La Provence.com Wrote:Trois et quatre ans ferme prononcés hier contre deux délinquants de 20 ans, à l'origine de la paralysie du trafic
Agression du chauffeur de bus - Deux jeunes en garde à vue
Ils ont ri. Ri bêtement et presque sans discontinuer. Stars d'un jour à leur propre procès. Tristes stars d'un jour de grise attitude. Comme s'ils se moquaient de leurs juges, de leur victime et de tous les Marseillais qui, le 14 janvier dernier, ont été tout à coup privés de bus, métros et tramways par leur caprice délinquant.
Marseille paralysée, des conducteurs qui ont fait jouer leur droit de retrait: c'est par eux que le scandale était arrivé. Michaël Messas et Axel Varsovie n'avaient que 20 ans. Après avoir consommé une série de pastis, ils étaient montés, le 13 janvier, vers 18h, dans un bus de la ligne 8 à l'arrêt de Bois-Luzy, à Saint-Barnabé (12e ) et avaient, comme le dira l'avocat de la RTM,Me Duteil, "fait régner la terreur".
Ils s'en étaient pris au chauffeur, Nassim, 26 ans, qui, diplomate, avait bien tenté, mais en vain, de leur faire entendre raison. Injures, outrages avaient suivi. Ils avaient sorti un pistolet, dont on ne saura que plus tard, qu'il n'était que factice, et Axel l'avait posé sur la tempe du chauffeur. Nassim s'est vu mourir. Il n'a certes eu que trois jours d'incapacité de travail, mais depuis, il ne vit que "de cauchemars", résumera Me Vouland, son conseil.
Devant le tribunal, hier, Michaël s'est souvenu qu'il avait dit, moqueur : "C'était une chiffonnade !" Axel a promis : "Avec cette époque de ma vie, j'en ai fini." Le tribunal correctionnel de Marseille les a pourtant condamnés hier soir à des peines exemplaires : 3 et 4 ans de prison ferme. Le procureur Corine Béal avait requis des peines identiques, en indiquant que les deux individus avaient commis "des outrages graves" et qu'un conducteur de la RTM "a dû penser frôler la mort".
Les deux hommes encouraient une peine de 10 ans pour le premier, de 20 ans pour le second qui était en état de récidive. Le tribunal lui a d'ailleurs appliqué la peine dite plancher de 4 ans ferme. Leurs avocats, Mes Lhote, Obadia et Amat, ont tenté d'obtenir la clémence des juges, en invoquant "des personnalités chaotiques", l'un ayant grandi "en foyer", l'autre "dans la rue".
Michaël et Axel ont toutefois été relaxés pour le vol de la sacoche contenant 134€ et des tickets de caisse. Ce n'est qu'en sortant de la salle, par le box des détenus, que leur rire s'est soudain changé en rictus.
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"J'ai la sensation qu'il y a une justice"
Le témoignage de Jean-Marc Lafon, responsable CGT à la RTM
Quand il a pris connaissance de la sanction, Jean-Marc Lafon, responsable CGT à la RTM, a surtout pensé à la victime : "Pour lui, c'est extrêmement important que l'agression ait été reconnue. En ce qui me concerne, ça donne la sensation qu'il y a une justice. J'espère que tout acte de ce type sera sanctionné. Ce n'est pas tous les jours que se produisent des faits semblables. Braquer une arme, c'est grave, d'autant plus que ce geste a été commis sans aucune raison. Les agresseurs ont été sanctionnés comme il se doit."
Côté FO, Alain Requena a surtout du mal à comprendre l'attitude d'un des hommes. "Il avait lui-même reçu un coup de couteau dans un bus et avait été secouru par le chauffeur. Puis il agresse à son tour. C'est à n'y rien comprendre. En ce qui concerne la décision de justice, je me mets à la place des familles et je pense que c'est lourd. Mais il y a une telle montée de la violence. Si ça peut servir d'exemple… Et j'espère qu'en dehors du cadre de la RTM, ça pourra faire réfléchir à Marseille tous ceux qui seraient tentés de commettre ce genre d'actes."
Franck Fidali, chauffeur de bus, n'est pas loin de partager cet avis: "En tant qu'homme, je trouve que c'est lourd payé. Mais en tant que chauffeur, la sanction est réconfortante. Il faut dire qu'on est quotidiennement embêtés." Côté direction, personne n'était joignable hier.
2 Vies de gâchées, si ça pouvait servir aux autres et qu'ils arrêtent les agressions inutiles et devenues que trop banales...
) jurisprudence était en droit positif bah, les grèves... ça ferait perpette qu'on en verrait plus la couleur... 
