Réaction sur les propos ci-dessus suite à la publication des résultats de la fréquentation du nouveau réseau intégralement "gratuit" de la CUD.
Je commence par le motif "passion des bus" : nous ne sommes qu'une poignée, soit epsilon dans la fréquentation d'un réseau. Donc critère peu ou pas pertinent.
Je mets "gratuit" entre guillemets, puisque nous savons tous que la seule dépense monétaire qui ait disparu est la participation de chaque utilisateur au paiement de son déplacement.
Ensuite, les explications sur ce succès me paraissent très hâtives. C'est un fait que le terrain avait été préparé par les week-ends gratuits. Sachons gré à Patrice Vergriete son analyse de la refonte du réseau : la gratuité n'est pas le plus important.
S'interroger sur le succès (après quelques semaines) est prématuré. N'en déplaise à ceux qui clament la "génialitude" de l'affaire, il faut ANALYSER la multiplicité de situations qui conduisent au choix modal du transport en commun. Et ça prendra du temps. Praticité, fréquence, adaptation aux besoins de l'utilisateur, profil social... ne s'observent pas au doigt mouillé, Greg. L'observer constitue un premier pas, important, mais pas suffisant
Oui, on peut se réjouir de l'ambiance à bord. Comment était-ce avant ? Beaucoup de récriminations sur les tarifs ? Sur les fréquences ? L'étendue ? Crois-tu qu'un report modal a pour origine une réflexion sur le souhait de discuter avec les gens ? Hum !
ais, il faudra attendre une étude commandée par la CU de Dunkerque sur la gratuité, et les effets induits de la gratuité, mais de ce que je vois en prenant le bus, c'est clairement le contraire de ce qui a été dit pendant des années par un matraquage (par des libéraux ?) que la gratuité n'apporte rien du tout, là au contraire, je trouve que l'on entre dans un cercle plu vertueux, les gens se parlent entre eux dans le bus, du lien social, que l'on a pas à travers la voiture par exemple, et vertueux pour la planète, bus au GNC.
Ces études que tu critiques avaient-elles pour but de traiter de l'impact de la gratuité sur des critères non monétarisables ?
A ta place, je ferai attention au GNC : c'est un hydrocarbure et son utilisation nécessite des installations et, d'autre part, des surcoûts par rapport au gazole.
Je dirai même plus, la gratuité à mon sens à fait augmenter l'usage du vélo sur Dunkerque, à mon point de vue, en regardant les cyclistes, à mon sens plus nombreux qu'à l'époque (la gratuité de l'abonnement du DK'Vélo, Vélo en libre service a surement joué en sa faveur, il y a eu 200 abonnés en plus en septembre dernier pour le DK'Vélo)
Tautologie. Si on amène un prix à zéro, c'est précisément pour augmenter l'usage du service en question.
Le centre ville a vu l'usage de la voiture bien diminué, il y a surement un report du trafic automobile ailleurs autour du centre ville, mais le centre ville même est plus apaisé, et moins de voitures à mon goût.
Le trafic automobile à mon sens reste stable, voire un peu diminué, mais de toute façon, quelque soit la ville, gratuité ou pas, ou projet de transport lourd ou pas, la circulation automobile ne baisse pas tant que ça !
La diminution de la circulation est précisément l'un des buts de la gratuité d'un réseau. Je trouve que tu te débarrasses trop rapidement de cet aspect complexe : inciter les automobilistes à laisser leur voiture pour prendre les transports publics, quel que soit le motif de déplacement, le comprendre et le formuler.
Tu as juste des impressions, comme l'indiquent tes formulations. Pour chaque observation que tu fais, je pourrais te demander ton point de comptage, les lieux où pourraient se rendre les gens, les facilités de circulations et de stationnement, les achats réalisables et leur adéquation à l'utilisation de tel ou tel mode de transport
Donc oui, la gratuité est un plein succès à Dunkerque, je pense que l'on peut parler de 10% de part modale des TC maintenant contre 5% avant gratuité et refonte du réseau.
Conclusion logique : succès pour qui ? Tu l'as dit-même : attendons une étude chiffrée.
Je suis heureux que le réseau enregistre une hausse de sa fréquentation. Mais derrière un chiffre global, il y a d'autres enjeux. Dont celui du financement de l'ajustement de l'offre à la demande. Va falloir passer à la caisse.
Je ne remets pas en cause ton enthousiasme, ni ton intérêt, mais le ton benoît avec lequel tu communiques sur ce sujet maintenant.