Vivamouv : un accueil mitigéHier matin, à 9 h 30, les premières navettes Vivamouv sont arrivées place de l'Arquebuse. Une nouveauté appréciée par certains. Pas par d'autres.Hier, c'était jour de marché, place de l'Arquebuse. Au milieu des habituels étalages de bijoux et vêtements, un stand sortait de l'ordinaire : celui de l'inauguration des navettes du transport à la demande.
Ce mode de transport était mis en service ce vendredi. Remplaçant les lignes de bus qui existaient à certains endroits et innovant sur d'autres trajets, les navettes Vivamouv chamboulent la carte des transports dans l'Auxerrois.
Vingt-trois réservations
Vers 9 h 30, hier matin, la première navette est arrivée place de l'Arquebuse. Trois autres ont suivi. « Vingt-trois réservations, pour un premier jour, c'est plutôt bien parti », s'est réjouie Brigitte Guichard, directrice d'Auxerrois mobilités. Guy Férez, le maire d'Auxerre, a souligné l'utilité des transports à la demande : « Des bus vides reviennent à dépenser de l'argent pour rien. »
Quant aux premiers utilisateurs de Vivamouv, ils semblaient satisfaits. Monique Nabbe, de Venoy, répétait même plusieurs fois : « C'est trop bien ! » L'utilisatrice avait réservé sa place la veille au soir, par téléphone. Elle souhaitait se rendre au marché d'Auxerre, comme toutes les semaines. « Avant, je prenais ma voiture. Mais avec ma canne, et vu le prix de l'essence, ce n'était pas bien pratique », racontait-elle. Monique Nabbe se déclarait donc sans conteste « très contente ».
« Les gens qui travaillent, ils font comment ? »
Un groupe de femmes d'Augy renchérissait. Entre ce village et Auxerre, il existait un bus qui passait quatre fois par semaine. « Désormais, on peut venir tous les jours si on veut », notait l'une des retraitées.
Mais le changement comportait aussi son lot de mécontentements et d'incompréhensions. La suppression des lignes préexistantes, la 11 et la 15, ne faisait pas que des heureux. « Les gens qui travaillent, ils font comment ? », interrogeait à la volée une femme en colère, sans obtenir de réponse. « Je vais reprendre ma voiture », annonçait d'emblée un monsieur. « Je prends le bus depuis trois ans. C'était mieux avec des horaires fixes ». « Peut-être, mais il faut penser à l'intérêt commun : si ce monsieur avait accès à une ligne de bus, ce n'était pas le cas de tous », a argué Guy Férez. Désormais, 18 communes sont desservies. L'argument n'a pas convaincu le mécontent.
Cécile Carton auxerre.yr@centrefrance.com