 tirée du livre de Michel Raclin "Angers ,une histoire de tramways" ; on peut y remarquer la plaque crème en lettre bleu clair.Je n'étais pas au courant de cette couleur de plaque de direction sauf quand j'ai eu cette photo de ce Berliet.
Sinon , je me souviens d'un Berliet PH 85 garé devant le théatre et qui avait comme indice de ligne , la lettre A.Est-ce qu'il y eu entre 1963 et 1972 des nouvelles lignes ? Merci d'avance ,Alain , pour tes précisions.
A bientot
Bernard
(mon clavier ne veut plus mettre les accents circonflexes x:doigts: dsl)
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Re: (Document) photo d'un PH 80

Messagepar Terminus » 21 Nov 2014 19:53

Bonjour Bernard,

Il y a bien eu une ligne A. Je suppose — mais c'est non garanti — qu'elle a existé à l'époque de la Studa, donc à partir de 1970 (je ne connais pas la date précise de la constitution de la STUDA, car auparavant, après la Compagnie des tramways, la TEA, il y avait eu la SAA, Société des autobus angevins).

La ligne A allait de la place Monprofit aux Capucins, elle desservait la maternité et la rue Barra.
Son itinéraire était en boucle à sens unique : départ de la place Monprofit (tête de ligne sur la partie nord, à l'angle de la rue St-Nicolas), boulevard Clémenceau, place Bichon (début de la boucle d'itinéraire), boulevard Daviers, Tour des Anglais, rue Larrey, Maternité, rue Haute (???) ou Basse (???) de Reculée, puis la ligne remontait sur le coteau par un itinéraire dont on ne sait guère — le plan de l'époque est imprécis — s'il empruntait la rue Jean Brébion ou le chemin Bas d'Épinard, le chemin du Port-Meslet, ensuite à coup sûr ie bus passait chemin des Capucins, il entrait peut-être (???) dans la cité des Capucins. Ensuite le bus revenait vers la place Monprofit par le chemin des Capucins, la rue Valentin Haüy, le chemin du Margat, la rue de l'Abbé Frémond, la rue Barra, la place Ste-Thérèse, la rue Bichat, la place Bichon (fin de la boucle à sens unique), le bd Clémenceau, la place Monprofit (terminus).
Le quartier de Reculée étant inondable, j'ai un doute quant à l'itinéraire emprunté.

La desserte était intermittente, il faudrait retrouver des horaires, mais je dirais 6 ou 9 passages par jour de semaine.

Mais il est très vraisemblable que la cité des Capucins ait déjà eu auparavant une desserte, avant la ligne A, car cette cité a logé des rapatriés d’Algérie. Mais au premier semestre 1963 elle n'existait sans doute pas encore car je me souviens d'une discussion avec le curé Raphaël Péneau, grand amateur de tramways et de petits trains devant l'Éternel, qui s'étonnait d'une création de ligne pour le quartier de Reculée où, disait-il, il n'y avait personne, mais il avait confondu avec le quartier de Roc-Épine qui fut desservi à partir du 20 mai 1963. Cette ligne ne partait pas du Ralliement, qui était saturé (idem pour la ligne Z qui desservait, par la rue Boreau, la place Ney et la rue de la Chalouère, les premières habitations de la ZUP Nord, aujourd’hui Monplaisir, et qui partait de la place Imbach, faute de place au Ralliement). Je pense que cette vraisemblable desserte initiale des Capucins était une ligne sans indice, avec seulement quelques passages par jour et je ne crois pas qu'elle desservait la maternité, elle ne comportait sans doute pas de boucle. Est-ce un vrai souvenir ou une reconstruction, il me semble me rappeler un Renault R4201, un modèle court, avec une pancarte en bois peint marquée « CAPUCINS » ou bien « MONPROFIT », mais vu où ? Au parking d’heures creuses de la place Molière ? J’invente peut-être, comme cette idée qu’il n’y aurait eu que 4 passages quotidiens.

Dans un article du Courrier de l'Ouest de 1972, annonçant la création de la ligne Étoile (Belle-Beille — Monplaisir — Roseraie), un schéma fait à la main montre la restructuration du réseau. Or aucune desserte des Capucins n'y figure.

Le Berliet PH 85 avec indice « A » que tu avais vu place du Ralliement portait une mauvaise indication car cette ligne n’y venait pas. C’était une tradition à Angers où il y avait beaucoup de négligence dans l’habillage des informations sur les véhicules (indice de ligne, girouettes, plaques latérales). Aux points d’arrêt l’information était encore plus rare, d’ailleurs il n’y avait souvent qu’un seul poteau, celui du sens où l’on montait, à la descente il n’y avait rien. Seuls les arrêts principaux avaient un poteau par sens. Sur les cars desservant le département, c'était encore pire : leur girouette n'était jamais tenue à jour et les cars affichaient invariablement « ANGERS », aussi bien à l'aller qu'au retour.

Voici un plan de septembre 1975, de la STUDA. On y voit la ligne A. À cette époque cette ligne était le plus souvent desservie par un Saviem-Goélette, ou un Saviem-Heuliez SC50 à moteur arrière.

P.-S. : la photo de PH 85 que tu as montrée fait voir un bus au parking d'heures creuses de la place Molière. Il venait de desservir la ligne S, BÉDIER — RALLEMENT — BICHON, sans doute un service partiel car cette ligne devait aller à Verneau.
Cette ligne partait de la rue de Beauval, puis desservait la rue Létanduère, la gare, les rue des Lices et Toussaint selon le sens, le Ralliement, la rue d'Alsace, la place Lorraine, la place du Pélican (Mendès-France aujourd'hui), la gare St-Serge, l'hôpital, la place Bichon, la rue St-Lazare, l'avenue René Gasnier, la rue du Général Lizé, puis faisait une boucle dans Verneau.
Cette ligne S était issue de la scission de la partie sud de l'ancienne ligne G (Salpinte — Génie (R. Mermoz) — Place Ney, par la gare, le Ralliement et la rue Lenepveu).
Les couleurs des plaques sont panachées : fond crème et fond bleu foncé, textes bleu foncé sur fond crème et blanc sur fond bleu foncé.
Mais, pour en revenir la première photo des Gadzarts du Ralliement, sur la première ligne B, les plaques avaient un fond crème (même couleur que le toit des bus) mais les textes étaient en bleu vif et non pas foncé.

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